Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Au coeur de la nouvelle zone portuaire, l’ancien quai, construit en pierres inégales au 18e siècle est entouré de danseurs et de musiciens, venus de tout le pays, membres d’associations afro-brésiliennes.
« Toute ma famille est arrivée au Brésil sur un navire négrier qui venait d’Angola. Mon grand-père est mort à 116 ans, et il avait toujours des marques de fouet dans le dos. Sa mère et ses frères sont arrivés ici avec lui. Les autres membres de sa famille sont morts durant la traversée. C’est pour cela que le quai de Valongo est très important, pour le Brésil et le monde entier ! », témoigne Ogan Kotoquinho, le directeur du « mouvement noir » brésilien.
Préserver la mémoire de l’esclavage
Le site a été mis au jour en 2011, lors de fouilles archéologiques. Un lieu de mémoire laissé à l’abandon depuis des décennies. L’esclavage est un héritage difficile à porter pour le Brésil, dont près de la moitié de la population se déclare noire ou métisse. Comme Tulani, 32 ans, directrice d’un centre socio-culturel : « Nous devons préserver la mémoire de l’esclavage, et ne pas permettre que notre histoire afro-brésilienne soit effacée ».
Les Noirs et les Métisses demeurent pourtant encore largement discriminés au Brésil, où les plus pauvres ont bien souvent la peau sombre.
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