Cette année encore, le festival de documentaires brésiliens restera fidèle à son objectif initial : 12 films, dont 9 inédits en France, montre la qualité et l’engagement d’un cinéma fait par une génération qui refuse de se faire écraser par la réalité autoritaire. Ce sont 5 séances, Résistance des peuples autochtones; Racismes; Violence d’État; Identités Lesbiennes (courts métrages) et Jeunesse des Favelas. La Bande Annonce créée par Fabrizio Rosa, sur la musique ”Ciranda” de Heavy Baile, donne un avant-goût rythmé de l’humour, la violence, l’amour, la perspicacité et la force d’un cinéma qui met en image et son les périphéries, celles qui revendiquent “les marges” comme le seul espace possible pour penser l’avenir.
L’actualité brésilienne n’est pas à l’optimisme, mais la résistance solidaire continue à se renouveler. L’Association vous donne rendez-vous dès Vendredi 2 octobre pour la session carte blanche de «Forum Doc» qui promeut des « images pour repousser la fin du monde ». Le Festival du film documentaire et ethnographique de Belo Horizonte – qui fête ses 23 ans – est l’un des projets les plus reconnus de son genre au Brésil. Il est dédié à la promotion de la production des cinémas autochtones, noirs et périphériques et, à l’occasion de Brésil en Mouvements, propose au public de voyager vers la dernière zone forestière continue de l’État du Maranhão (Nord du Brésil) dans les Terres Indigènes Caru, Awá, du haut Guamá et du haut Turiaçu. Jocy et Milson Guajajara, les co-réalisateurs du film Zawxiperkwer Ka’a – Guardiões da Floresta sont membres des Gardiens de la forêt. Leur perspective singulière, située au cœur des conflits pour la terre et pour l’environnement, nous dévoile le quotidien invisible de l’invasion et de la destruction des territoires autochtones. Le film rappelle le rôle des cinéastes pour la protection du territoire.
Um Filme de Verão de Jo Serfaty présent dans le festival.
Les moments de discussion et rencontres ponctuent chaque séance. Les personnes invitées sont liées au film ou à la thématique et partagent avec le public leur expérience. Le Festival organise également un grand débat sur l’enchaînement et la superposition des crises politique, environnementale et sanitaire au Brésil. Pour en discuter, Autres Brésils a l’honneur d’accueillir Douglas Estevam, coordinateur du Mouvement des sans-terre brésilien (MST),; Eloy Terena, avocat et conseiller juridique de l’Articulation des peuples autochtones du Brésil (Apib) ; Jussara Freire, Sociologue, Centre d’Etude des Mouvements Sociaux CEMS/EHESS. La discussion sera modérée par Erika Campelo, co-présidente d’Autres Brésils.
Cette année Autres Brésils souhaite également être solidaire de la Cinémathèque Brésilienne, la plus grande d’Amérique du Sud, dernière victime de la “guerre culturelle” du gouvernement de Bolsonaro. Soutenir le cinéma documentaire brésilien, notamment indépendant, c’est refuser l’effacement de la mémoire ainsi que de l’histoire cinématographiques du Brésil et de son futur.
Programmation complète du festival.
Luc Duffles Aldon
Co-président de l’association Autres Brésils
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