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LUSO’EXPO – « De peau à peau » Une exposition sur le vêtement
février 23 - mars 26

Jusqu’au 26 mars 2023
au Musée d’art Roger-Quilliot
Place Louis-Deteix, 63100 Clermont-Ferrand
Ouvert du mardi au vendredi de 10h à 18h
Samedi et dimanche de 10h à 13h et de 14h à 18h
Plein tarif : 5 € / Tarif réduit : 3€
Entrée gratuite le 1er dimanche du mois
Dans le cadre de la saison France-Portugal et du Festival International des Textiles Extraordinaires (FITE), le Musée d’Art Roger-Quilliot à Clermont-Ferrand accueille l’exposition « De peau à peau », dans laquelle dix artistes portugais usent du textile comme d’un médium artistique. En collaboration avec Pauline Goutain, directrice adjointe du musée, le commissariat de l’exposition est assuré par Claudia Mélo, la directrice artistique de la Biennale d’Art Textile Contemporain de Guimarães.
Le vêtement, une seconde peau
Plusieurs artistes conçoivent le textile comme une seconde peau. Dans son œuvre Peaux (2016), Filipe Cortez présente par exemple des peaux donnant l’impression d’avoir été retirées de leurs squelettes puis suspendues comme des vêtements sur un porte-manteau. A travers ces œuvres mortuaires, Cortez retranscrit la mémoire historique et esthétique de leurs propriétaires. Rute Rosas, quant à elle, travaille dans « Olho-te » (2017) sur les marques que l’on laisse sur les tissus, à l’instar de deux taies d’oreillers blancs sur lesquels se sont imprimés les profils de celles et ceux qui ont dormi dessus.
Hernâni Reis Baptista explore le manteau comme une couche de protection révélatrice de la relation houleuse existant entre le corps et le monde extérieur. Plus généralement, son œuvre s’intéresse aux artifices que l’humain crée pour se fondre dans la masse, qu’il s’agisse de se camoufler dans un contexte guerrier ou bien de se maquiller dans un contexte social. Dans l’œuvre d’Olga Noronha, oscillant entre scientifique et artistique, le tissu se fait être : des silhouettes abstraites à l’aspect angélique projettent des ombres qui ressemblent à des cœurs humains.
Tissu social et urgence environnementale
D’autres artistes utilisent le textile comme une métaphore de la société. Ana Lima Netto tisse une réflexion sur notre temps dans son œuvre « Une génération s’en va et une autre arrive » (2021) – une installation composée d’une centaine de cylindres en maille d’aluminium, qui, s’ils ne se soutenaient les uns les autres, ne parviendraient pas à tenir seuls. En matérialisant ainsi le lien d’interdépendance inextricable dans lequel nous vivons, l’artiste évoque la nécessaire solidarité dont nous devons faire preuve, tout particulièrement face à des enjeux mondiaux tels que la pandémie ou la crise climatique.
Hugo Brazão va plus loin encore dans son œuvre « Île du Dôme » (2022), conçue spécialement pour le Musée d’Art Roger-Quilliot. A travers une courtepointe brodée, il offre une alternative au livre de science-fiction Les îles d’Auvergne, qui imagine les dômes auvernois réduits à un archipel suite à la montée des eaux. L’île principale, Liberty, repose sur la canopée d’une gigantesque forêt de séquoias. Les humains qui y trouvent refuge perpétuent la même relation d’exploitation envers la nature ayant initialement provoqué la catastrophe environnementale. Brazão invente ainsi une autre évolution possible au scénario : les Hommes développent racines et écorces, devenant eux-mêmes arbres, et déploient un nouveau système de communication, une nouvelle culture, une nouvelle mémoire.
Rendez-vous au musée d’Art Roger-Quilliot pour découvrir les œuvres des autres artistes exposés : Joana BC, Alexandre Camarao, Pedro Ruiz et José Santos Maia.
Texte : Caroline Gomes