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Paris et nulle part ailleurs
27 septembre 2022 - 22 janvier 2023

Paris et nulle part ailleurs
Jusqu’au 22 janvier 2023
Musée national de l’histoire de l’immigration,
Palais de la Porte Dorée, 293 avenue Daumesnil,
75012 Paris
Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, on pourrait croire achevée la grande époque où Paris représentait le centre de la scène artistique internationale. L’exposition « Paris et nulle part ailleurs », actuellement au Musée de l’histoire de l’immigration, démontre qu’il n’en est rien. Si l’influence de Paris s’essouffle effectivement face à la domination grandissante des Etats-Unis, son pouvoir d’attraction auprès des artistes persiste. Entre 1945 et 1972, la ville accueille jusqu’à huit mille artistes étrangers – un nombre plus important que dans la période d’avant-guerre. Parmi eux, vingt-quatre sont mis en avant dans l’exposition, emblématiques de la diversité des origines et des styles de l’immigration artistique à l’époque. Le Portugal est représenté par la créatrice Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992).
À la croisée de l’histoire de l’art et de l’histoire de l’immigration, l’exposition « Paris et nulle part ailleurs » retrace le parcours d’immigration de chacun des artistes, examinant les diverses motivations au départ ainsi que les réalités d’installation dans une ville qui, bien que cosmopolite, se montre parfois peu amène à leur égard. L’enjeux est également d’interroger l’impact de l’expatriation sur les œuvres des artistes : comment l’exil est-il ressenti ? Transparaît-il ou non dans la production artistique ? Si oui, de quelle manière ? Le sujet est-il traité de front ou bien peut-on en discerner sa trace dans un jumelage stylistique entre la culture d’origine et celle d’accueil ?
L’exposition répond à ces questions à travers quatre sections. La première revient sur l’expérience de l’exil et le sentiment d’expatriation partagés par plusieurs artistes. Eduardo Arroyo, peintre espagnol réfugié en France suite à l’avènement du franquisme, se représente ainsi en Robinson Crusoé, isolé sur une île, loin de toute civilisation connue, en train de peindre un tableau. Antonio Seguí dépeint quant à lui l’homme de la rue scindé en deux, les pieds sur l’asphalte parisien et la tête dans les nuages argentins. D’autres œuvres témoignent de sentiments de nostalgie à l’égard du pays natal perdu.
La deuxième section de l’exposition porte sur l’hybridation stylistique visible dans l’œuvre de ces artistes étrangers. La symbolique afro-cubaine se mêle ainsi au cubisme d’influence picassienne dans l’œuvre du peintre Wilfredo Lam, tandis que les paysages urbains lisboètes transparaissent dans les peintures parisiennes de Maria Helena Vieira da Silva. La troisième section explore le regard porté par ces artistes sur les spécificités de leur époque : avènement de la société de consommation, menace de l’arme nucléaire, conflits de la Guerre Froide. Enfin, la quatrième section examine les tentatives de création d’un langage artistique plus universel, fondé sur une étude sensorielle des formes et des couleurs, qui dépasserait les frontières nationales et les héritages culturels.
Plein tarif : 8 € ; réduction : 5 € ; gratuité le 1er dimanche du mois
Billetterie
Infos pratiques
Caroline Gomes
capmag@capmagellan.org