Difficile, à l’heure où l’Amazonie s’embrase, de ne pas être alerté par l’urgence environnementale dont la région est le symbole. Difficile également, plus d’un mois après l’assassinat par balles du défenseur brésilien des droits des peuples autochtones, Maxciel Pereira dos Santos, de ne pas songer à l’impact humain provoqué par l’exploitation illégale des terres indiennes. Ce contexte ne rend que plus pressant l’objectif de la ville de Nantes de sensibiliser les Français aux enjeux de la protection de la forêt amazonienne et des populations qui y vivent. Pour y parvenir, elle consacre au sujet une programmation culturelle transdisciplinaire jusqu’au 19 janvier prochain.
En premier lieu, le Château des ducs de Bretagne accueille une exposition intitulée « Amazonie. Le chamane et la pensée de la forêt » destinée à faire découvrir l’histoire des populations du bassin amazonien, de l’époque précolombienne, en passant par la conquête coloniale, jusqu’aux temps présents. Parures, armes, instruments de musique : différentes pièces issues de l’une des collections amazoniennes les plus importantes d’Europe, celle du musée d’Ethnographie de Genève, illustrent la richesse culturelle de peuples tels que les Wayana, les Yanomami, les Kayapó et les Shuar. L’exposition s’attache notamment à explorer la pratique du chamanisme, commune à tous ces peuples, en tant que symbiose de l’être humain avec la forêt et les esprits. C’est par ce lien unique entretenu par les populations amazoniennes avec leur environnement naturel, que le problème de la disparition de la forêt et la question de sa sauvegarde sont posés. Une série de témoignages donnent ainsi leur perspective à ce sujet.
Le parcours se veut également immersif, à travers des installations visuelles et sonores qui recréent l’ambiance de la forêt amazonienne, auxquelles s’ajoutent des photographies et des films. A la fin de l’exposition, les visiteurs pourront, s’ils le souhaitent, faire un don pour l’association genevoise Aquaverde, avec laquelle le musée d’Histoire de Nantes s’associe. Celle-ci promeut la sauvegarde de l’Amazonie en menant des actions de reforestation, en encourageant les projets économiques de développement durable et en aidant les populations autochtones. Les fonds récoltés iront ainsi dans l’installation d’une fontaine rendant potable l’eau de la rivière où le peuple Ashaninka s’abreuve – eau polluée par l’exploitation minière et la déforestation.
En parallèle, la galerie de zoologie du Muséum d’histoire naturelle de Nantes propose un parcours consacré à la faune amazonienne à partir des spécimens contenus dans ses collections. Il a pour but d’informer sur le danger que représente la transformation économique de la région pour sa faune et sa flore très riche, mais aussi pour la régulation climatique à l’échelle du biome amazonien comme de la planète. Enfin, une sélection d’ouvrages sur la région sont mis en avant dans plusieurs médiathèques nantaises (celles de Jacques-Demy, Lisa-Bresner, Luce-Courville et Floresca-Guépin). Pour les habitants ou les visiteurs de Nantes, c’est donc l’occasion de découvrir l’Amazonie, la richesse de sa biodiversité, de ses cultures autochtones, ainsi que les enjeux cruciaux qui entourent la région, et ce jusqu’au 19 janvier 2020.
Amazonie : Le chamane et la pensée de la forêt – Exposition jusqu’au 19 janvier 2020
Château des ducs de Bretagne / Musée d’Histoire
4 place Marc Elder 44000 Nantes
Muséum d’histoire naturelle
12 rue Voltaire 44000 Nantes
Caroline Gomes – capmag@capmagellan.org
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