A ce jour, 1,2 millions d’entre eux ont été fabriqués par l’entreprise RTE. Son site de Vila Nova de Gaia dans le nord du Portugal est la plus grande usine d’assemblage dédiée en Europe. Environ 95% de ses produits sont exportés, principalement vers la France, l’Espagne, l’Allemagne et la Pologne. Et ses modèles semblent trouver davantage preneur du fait de la pandémie de Covid-19.
PRÈS DE 60% DES DÉPLACEMENTSSE FONT EN VOITURE À LISBONNE
“Au Portugal, le vélo reste un produit qui est très lié aux loisirs et au sport, mais très peu aux trajets de tous les jours ou à notre vie quotidienne” reconnaît Bruno Salgado, membre du conseil chez RTE.
Sur le podium des pays producteurs dans l’Union européenne, on trouve donc le Portugal, l’Italie et l’Allemagne, la France étant 6ème et la Belgique 17ème.
Et étonnamment, dans les villes portugaises, les vélos sont rares. Seuls 0,4% des habitants l’ont emprunté pour se déplacer à Lisbonne et Porto en 2017 d’après l’Institut national de la statistique du Portugal. Les voitures ont
occupé le haut du pavé : elles représentaient près de 60% des déplacements dans la capitale et 68% à Porto selon Eurostat.
RAPATRIER L’INDUSTRIEDU VÉLO EN EUROPE
Les professionnels du cycle cherchent depuis des années à assouplir les flux en installant en Europe des sites de fabrications de cadres. Decathlon produit ainsi ses vélos en France, mais aussi au Portugal et désormais
en Roumanie avec des cadres produits eux en Europe.
Cette volonté de produire en Europe est le fruit d’un groupe de réflexion de la filière qui a même fait pression à Bruxelles pour permettre aux Européens de résister aux fournisseurs asiatiques. Comme le rappelle Le Monde, la Commission européenne a instauré des taxes de 30,6% puis de 48,5% sur les vélos importés de Chine, puis d’Indonésie, Malaisie, Sri Lanka, Cambodge, Pakistan, Philippines et Tunisie. Bruxelles a aussi instauré des droits de douane sur les vélos à assistance électrique (VAE). C’est ainsi que le Portugal est devenu l’épicentre européen de cette industrie.
UNE SECONDE VAGUE D’ACQUISITION DE VÉLOS ? Cette forte croissance peut-elle durer ?
Pour l’instant oui, mais Jérôme Valentin, président de l’Union Sport&Cycle (fédération des entreprises de la filière) et également PDG de Cycleurope, reste prudent. “En 2021, les ventes seront meilleures qu’en 2020, c’est certain, mais combien de temps cela va durer? Il faut s’attendre à une normalisation du secteur qui va de fait ralentir la croissance”, pointe le patron de Cycleurope. Il rappelle qu’une crise économique et des licenciements
pourraient avoir des conséquences sur le secteur. Sa crainte est que ce phénomène arrive plus vite que prévu et que les stocks ne partent pas aussi vite que les revendeurs ne l’espéraient.
Parut dans le CapMag de Novembre 2020
Cap Magellan – capmag@capmagellan.org
Sources : BFM et EuroNews
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