Tous les partis de gauche (sauf le Parti communiste) y sont favorables. R. Rio, dirigeant du Parti social-démocrate, l’est aussi. Le débat autour de l’euthanasie provoque une brèche au sein du PSD, puisque certains de ses députés proposent un référendum pour lequel milite l’Église catholique.
Les opposants à l’euthanasie affirment que les députés devraient plutôt s’efforcer d’améliorer les soins palliatifs pour les malades en phase terminale.
Cinq projets de loi ont reçu le soutien majoritaire des députés. Dès lors, une commission spéciale doit les regrouper en un projet de loi unique. Le président peut encore opposer son veto.
Face à cela, une pétition circule. Le nombre de signatures nécessaires pour que l’euthanasie soit débattue au Parlement est atteint en moins d’un mois, obtenant soixante-quinze mille signatures.
Euthanasie, « bonne mort » ou « État nazi » ?
L’euthanasie active suppose le geste d’un tiers qui administre à un malade une substance létale dans le but de provoquer une mort immédiate.
Il existe également l’euthanasie passive, où la mort est provoquée par une omission – en retirant ou en interrompant le traitement pouvant plonger le malade dans le coma et provoquer la mort au bout de quelques jours.
La mort assistée permet à un patient de prendre lui-même une dose mortelle qui lui est fournie par un tiers.
L’euthanasie passive est pleinement légale au Benelux. La mort assistée et l’euthanasie passive sont légales dans davantage de pays européens.
En France, la fin de vie relève de la loi Claeys-Leonetti de 2016. Un texte interdisant euthanasie et mort assistée mais autorisant l’arrêt des traitements d’un patient en cas “d’obstination déraisonnable”.
L’ensemble des partis à l’origine de ces projets de loi au Portugal se sont accordés sur des conditions strictes pour que l’euthanasie ait lieu : avoir plus de 18 ans, ne pas souffrir d’une maladie mentale, et la demande ne peut être accordée que si le patient est en phase terminale et souffre de douleurs insupportables.
Si des limites doivent bien sûr être fixées concernant l’euthanasie, certains citoyens s’interrogent sur les critères de délimitation de qui peut être ou pas concerné par l’euthanasie.
Qu’en est-il, par exemple, pour les personnes atteintes par des maladies neurodégénératives telles que l’Alzheimer ? Doivent-elles continuer de vivre dans cet état ? Seraient-elles en faveur de l’application de l’euthanasie sur leur propre personne ? Les délimitations fixées au recours à l’euthanasie restent un débat difficile à trancher. L’euthanasie impose une réflexion profonde de toute la société, un débat pour lequel tous les citoyens ne semblent pas prêts.
Découvrez cet article (et bien d’autres) dans l’édition d’avril 2020 du CAPMag N°298 : https://capmagellan.com/wp-content/uploads/2020/03/CAPMag-298-WEB.pdf
Lydia Brès
Étudiante à l’Universidade de Coimbra et à Sciences Po Bordeaux
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