Le film
Les yeux de Bacuri (Reparebem), réalisé en 2012, n’était encore jamais sorti dans les salles françaises.
Ce film de Maria de Medeiros a déjà reçu de nombreuses récompenses au Brésil : le prix Dom Quixote, le prix du Meilleur Long-métrage étranger et le Prix de la Critique au Festival de Cinéma de Gramado en 2013. L’année suivante, il a également obtenu le Prix du Meilleur film lors du Festival International de Cinéma Politique de Buenos Aires.
Tourné avec un petit budget, Les yeux de Bacuri (Reparebem) entre dans le cadre d’un projet de récupération de la mémoire historique de la période de la dictature allant du milieu des années 1960 à la fin des années 1980. Maria de Medeiros nous invite dans la vie d’une famille brésilienne.
Ce film-documentaire est basé sur la force de son histoire, et la réalisatrice transmet au spectateur un message qui résonne encore dans le Brésil actuel. Si le sujet est cher au public brésilien, il ne s’y limite pas et est diffusé devant des auditoires internationaux.
L’histoire
La réalisatrice s’approprie un cas connu grâce aux efforts de la Commission d’Amnistie et de Réparation, promue par le Ministère des droits de l’Homme au Brésil. Le jeune guérillero Eduardo Leite « Bacuri », militant révolutionnaire contre la dictature militaire, est assassiné en 1970 par l’armée brésilienne. Sa compagne, Denise Crispim, emprisonnée alors qu’elle était enceinte, parvient à s’enfuir au Chili après la naissance de la petite Eduarda. À Santiago, elle retrouve ses parents exilés. La violence de la répression rattrape la famille lors du coup d’Etat d’Augusto Pinochet, obligeant parents et enfants à se disperser à travers le monde. Quarante ans après, Denise, en Italie, et Eduarda, aux Pays-Bas, retournent au Brésil et bénéficient d’une procédure de «réparation » proposée par le Ministère de la Justice brésilien à toutes les personnes victimes de la dictature.
C’est le portrait riche et extrêmement émouvant d’une vie qui semblait perdue et obtient finalement, des années après, une reconnaissance « équitable ».
La réalisatrice
Maria de Medeiros, née à Lisbonne, est une comédienne, actrice, chanteuse, compositrice et réalisatrice de documentaires et de fictions de renommée internationale. Elle a commencé sa carrière auprès de réalisateurs portugais, tels que João César Monteiro ou Manoel de Oliveira.
Ses rôles dans Henry and June (1990) puis dans Pulp Fiction (1994), de Quentin Tarantino, la révèlent sur la scène internationale.
En 1994, elle reçoit la Coppa Volpi de la meilleure actrice à la Mostra de Venise pour son rôle dans Deux frères, ma sœur, de Teresa Villaverde.
Son premier long-métrage en tant que réalisatrice, Capitaines d’avril (2000), est sélectionné au Festival de Cannes (Un certain regard) et obtient plusieurs prix internationaux.
Elle a été nommée « Artiste pour la Paix » par l’Unesco en 2008, et vient d’être distinguée par la République Française en tant qu’« Officier des Arts et des Lettres ».
Où le voir ?
Mardi 1er novembre 2016 à 21 h au Forum des images (Paris). La séance sera suivie d’un débat avec la réalisatrice.
Rendez-vous sur l’Agenda du site du Centre au http://www.centre-simone-de-beauvoir.com/agenda.html
Source : papodecinema.com.br ; rfi.fr
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