Malgré un protocole sanitaire plus strict qu’au premier tour, la validité de la procuration a été étendue, seulement trois électeurs à l’intérieur du bureau de vote, le port du masque obligatoire tant pour les membres du bureau de vote que pour les électeurs, la mise à disposition de gel hydroalcoolique…, cela n’a pas suffi à rassurer la plupart des électeurs qui ont choisi de ne pas se déplacer.
Concernant les résultats, quelques grandes villes ont changé de positions. La deuxième métropole de France, Lyon, est passée sous le pavillon écologique avec la victoire de Grégory Doucet recueillant 50,8% des voix succédant ainsi à Gérard Collomb, maire depuis 2001. Dans la ville de Nancy, c’est une alliance de gauche avec les Verts qui a permis à Mathieu Klein de ravir la mairie avec 55,53% des voix. Marseille a vu la fin des 25 ans de mandat de Jean-Claude Gauduin, qui ne s’est pas représenté, avec la victoire de Michèle Rubirola soutenu par les Verts avec 39,9% des voix. A Strasbourg, les Verts ont de nouveau triomphé, avec le PCF, avec Jeanne Barseghian, élue avec 41,7% des voix. Le Rassemblement National a réussi à remporter la ville ciblée, Perpignan. Louis Aliot arrive en tête avec 53,09%. Bordeaux, ville historiquement à droite, a assisté au triomphe des Verts avec Pierre Hurmic avec 45,48% des voix.
Parmi les villes qui ont conservé leurs positions, on peut nommer Paris qui, à la suite d’une alliance avec les Verts, a vu Anne Hidalgo être reconduite avec ses 48,7% des suffrages, devançant les 33,8% de Rachida Dati et les 13,3% d’Agnès Buzyn. Une autre métropole, Lille, a vu la maire sortante, Martine Aubry conserver sa place avec à peine 227 voix à son avantage. Elle a devancé son concurrent des Verts Stéphane Baly d’une courte tête, 40% contre 39,41%.
Au niveau national, Yannick Jadot, eurodéputé de EELV affirme que « ce qui a gagné ce soir, me semble-t-il, c’est la volonté d’une écologie concrète, d’une écologie en action. » qui s’est traduit par la prise de nombreuses villes, notamment les métropoles, par les Verts. Quant au Rassemblement National, Marine le Pen estime que « c’est la fin du front anti-républicain, celui qui consistait à tenter de faire battre le Rassemblement national uniquement parce que c’est le Rassemblement national » avec la victoire de Louis Aliot à Perpignan.
La deuxième ville portugaise de France, Clermont-Ferrand, a été le témoin d’un affrontement entre lusophones. D’un côté il y a Manuela Ferreira de Sousa sur la liste du maire sortant socialiste Olivier Bianchi et d’un autre côté Céline Pires sur la liste de l’opposition de l’alliance entre LREM et LR. C’est Olivier Bianchi qui est reconduit avec 48,41% des voix contre les 36,5% de son principal adversaire. Malgré cela, les deux protagonistes lusophones ont été marqués par la faible participation, notamment celle de la communauté lusophone qui avait pourtant été appelée à faire valoir leurs voix.
« Le deuxième tour des élections municipales a établi un nouveau record d’abstention, 60% des 16 millions d’électeurs appelés à voter dans un peu moins de 5 000 communes ne se sont pas déplacés. »
Soares Victor
Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
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