Un mois sans fumer. En serez-vous capables ? C’est le défi lancé en France par le ministère de la Santé publique et par l’Assurance Maladie. Ce défi collectif est né en Grande-Bretagne, en 2012, sous le nom de « Stoptober » (l’opération étant réalisée au mois d’octobre), et depuis, le nombre de fumeurs qui ont décidé d’arrêter a considérablement augmenté. Ils ne représentaient plus que 18% de la population âgée de plus de 15 ans, contre près d’un tiers en France, l’un des plus mauvais élèves européens, avec 73 000 décès chaque année attribués au tabac. C’est précisément pour lutter contre ces chiffres que le ministère de la santé a décidé de lancer ce défi aussi en France. Pour inciter les fumeurs à participer à ce défi, une campagne de communication a été lancée le mois dernier à la télévision, sur internet ou encore dans les rues. Ainsi, les fumeurs pourront retirer gratuitement dans les pharmacies un kit d’aide à l’arrêt contenant une brochure de préparation, un agenda de trente jours avec des conseils quotidiens et un disque pour calculer les économies réalisées. En outre, durant le mois de novembre, et sous l’égide des agences régionales de la santé (ARS), des actions locales, des défis sportifs, des manifestations culturelles seront proposées dans les grandes villes pour soutenir les fumeurs et faire parler de cette opération. Et qu’en est-il à l’échelle européenne ?
La consommation de tabac est le principal risque sanitaire évitable au sein de l’Union européenne. Le tabac tue chaque année près de 700 000 personnes, ce qui en fait la première cause de décès prématuré dans l’UE. De plus, la santé des fumeurs se détériore plus rapidement et le tabac est à l’origine de nombreux types de cancers et de maladies cardiovasculaires et respiratoires. Malgré des progrès considérables ces dernières années, le nombre de fumeurs reste élevé dans l’UE : ils représentent 26% de la population totale. Selon un rapport sur la santé en Europe réalisé par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), la région européenne enregistre « les taux les plus élevés au monde en termes de tabagisme, juste derrière la région des Amériques ». Cette conclusion est alarmante, d’autant plus que l’âge de la première cigarette ne cesse de reculer s’établissant aujourd’hui, en France, vers l’âge de 11 ans et 8 mois.
Au Portugal, les chiffres n’en sont pas plus optimistes. On considère que le tabac y est responsable de la mort de 29 personnes par jour (2012) soit 10% de la mortalité observée. 32% des hommes seraient fumeurs contre 17% des femmes. Néanmoins, le Portugal se situe tout de même en dessous de la moyenne européenne. Quant aux jeunes fumeurs, ils sont 37% au Portugal à avoir au moins déjà fumé une fois contre une moyenne de 47% de jeunes européens selon l’ESPAD (European School Survey Project on Alcohol and other Drugs).
Pour lutter contre les effets néfastes du tabac pour les fumeurs, ainsi que pour l’environnement et pour la santé des non-fumeurs ou fumeurs passifs, des lois anti-tabac ont été créées. Ainsi, depuis une dizaine d’années, il est interdit de fumer dans les espaces publiques. D’autres mesures ont été prises pour dissuader les personnes de fumer : augmentation du prix des cigarettes, images chocs qui illustrent les paquets, etc. Néanmoins, le nombre de fumeurs reste trop élevé en Europe. Et les champions d’Europe dans cette catégorie sont les Grecs qui sont plus de 40% à fumer quotidiennement. Aujourd’hui, plus que jamais, il faut changer cela.
Astrid Cerqueira
Sources : Le Monde, Le Parisien, Diário de Notícias
Vues : 31