Six blocs attribués sur huit. C’est un demi-succès du Brésil pour ces nouvelles enchères sur ses champs pré-salifères, des gisements de pétrole localisés à plus de 7 kilomètres sous la surface de l’océan Atlantique, sous d’épaisses couches de sel. Cela faisait quatre ans qu’il n’y avait pas eu d’enchères sur ces gisements en eau très profonde. Le secteur pétrolier brésilien était complètement désorganisé par l’affaire de corruption géante de Petrobras, la compagnie pétrolière nationale.Mais quatre ans après l’attribution de Libra, les majors sont toutes là. L’Anglo-Néerlandais Shell remporte 3 blocs, dont un avec le Français Total ; le Britannique BP revient en force au Brésil après ses ennuis dans le golfe du Mexique, le Norvégien Statoil, modèle de compagnie nationale pour les Brésiliens, consolide son présence. L’Américain Exxon Mobil fait son retour, après pourtant un échec au Brésil : trois forages secs à la limite du « pré-sal ». Mais le champion américain sait que cette fois, il y a du pétrole, puisque des forages ont déjà été faits. Enfin les compagnies chinoises sont là en force, que ce soit Repsol-Sinopec, China national offshore oil company ou la filiale de Petrochina… Elles apportent une garantie de financement en échange de la technologie fournie par les majors occidentales.
« Fini le monopole de Petrobras sur les gisements pré-salifères », résume Philippe Sébille-Lopez, de Geopolia. « La compagnie nation07ale brésilienne n’est plus obligatoirement l’opérateur, cela empêchait d’autres consortiums de gagner des enchères ». Le Brésil a également « assoupli son exigence en termes d’activité réservée aux entreprises brésiliennes, ce qu’on appelle le “contenu local” », il sera possible par exemple de commander des plateformes à des fabricants étrangers.
Le géant d’Amérique latine veut accélérer le développement de ses ressources. Même si sa production pétrolière progresse, 2,65 millions de barils par jour, dont la moitié d’origine pré-salifère aujourd’hui, le Brésil est toujours importateur net de pétrole. Il souhaiterait doubler sa production d’ici 2030.
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