Brésilien d’origine japonaise né à São Paulo, Oscar Oiwa y étudie l’architecture et l’urbanisme, avant de se tourner vers l’art, jusqu’à réussir à participer à la 21e Biennale de la ville en 1991. Quittant ensuite le Brésil pour le Japon, il se consacre entièrement à sa carrière d’artiste à Tokyo. Ses prochains arrêts seront Londres puis New York, où il vit depuis une quinzaine d’années. Ses voyages l’emmèneront également en France.
Artiste cosmopolite et polyglotte, Oiwa s’amuse à rappeler qu’il est en mesure de converser avec la moitié de l’humanité, maîtrisant à la fois le japonais, le portugais et l’anglais. « Après avoir beaucoup voyagé et vécu au milieu de différents peuples et cultures, il est devenu clair pour moi que malgré tout ce qui nous sépare, le monde fonctionne comme un tout unique », explique-t-il.
La façon dont le monde fait système, la façon dont chaque pays représente un rouage d’un mécanisme plus large : voici la complexité que son œuvre se propose de dépeindre. C’est pourquoi des thèmes tels que la mondialisation, le réchauffement climatique ou même le terrorisme sont omniprésents dans ses peintures et dessins.
Si les œuvres de l’exposition qui nous intéresse ne traitent pas immédiatement de ces sujets, on retrouve dans leur composition cette même idée d’unité dans la diversité, d’imbrication harmonieuse de réalités lointaines. Qu’est-ce qui relie Rio, Tokyo et Paris, outre l’artiste qui les a traversées ? Ce sont de grandes métropoles, ultra-urbanisées et polluées, dont l’importance leur a permis d’avoir été ou de bientôt être hôtes des Jeux Olympiques – la première en 2016, la seconde en 2020, la troisième en 2024.
C’est pourquoi, les trois immenses fresques dessinées au feutre noir que l’artiste consacre à chacune des villes, une fois superposées les unes au-dessus des autres, laissent apparaître le visage de Zeus, dieu d’Olympie (qui donne son nom à l’oeuvre). Mais les liens entre les villes ne s’arrêtent pas là. Toujours à la verticale, la Tour Eiffel devient la base de la tour Tokyo Skytree.
En mettant cette fois-ci les dessins les uns à la suite des autres, horizontalement, la fumée dégagée par l’incendie d’une voiture dans les rues de Paris rejoint le flux de la Seine pour ensuite se fondre dans les volutes polluées du ciel tokyoïte, avant de s’échapper dans la brume flottant autour du Corcovado.
Les parallèles sont multiples à travers la représentation détaillée de l’urbanisme typique de chacune des villes, de ses moyens de transports, de ses monuments, de ses paysages naturels. Le spectateur pourra donc se perdre dans le foisonnement de ces dessins qui font presque sept mètres de long une fois mis bout à bout. Rendez-vous, pour cela, à la Maison de la culture du Japon jusqu’au 14 décembre !
Caroline Gomes – Cap Magellan 294°
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