5 fois demi-finalistes et une fois finaliste (compétitions internationales et continentales confondues), le Portugal échouait toujours aux portes du sacre. En l’espace d’à peine 3 ans, voilà le Portugal qui brise son image de sélection outsider avec deux victoires dans les deux dernières coupes continentales. Face au Portugal, une autre sélection avec un passé douloureux : les Pays-Bas, une seule fois vainqueur de l’Euro en 1988 et trois fois finalistes malheureux des Coupe du Monde 1974, 1978 et 2010.
Pour cette rencontre, Fernando Santos alignait une équipe type (sans Pepe, absent pour cause de blessure, remplacé par José Fonte) avec l’inévitable Cristiano Ronaldo et le virevoltant ailier Bernardo Silva. En face, une équipe jeune, première compétition majeure pour la majorité d’entre eux, mais talentueuse avec la présence de nombreux joueurs de l’Ajax, sensation de cette Ligue des Champions 2018/2019 et de deux vainqueurs de la Ligue des Champions 2019 avec le défenseur Van Dijk et le milieu de terrain Wijnaldum, tous les deux titulaires.
Le dynamiteur des offensives portugaises était Bernardo Silva qui a su jouer juste, entre les lignes, et trouver ses coéquipiers dans les meilleures dispositions. Si offensivement le Portugal poussait pour marquer mais était en manque de réalisme, il ne faut toutefois pas ignorer l’excellent travail du milieu de terrain qui a su empêcher la plaque tournante des Pays-Bas, le néo-barcelonais Frankie de Jong, de réaliser son travail. C’est une des raisons de l’incapacité des Oranje à se projeter aux avant-postes et à se montrer ainsi dangereux. Comme l’a expliqué le sélectionneur portugais après la rencontre, « nous étions conscients des qualités de De Jong. Nous n’étions pas ‘sur lui’ pour ainsi dire mais nous savions que si nous parvenions à le rendre moins libre, nous serions récompensés ». Le plan du Portugal fonctionnait comme l’avait prévu Fernando Santos, il ne manquait plus que le réalisme offensif. Quant aux Pays-Bas l’animation offensive était pratiquement inexistante avec très peu de débordements de la part des ailiers et des latéraux et aucune occasion créée.
La première frappe de la deuxième période est à mettre au compte des Oranje, celle du milieu Georginio Wijnaldum (53ème) captée par Rui Patrício sans souci. Du côté portugais, la même tactique était en place, un bloc solide et une animation offensive léguée à Bernardo Silva. Et c’est de lui dont est venue la lumière. A la 60ème minute, grâce à un excellent travail de l’ailier, le numéro 10 lusitanien parvient à glisser le ballon à son coéquipier Gonçalo Guedes, qui, d’une frappe puissante, propulse le ballon au fond des filets et ouvre le score ! Le portier des Pays-Bas, Cillessen, n’a pas pu empêcher la balle d’entrer malgré qu’il l’ait touchée. Le Portugal mène logiquement 1-0. La réaction des Pays-Bas n’a pas tardé avec un coup de tête de Memphis Depay, quatre minutes après l’ouverture du score qui a été capté en deux temps par le portier lusitanien. C’est la première (et dernière) grosse occasion de la part des néerlandais. Le Portugal gérait tranquillement la fin de match en exploitant lors des contre-attaques les espaces laissés par la défense des Oranje. L’entrée en jeu de l’ailier Rafa Silva (75ème) à la place du buteur Guedes a renforcé cette tactique grâce à sa vitesse. Le remplacement du milieu néerlandais De Roon par le grand attaquant Luuk de Jong (1 mètre 88) à la 81ème minute a donné quelques sueurs froides à la défense portugaise à travers ses déviations sur les longs ballons mais en fin de compte sans incidence. Les Pays-Bas ont globalement livré une prestation mitigée, à leur décharge, ils ont eu un jour de repos en moins que les joueurs portugais ainsi qu’une prolongation effectuée lors de la demi-finale contre l’Angleterre.
93ème minute, coup de sifflet final, explosion de joie de la part des portugais et du stade du Dragão. Le Portugal vient d’être sacré premier vainqueur de la Ligue des Nations ! Les joueurs et le staff peuvent (enfin) fêter un titre devant leur public après avoir vu Ronaldo soulever le deuxième trophée consécutif du Portugal. Difficile de mettre la lumière sur un des joueurs, tous se sont donnés sur le terrain et ont travaillé ensemble pour un objectif commun. Comme l’a dit Fernando Santos « L’état d’esprit collectif est la clé du succès de l’équipe et cela permet aux talents individuels de briller. » On pourrait penser au buteur, Gonçalo Guedes mais cela serait oublier : la superbe prestation de Bernardo Silva qui a été au four et au moulin tout le match, la prestation du milieu de terrain portugais qui a empêché la mise en place du jeu des Pays-Bas, l’impérialité de la défense, dont Ruben Dias qui a été élu meilleur joueur de la finale par l’UEFA, qui a concédé très peu d’occasions ou encore le gardien qui s’est montré présent quand il le fallait. Comme l’a dit le buteur Gonçalo Guedes, « L’homme décisif, ça a été l’équipe, on a fait un grand match, maintenant il faut célébrer ça. Je me sens très fier d’être dans ce groupe, c’est une source de fierté pour tout le monde de représenter le Portugal ». L’entraîneur portugais termine avec « c’est une victoire des joueurs. Ils ont été incroyables. Nous sommes candidats à gagner toutes les compétitions auxquelles on participe »
Victor Soares
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