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1 décembre 2025Le Portugal connaît ces derniers mois une dynamique économique qui séduit les observateurs européens. Après des années de difficultés, le pays bénéficie d’une amélioration notable de ses finances publiques et de ses perspectives économiques.
Pour la deuxième année consécutive, le Portugal devrait dégager cette année un nouvel excédent budgétaire, de l’ordre de 0,3 % du PIB, selon les projections, après les 0,7 % réalisés l’an passé. La croissance du PIB devrait avoisiner les 2 % en 2025, d’après le projet de budget présenté par le gouvernement, un chiffre proche des 2,1 % obtenus l’an dernier et dépassant la moyenne des pays de la zone euro. De façon plus optimiste, les prévisions gouvernementales anticipent une poursuite de cette embellie pour l’année 2026, avec une croissance attendue de 2,3 %.
De même, la dette publique est amenée à se réduire, le ratio dette/PIB devant approcher les 90 % en 2025, contre 93,6 % l’an passé. Ces améliorations ont contribué au renforcement de la confiance des marchés et au relèvement, par les agences de notation, de la note de la dette publique du pays. Comparativement, le pays bénéficie désormais d’un taux d’emprunt à 10 ans inférieur à celui de la France. Autre indicateur macroéconomique, le chômage devrait également diminuer, devant atteindre 6 % en 2026. Les bénéfices auprès de la population se font également sentir : le pays a annoncé la revalorisation des petites pensions de retraite, l’augmentation du salaire minimum de 5 % l’an prochain et une baisse de l’impôt sur le revenu ainsi que de l’impôt sur les sociétés.
Cette amélioration de la santé économique du pays ne doit rien au hasard. Dix ans auparavant, les perspectives étaient bien moins favorables. Les conséquences de la crise de la dette européenne, débutée en 2008-2009, avaient conduit le pays à un déficit approchant 9 % du PIB en 2010. La situation avait amené Lisbonne à imposer une politique d’austérité sous l’égide de la « troïka », composée de la Banque centrale européenne (BCE), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Commission européenne, en contrepartie de prêts destinés à aider le redressement, passant par des privatisations, une augmentation des impôts et de la TVA, ainsi qu’une réduction du nombre de fonctionnaires et des pensions de retraite. À partir de 2015, le pays mène, en complément des mesures d’austérité, une politique d’attractivité, basée sur des incitations et des avantages fiscaux à destination du tourisme, des retraités étrangers et des entreprises, misant sur son faible coût du travail.
Dès le troisième trimestre de 2017, le pays est repassé sous la barre des 3 % de déficit autorisé par le cadre budgétaire européen. Si la pandémie de Covid-19 et les mesures sanitaires du gouvernement ont momentanément dégradé les comptes publics, avec un déficit de 5,8 % du PIB, la reprise a été rapide. L’effet cumulatif de ces différentes mesures, combinant discipline budgétaire et incitations fiscales, a ainsi permis de redresser les comptes du pays et de favoriser la croissance, au point d’en arriver aux perspectives favorables actuelles. Toutefois, malgré leur effet, ces mesures, notamment les politiques d’attractivité, ont engendré une hausse flagrante du coût de l’immobilier et une crise du secteur, au sein d’un Portugal dont l’une des principales préoccupations reste l’émigration d’un nombre important de jeunes.
Lucas Renouard-Vallet




