Une Société Pharmaceutique Portugaise Développe Un Médicament Contre La Covid-19
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Je m’appelle Thomas, j’ai 24 ans, je suis né en France à Lyon d’une mère française et d’un père portugais originaire d’un petit village à côté de Fafe. Mon lien avec le Portugal et la lusophonie est assez particulier puisque mon père est décédé quand j’étais très jeune ce qui a fortement contribué à rompre mon lien avec le Portugal et une partie de mes racines notamment en ce qui concerne la langue. Cependant, j’ai toujours été entouré de cette culture au travers de mes cousins et cousines et de la présence d’une communauté portugaise dense autour de moi.
J’ai développé un attrait pour les arts et la culture dès l’enfance, mais le cadre scolaire ne m’intéressait pas du tout. Heureusement, je vivais dans une grande ville avec beaucoup de choix d’écoles possibles, c’est alors que j’ai découvert que je pouvais associer l’art et l’école pour obtenir mon baccalauréat et poursuivre mon parcours, c’était ma chance. J’ai donc intégré une filière littéraire avec deux options art-plastiques dont les cours étaient encadrés par une professeure passionnée et impliquée qui a cru en moi. Elle m’a beaucoup aidée à constituer un dossier artistique grâce auquel j’ai intégré l’école préparatoire aux beaux-arts de Beaune où je me suis installé. J’ai ensuite intégré la HEAD de Genève où j’ai obtenu un bachelor en communication visuelle. Actuellement, je suis toujours dans cette école pour achever cette année un master en design Espace et Communication.
Je suis très influencé par le cinéma, notamment par le cinéma de science-fiction et le space opéra. J’ai découvert la photo au lycée dans le cadre d’une collaboration avec Yveline Loiseur. J’avais adoré travaillé sur ce projet, je me suis donc décidé à acheter mon propre appareil pour approfondir le travail en dehors du cadre scolaire. Je n’ai pas vraiment eu de doutes, je savais que c’était la voie que je voulais prendre. Ma mère m’a toujours soutenu à 100 % dans cette voie donc j’ai passé les étapes petit à petit jusqu’à aujourd’hui.
La majorité de mes projets revêtent souvent un aspect social. Je suis hyper sensible au monde qui nous entoure et qui régit nos vies, parfois pour le pire. Dans un premier temps, lorsque je m’attaque à un sujet, j’aime beaucoup me documenter et lire avant de le travailler d’un point de vue plastique. Dans un second temps, j’aime apporter un aspect narratif à ce sujet, proposer une approche différente ou décalée, il ne s’agit jamais pour moi d’avoir une approche documentaire.
Le projet All Inclusive, réalisé en duo avec mon amie Joanne Joho représente bien cette démarche. Nous vivons et travaillons tous les deux entourés de montagnes, la préoccupation écologique est donc omniprésente sur notre territoire, puisque les Alpes subissent des changements très rapides et très intenses. Ces montagnes constituent un aspect non-négligeable de l’identité et de l’économie suisse et française. Nous avons alors imaginé une agence de voyage futuriste qui proposerait de partir sur d’autres planètes dans l’espoir de retrouver les joies perdues des sports d’hiver après que tous les glaciers terrestres aient disparu. Le projet se veut visuellement séduisant et propose des paysages attrayants, pourtant nous voulons amener le spectateur à se demander si cette éternelle fuite en avant technique et consumériste est un réel progrès ou un désastre.
Son lien avec le Portugal
Je me considère complètement comme lusodescendant, quand on s’appelle LOPES, il est difficile de faire l’impasse. J’ai de très heureux souvenirs d’enfance à Ericeira.
Même si les liens avec le pays ont été rompus, je m’emploie fortement à les renouer. Je m’aide de mon attrait pour la culture et les arts comme d’un outil, j’écoute beaucoup de musique portugaise et brésilienne et j’en apprends les paroles, je regarde des séries, des films et je lis des auteur·rice·s lusophones. Depuis quelque temps, j’essaie d’apprendre les bases de la langue (même s’il faut bien avouer que les progrès ne sont pas spectaculaires pour le moment). Depuis cinq ans maintenant, j’étudie à Genève qui bénéficie d’une très grande communauté portugaise ce qui m’encourage beaucoup à continuer mes efforts.
Toutes ces raisons font que j’ai été particulièrement touché d’être sélectionné cette année au festival Circulation(s) qui met parallèlement le Portugal à l’honneur dans le cadre du « focus Portugal ».
– Un mot en portugais ?
Un mot incontournable pour ce faire des amis en été à Genève : Cerveja !
Un message pour nos lecteurs ?
« À l’heure ou le coronavirus nous empêche de voyager, l’art semble être un parfait moyen de transcender les frontières pour continuer à échanger nos sensibilités, nos imaginaires et s’évader un peu. »
Moi en tout cas, je vous propose de nouveaux mondes, rien que ça !