Rencontre avec « The Artivist » Mélanie Alves
25 novembre 2024Sid Belhaj est le capitaine de l’équipe de futsal Sporting Paris. International français, le numéro 8 a accordé une interview à Cap Magellan après leur victoire 3-1 face à Paris Acasa à la Halle Georges Carpentier, le samedi 9 novembre dernier.
Cap Magellan : Bonjour Sid Belhaj j’espère que tu vas bien. Merci pour ton temps, surtout après ce match. Nous sommes à la Halle Georges Carpentier dans le 13e arrondissement de Paris. Tu es capitaine du Sporting Paris et vous venez de disputer votre match contre Paris Acasa. Qu’as-tu pensé de l’ambiance du public ?
Sid Belhaj : C’était une super ambiance. C’est le premier match que nous jouons à domicile dans la grande salle de la Halle Carpentier, avec une salle quasi pleine. C’est vrai que ça a été un super match, une super ambiance, avec la victoire au bout en plus. C’était un match assez disputé. Je pense que nous avons offert un beau spectacle aux gens qui sont venus voir le match. Je remercie tous les supporters de nous avoir encouragés. Nous sommes contents de cette victoire.
CM : Pendant le match Acasa jouait beaucoup la possession et était très physique dès la première mi-temps. En deuxième mi-temps, vous avez essayé de prendre un peu la possession. Comment avez-vous réussi à déjouer le piège physique des joueurs d’Acasa ? Quel était le secret pour les vaincre ?
SB : C’est vrai que Paris Acasa est une équipe assez athlétique, qui a beaucoup de qualités techniques, mais surtout athlétiques. Nous le savions. Ce genre d’équipe baisse en général un peu d’intensité au fil du match et surtout en deuxième mi-temps. Le tout, c’est d’être patient et de laisser passer la première mi-temps sans encaisser de but. C’est ce que nous avons réussi à faire. Après, il faut aussi savoir répondre au duel physique imposé par ce genre d’adversaire. Nous avons réussi à le faire également. Je pense qu’au vu du match, au vu du nombre d’occasions que nous avons eues et qu’eux ont eues, c’est une victoire qui est méritée dans l’ensemble.
CM : Pourquoi as-tu choisi le futsal ainsi que de jouer en poste arrière ?
SB : J’ai commencé par le football, dans un premier temps, jusqu’à mes 16-17 ans, un peu comme tous les joueurs de ma génération. C’est vrai qu’aujourd’hui, dans le futsal en France, les joueurs commencent à jouer et à être spécialistes futsalers de plus en plus tôt. Plusieurs clubs se sont créés au fil du temps un peu partout. Ce n’était pas forcément le cas à mon époque. À mes 16-17 ans, quand j’ai vu qu’il n’y avait plus forcément d’opportunités pour moi dans le football professionnel, j’ai eu l’opportunité de mettre un pied dans un gymnase. Après, ce sont des rencontres qui font que tu tombes sur la bonne personne, le bon entraîneur, les gens qui te font découvrir et qui te font aimer la discipline. De fil en aiguille, j’ai gravi les échelons pour me retrouver aujourd’hui à la place à laquelle je suis.
CM : En équipe de France, tu es l’un des plus capé avec 141 sélections et 45 buts. Tu as d’ailleurs participé à la dernière Coupe du Monde où vous avez fini quatrième. Comment s’est passée cette compétition ? Plus généralement, comment te sens-tu en portant le maillot bleu ?
SB : C’est vrai que c’est toujours une fierté, même si forcément au bout de 141 sélections, tu ressens les choses différemment par rapport à ta première sélection. Malgré tout, c’est toujours une fierté de représenter son pays, sa ville, son quartier, sa famille aussi, ses amis. C’est toujours de l’émotion, surtout pendant une Coupe du Monde comme nous l’avons fait. Nous avons réussi à faire un super parcours. C’est vrai que c’était notre première participation et aller jusqu’en demi-finale, c’était quelque chose d’incroyable. Nous avons été très heureux de représenter la France jusqu’à ce niveau-là. Après, il faut aussi que ça serve pour la suite et que nous continuions à performer. Là, nous entamerons en décembre la phase de qualification pour l’Euro 2026. C’est bien, mais il faut maintenant passer à autre chose et se fixer des objectifs pour la suite. C’est le plus important dans le sport de haut niveau.
CM : As-tu des ambitions par rapport à l’Euro ?
SB : Dans un premier temps, c’est de se qualifier. Nous avons déjà participé à une Coupe du Monde et un Euro en 2018. Désormais l’objectif est de s’installer durablement comme une place forte du futsal européen et de se qualifier régulièrement pour les phases finales des Championnats d’Europe et Coupes du Monde. Après, on verra. On ne va pas s’enflammer. Nous avons fait demi-finale, mais il faut garder les pieds sur terre et continuer à travailler.
CM : Pourquoi avoir choisi de rejoindre le Sporting Paris en 2021 ?
SB : Le Sporting a toujours été le club phare et le club historique du Championnat de France. C’est un club qui existe depuis 40 ans ainsi que le club le plus titré. C’est une structure incroyable. Il y a un nombre de personnes qui travaillent au quotidien pour faire en sorte que les choses s’améliorent. C’est ma quatrième saison, mais je découvre encore des gens que je ne connaissais pas. Ce sont des cycles. En général, je fais toujours 4 ou 5 ans dans les clubs où je passe. Dans mon ancien club, j’étais arrivé à ma quatrième saison. Ça ne s’était pas forcément bien passé à la fin. J’ai reçu une proposition du Sporting et je n’ai pas pu refuser. C’est avec un grand plaisir que j’ai rejoint le club et que j’en suis capitaine aujourd’hui. Je suis très fier de porter ce maillot et de représenter ce club.
CM : Vous êtes premier du classement à l’heure actuelle avec trois matchs sans défaite à l’heure où nous réalisons cette interview. Quels sont les secrets de votre début de saison réussi ?
SB : En fait, il n’y a pas de recette magique. L’année dernière, c’est vrai que nous sortions d’une saison compliquée avec énormément de blessures. Nous avons eu, à un moment donné, une douzaine de joueurs blessés. C’était vraiment compliqué. Cette saison, le groupe a été reconstruit avec beaucoup de nouveaux joueurs. Beaucoup de départs, beaucoup d’arrivées, quelques changements aussi au niveau du staff. Pour l’instant, ça fonctionne bien. Nous espérons que cela va continuer. J’espère que nous allons être épargnés par les blessures. Mais en tout cas, si c’est le cas, je pense qu’il y a moyen de faire une très belle saison. L’objectif est clairement d’accrocher les playoffs dans un premier temps. Après les playoffs, de toute façon, c’est un autre championnat. Nous verrons à ce moment-là.
CM : Sporting Paris est un club cinq fois champion de France et ayant remporté six fois la Coupe de France. Qu’est-ce que cela implique d’être capitaine d’un tel club ?
SB : Comme je disais tout à l’heure, c’est le club le plus titré de France. Donc, c’est une responsabilité. C’est un club qui aura toujours des ambitions. Ce sont aussi des responsabilités vis-à-vis des gens qui travaillent et qui œuvrent au quotidien : les bénévoles, les familles qui donnent de leur temps, les supporters qui viennent nous voir, les enfants aussi qui sont au club, les éducateurs, etc. Donc, c’est beaucoup de responsabilités, mais c’est avant tout beaucoup de fierté.
CM : Être capitaine du Sporting Paris, c’est absolument emblématique puisque tu joues pour une grande marque portugaise. Qu’est-ce que cela fait de jouer pour un emblème si important à Paris, mais plus généralement pour le Portugal ?
SB : Le Sporting reste un très grand club en portugais. Même sur la scène européenne, c’est un club historique. C’est un club qui a une histoire, que ce soit nous ou que ce soit le Sporting Portugal. C’est vrai que ça fait quelque chose de représenter ce blason. Le Sporting Portugal est un club qui joue la Ligue des Champions régulièrement, qui sort des joueurs tous les ans. Forcément, c’est un club que je connais et que je suis. Cela fait quelque chose aussi de les voir en Ligue des Champions de football. Cela me rend d’autant plus fier.
CM : Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions et encore félicitations pour ce match.
Nous remercions le club pour l’interview. N’hésitez pas à prendre vos places afin d’aller assister aux matchs du Sporting Paris et à les suivre sur leurs réseaux sociaux : Instagram, Facebook, site, X, LinkedIn, TikTok.
Interview réalisée par Julie Carvalho,
de Os Cadernos da Julie, et Ricardo Crasto
de Tempestade 2.1