Cap Magellan et ses référents locaux
17 avril 2018Interview avec Henrique Rodrigues, auteur d’ «Au suivant»
20 avril 2018[:fr]
Le mois dernier Cap Magellan a eu l’opportunité de rencontrer, au Salon du Livre, les éditions Anacaona et ses auteurs.
La maison d’édition Anacaona a été créée par Paula Anacaona.
Paula est née en France mais a découvert une passion pour le Brésil grâce à une « Tia » qui lui a donné toutes les clés pour partir vers ce pays tropical où elle se sentie tout de suite comme si elle était chez elle, “on dit que j’ai dû être brésilienne dans une autre vie!”
Son premier amour de la littérature brésilienne: José Lins do Rego, texte difficile au début, mais rapidement elle s’est faite aux spécificités des mots du nord du Brésil. Paula a fait la première traduction française de cet auteur nordéstin.
Dans les années 70 le Brésil a connu une espèce de trou en terme de production littéraire, jusqu’à la fin des années 90, surement lié à la situation économique du gouvernement Collor. C’est depuis le début des années 2000 que le Brésil vit un boom littéraire, surtout de la littérature marginal, qui est la spécialité de Anacaona.
Les éditions Anacaona sont donc spécialisées dans la littérature de tous les auteurs qui ont leur origine ou qui, tout simplement, racontent la réalité des périphéries brésiliennes et de tous les marginalisés. Pourquoi? Parce que tous ces auteurs ont du mal à se faire traduire et publier en France.
Paula raconte son expérience professionnelle: “Avant de créer cette maison d’édition, je traduisais déjà des livres brésiliens pour d’autres éditions. Quand j’allais au Brésil, je revenais toujours avec des valises pleines de livres! Je faisais une sélection et je les proposais à des éditeurs.”
Il y a eu deux événements qui l’ont poussée à créer sa propre maison d’édition: “ Il est arrivé un moment où j’ai cru avoir les capacités et les connaissances nécessaires de la littérature brésilienne pour pouvoir éditer un plus grand nombre de livres. Et il y a aussi eu une autre raison: j’avais proposé une traduction de Férrez (Reginaldo Ferreira da Silva), leader de la littérature marginale, aux éditions pour lesquelles je traduisais, mais toutes l’ont refusée catégoriquement. Elles avaient vu “Capão Pecado” comme un phénomène social, au Brésil (vendu à plus de cent mil exemplaires) et refusaient de l’éditer face à son succès au Brésil.”
C’est ainsi que surgit cette ligne éditoriale: publier la littérature marginale, en dehors des standard et en dehors de l’élitisme du monde littéraire français. Et de toute façon, comme dit Paola: “on n’est jamais mieux servi que par soi-même.”
Mais très vite Paula Anacaona fait face à la réalité: la littérature marginale a du mal à se faire vendre en France. C’est compliqué de vendre des livres où les personnages vont utiliser le verlan, de l’argot et des gros-mots. “C’est une réalité que les personnes aiment voir à la télévision mais pas dans les livres.”
Mais Paula ne se freine pas! Au contraire, être traductrice et éditrice ne lui suffit pas. Suite à des commande d’éditions françaises de contes et textes qui évoquent le Brésil pour des coffrets à propos des Jeux Olympiques 2016 à Rio, Paula crée et découvre un personnage qui lui a valu son premier roman: Tatou, une carioca noire et … très riche!
A découvrir aux éditions Anacaona
Sous commande sur : https://www.anacaona.fr/boutique/tatou-roman/
Retrouvez, également, les entretiens avec les différents auteurs brésiliens des éditions Anacaona:
Conceição Evaristo, la militante des afro-brésiliennes
Interview avec Henrique Rodrigues, auteur de «Au suivant»
Eymard Toledo, auteure et illustratrice de « Tonton Couture »
Florence Oliveira
[:pt]
Le mois dernier Cap Magellan a eu l’opportunité de rencontrer, au Salon du Livre, les éditions Anacaona et ses auteurs.
La maison d’édition Anacaona a été créée par Paula Anacaona.
Fille de mère française et de père vénézuélien, Paula est née en France mais a découvert une passion pour le Brésil grâce à une « Tia » qui lui a donné toutes les clés pour partir vers ce pays tropical où elle se sentie tout de suite comme si elle était chez elle, “on dit que j’ai dû être brésilienne dans une autre vie!”
Son premier amour de la littérature brésilienne: José Lins do Rego, texte difficile au début, mais rapidement elle s’est faite aux spécificités des mots du nord du Brésil. Paula a fait la première traduction française de cet auteur nordéstin.
Dans les années 70 le Brésil a connu une espèce de trou en terme de production littéraire, jusqu’à la fin des années 90, surement lié à la situation économique du gouvernement Collor. C’est depuis le début des années 2000 que le Brésil vit un boom littéraire, surtout de la littérature marginal, qui est la spécialité de Anacaona.
Les éditions Anacaona sont donc spécialisées dans la littérature de tous les auteurs qui ont leur origine ou qui, tout simplement, racontent la réalité des périphéries brésiliennes et de tous les marginalisés. Pourquoi? Parce que tous ces auteurs ont du mal à se faire traduire et publier en France.
Paula raconte son expérience professionnelle: “Avant de créer cette maison d’édition, je traduisais déjà des livres brésiliens pour d’autres éditions. Quand j’allais au Brésil, je revenais toujours avec des valises pleines de livres! Je faisais une sélection et je les proposais à des éditeurs.”
Il y a eu deux événements qui l’ont poussée à créer sa propre maison d’édition: “ Il est arrivé un moment où j’ai cru avoir les capacités et les connaissances nécessaires de la littérature brésilienne pour pouvoir éditer un plus grand nombre de livres. Et il y a aussi eu une autre raison: j’avais proposé une traduction de Férrez (Reginaldo Ferreira da Silva), leader de la littérature marginale, aux éditions pour lesquelles je traduisais, mais toutes l’ont refusée catégoriquement. Elles avaient vu “Capão Pecado” comme un phénomène social, au Brésil (vendu à plus de cent mil exemplaires) et refusaient de l’éditer face à son succès au Brésil.”
C’est ainsi que surgit cette ligne éditoriale: publier la littérature marginale, en dehors des standard et en dehors de l’élitisme du monde littéraire français. Et de toute façon, comme dit Paola: “on n’est jamais mieux servi que par soi-même.”
Mais très vite Paula Anacaona fait face à la réalité: la littérature marginale a du mal à se faire vendre en France. C’est compliqué de vendre des livres où les personnages vont utiliser le verlan, de l’argot et des gros-mots. “C’est une réalité que les personnes aiment voir à la télévision mais pas dans les livres.”
Mais Paula ne se freine pas! Au contraire, être traductrice et éditrice ne lui suffit pas. Suite à des commande d’éditions françaises de contes et textes qui évoquent le Brésil pour des coffrets à propos des Jeux Olympiques 2016 à Rio, Paula crée et découvre un personnage qui lui a valu son premier roman: Tatou, une carioca noire et … très riche!
A découvrir aux éditions Anacaona
Sous commande sur : https://www.anacaona.fr/boutique/tatou-roman/
Retrouvez, également, les entretiens avec les différents auteurs brésiliens des éditions Anacaona:
Conceição Evaristo, la militante des afro-brésiliennes
Interview avec Henrique Rodrigues, auteur de «Au suivant»
Eymard Toledo, auteure et illustratrice de « Tonton Couture »
Florence Oliveira
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