Entretien avec Valério Romão
26 février 2018Forum pour l’Emploi Cap Magellan 2018 : Un aperçu de ce que vous pouvez y trouver
2 mars 2018Fils de parents originaires du Cap Vert, Lisandro est né à Zambujal dans le district de Lisbonne. Après 9 ans passés au Portugal, il quitte Lisbonne pour Cannes. Malgré la barrière de la langue, ce jeune homme a su peu à peu surmonter les obstacles et est actuellement un parfait exemple d’intégration. Cap Magellan a eu le privilège de l’interviewer et délivre à ses lecteurs ce merveilleux moment.
Cap Magellan : Tu es né au Portugal de parents cap-verdiens et tu habites en France depuis l’âge de 9 ans. Quelle est ta relation avec le Cap-Vert, le Portugal et la France ?
Lisandro Cuxi : Je n’ai pas encore de relation avec le Cap-Vert, parce que j’en suis originaire mais je n’y suis jamais allé, c’est pourquoi j’ai dit dans mon premier single qu’un jour j’irai et je ferai danser le Cap-Vert. J’ai vraiment hâte d’y être. Le Portugal, j’y ai vraiment vécu toute mon enfance de ma naissance jusqu’à l’âge de mes 9 ans. J’y ai fait l’école primaire et m’étais fait plein d’amis et puis un jour, je suis venu en France pour essayer de trouver une meilleure vie aussi. Aujourd’hui, j’ai 18 ans, donc j’ai vécu la moitié de ma vie au Portugal et l’autre en France.
CM : Comment as-tu vécu tes premières années en France au niveau de l’adaptation, de l’aprentissage de la langue ?
LC : Au niveau de l’apprentissage et de l’adaptation, c’est vrai que ce n’était pas très facile. Premièrement, je ne parlais pas un seul mot de français et puis j’arrive en CM1, ce ne sont pas mes amis, je n’ai pas grandi avec eux. J’ai eu droit à des moqueries, des choses qui m’ont blessé mais qu’aujourd’hui m’ont rendu encore plus fort. Ça n’a pas été très facile, mais au bout de 3 ans, j’ai chanté La Marseillaise pour le Maire, alors que 3 ans avant je ne parlais pas un seul mot. C’était aussi pour dire aux gens qu’il ne faut jamais baisser les bras et croire en soi. J’en ai fait une grande force.
CM : Comment vis-tu cette triple culture la cap-verdienne, la portugaise et la française ?
LC : Je la vis très bien, car ça m’apprend énormément de choses. Ce que j’aime le plus au Portugal, je dois avouer, c’est la nourriture et plus particulièrement, le « bacalhau » (morue, en portugais) !
CM : Quel était ton rêve d’enfant ?
LC : J’ai toujours rêvé de jouer au football, d’ailleurs je jouais dans un club de futsal. Je voulais être un footballeur, être le Cristiano Ronaldo. Mais je suis venu en France et j’ai complétement dévié vers la chanson, sinon ça aurait été vraiment le football.
CM : Qu’est-ce qui t’as poussé à te lancer dans le monde musical ?
LC : C’est ma grande sœur. Elle s’appelle Soraia Ramos et elle est une chanteuse portugaise. Avant, elle habitait en Suisse et moi je venais d’arriver en France, à Cannes. Comme nous n’habitions pas ensemble, elle venait en vacances de temps en temps et puis moi j’étais vraiment un grand fan. Elle chante depuis longtemps et à chaque fois qu’elle sortait une nouvelle vidéo, j’allais la voir et j’essayais de faire à chaque fois la même chose. J’aimais vraiment sa voix. Un jour, elle est venue en vacances et je lui ai dis : «Écoute, j’ai essayé de faire un peu comme toi, je ne chante pas aussi bien que ça mais écoute au moins » et là, je lui chante Baby de Justin Bieber. Elle me dit : « Tu chantes hyper bien ». Le même soir, on tourne une vidéo qu’on met sur les réseaux et là on a un maximum de likes et de partages. À chaque fois qu’elle repartait, je n’osais plus faire des vidéos seul. À chaque fois qu’elle revenait, c’était vraiment 3 mois après ou 4 mois, mais j’améliorais ma voix en reproduisant ses covers. J’ai commencé à faire des concours de chant au bout de 3 ans d’expériences. Tout cela grâce à elle.
CM : Comment as-tu vécu cette expérience à The Voice Kids ? Quels sont tes meilleurs souvenirs ?
LC : À The Voice Kids, l’expérience était vraiment très humaine, tous les kids s’aimaient. Nous allions au restaurant ensemble tous les soirs. C’était une très bonne ambiance et je pense que c’est vraiment à The Voice que j’ai pris en maturité et grandi très vite.
CM : Comment as-tu vécu le featuring avec Anselmo Ralph?
LC : Je faisais des covers avec ma sœur et nous avions fait un cover sur Anselmo Ralph, Quero-te de volta et l’avions publié sur YouTube. Un mois après, je reçois un coup de fil du producteur qui me propose de faire un feat avec Anselmo Ralph. Une semaine après, je suis monté à Genève. Je n’ai fait qu’une apparition de 20 ou 30 secondes à la fin, mais c’était une expérience de malade ! C’était la première fois que je faisais un clip. Ils m’ont trouvé très pro et c’est après ça que je me suis vraiment dit qu’il fallait que je suive cette voie.
CM : Quelles ont été les raisons qui t’ont poussé à participer à The Voice Kids et The Voice également ?
LC : Avec ma manageuse Clotilde Ebbo, nous pensions que c’était un joli tremplin et que nous allions avoir des propositions pour signer en maison de disque. Après la finale de The Voice Kids, nous n’avions rien reçu. Du coup, nous avons vraiment travaillé pendant 2 ans et en 2017, nous nous sommes dit « Il nous manque un tremplin, parce que nous sommes vraiment prêts mais il nous manque un truc » et elle s’est dit que peut-être refaire The Voice pourrait être une bonne idée. Je n’avais pas envie de revivre cette pression de A à Z. Au bout d’une semaine ou deux, elle a su me convaincre. Les auditions se passent, la suite et puis me voilà gagnant. C’était une très belle expérience. La revivre, je ne dirais pas mais je la conseille à tout le monde.
CM : Si tu devais laisser un message aux lecteurs du CAPMag, lequel serait-il ?
LC : Si j’ai un conseil à leur donner, c’est qu’il ne faut jamais lâcher. Même s’il y a des gens qui nous blessent et qui nous rabaissent, il faut toujours travailler et ne jamais lâcher, car un jour tout peut arriver et la vie peut te sourire très vite.
CM : Quels sont tes projets professionnels pour le futur ?
LC : Pour le futur, je prépare un clip qui va sortir très vite, moins d’un mois. En septembre, ma tournée va démarrer, donc j’ai vraiment hâte. C’est la partie du métier que j’aime énormément, peut-être même celle que je préfère. Par ailleurs, j’ai rendez-vous à Boston pour les Grammy Awards de la musique Latino où je vais représenter le Portugal. J’ai vraiment hâte, je vais donc travailler scéniquement pour vraiment essayer d’offrir un superbe show là-bas.
Nous remercions Lisandro Cuxi de nous avoir accordé cette interview et invitons tous nos lecteurs à aller voir sa tournée en septembre. De la part de toute l’équipe Cap Magellan, nous lui souhaitons bonne chance pour les Grammy Awards !
Patrícia Cabeço