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5 juillet 2019L’association Cap Magellan est partie à la rencontre de deux étudiants, Andréa Pinto, jeune étudiante en biologie et luso-descendante engagée, et Cédric, étudiant en physique. Tous deux membres de l’association TV Jussieu, ils ont le projet de réaliser un voyage d’études à Mayotte afin de sensibiliser les gens à l’écologie et de recueillir des informations sur la biodiversité locale. Le troisième membre de cette équipe, Benjamin, n’a pas pu être présent lors de cette interview.
Cap Magellan : Bonjour à tous les deux, l’association TV Jussieu a déjà réalisé plusieurs projets. Pourriez-vous nous en faire une petite présentation ?
Andréa : Depuis septembre, TV Jussieu a organisé divers projets centrés sur l’écologie. On a notamment assisté à la conférence Women4Climate qui réunit les plus grandes startupeuses du monde. On a aussi effectué plusieurs CleanWalk.
Cédric : Une CleanWalk je le rappelle, c’est un parcours organisé par un groupe de personnes qui marchent le long de plusieurs rues et ramassent les déchets qui les jalonnent. On a également eu la chance d’avoir une interview avec une personne importante de l’association Sea Shepherd qui est Lockhart Mac Lean.
CM : Cette année, vous avez prévu un voyage d’études à Mayotte. Pourquoi avoir choisi ce territoire ?
A : Les actions de TV Jussieu se sont concentrées à Paris. C’est pour cela que notre souhait était de se dézoomer de la métropole et de s’intéresser aux autres territoires français.
CM : Quand partez-vous ?
A : Pendant deux semaines, du 18 décembre jusqu’au 3 janvier.
CM : Qu’avez-vous prévu lors de ces deux semaines ?
C : Beaucoup de choses. Cela sera deux semaines qui seront bien remplies.
A : Nous allons recueillir les données, voir quels sont les moyens mis en œuvre pour protéger cette biodiversité maritime.
C : C’est pour cela que le Parc Marin va nous consacrer plusieurs journées où nous pourrons les suivre sur place et ressentir ce qu’ils vivent au quotidien. On aura aussi comme deuxième intervenant l’ONF (Office Nationale des Forêts) de Mayotte. Avec cette organisation on aura la chance de pouvoir suivre sur place leur quotidien, notamment ce qu’ils font pour préserver les forêts, au niveau flore et faune. L’ONF a le projet de créer un parc forestier ce qui est tout à fait nouveau à Mayotte parce que jamais un projet de telle ampleur n’a été réalisé auparavant.
A : Nous avons contacté l’association Gepomay, qui est une association sur la protection aviaire. Juste avant qu’on arrive à Mayotte, ils vont signaliser les crabiers blancs et diverses espèces…
C : … les répertorier et leur attacher des colliers pour pouvoir les suivre dans la nature.
CM : Comment comptez-vous diffuser vos travaux afin de sensibiliser le plus de gens possible ?
A : Le documentaire que nous allons faire sera retranscrit en vidéo que nous allons partager sur Facebook et YouTube. Nous allons aussi de poster différentes stories Instagram pendant notre séjour. Nous comptons également effectuer différentes projections au sein de Sorbonne Université dans le campus Pierre et Marie Curie et celui de Lettres. Pour les images, nous effectuerons un tour en ULM avec Tip Top qui est le moniteur de vol de Cédric.
C : Ce tour d’ULM c’est tout simplement pour qu’on puisse avoir des images aériennes pour notre documentaire. On ne voulait pas seulement sensibiliser les étudiants de Sorbonne Université mais aussi se mettre au niveau de l’échelle locale : Mayotte. On compte diffuser notre documentaire sur la chaîne locale qui est Mayotte Première et qui est suivie par pratiquement tous les habitants. Pour finir on a l’intention de participer au festival de l’Image Sous-Marine qui est un festival très suivi sur place. Cela peut nous amener jusqu’au Festival International de l’Image Sous-Marine qui se déroule à Nice.
CM : Pour préparer ce voyage vous avez discuté avec le capitaine Lockhart Mac Lean qui est un membre important de l’association Sea Shepherd. Comment s’est passé cette rencontre ?
A : C’était vraiment très instructif comme rencontre, il nous a partagé ce qu’il a vécu sur le terrain. Par exemple lorsqu’il nous raconte que son plus beau souvenir est d’avoir été piégé dans la glace pendant plusieurs jours pour défendre des baleines d’être tuées, c’est tout simplement magnifique… Il nous a montré ses vidéos d’archives, quand on voit l’état des mers comment elles sont polluées… (silence) Les chiffres, le nombre de tonnes de filets de pêches qu’ils prennent à ceux qui tuent les baleines, qui font de la surpêche ou qui tuent des requins : c’est impressionnant. Ils sont autofinancés, ils ne sont pas du tout aidés par les gouvernements. Voir tout ce qu’ils sont capable de faire par eux-mêmes c’est impressionnant.
CM : Quelles sont vos motivations ?
C : Il faut savoir qu’en tant que citoyen, la consommation que nous avons maintenant est démesurée. Ce n’est pas normal de se rendre dans un supermarché et d’acheter de la viande dans une barquette en plastique sachant que la plupart du plastique que nous consommons actuellement finit directement dans nos océans. C’est le plus gros problème que nous avons de nos jours. Certaines parties des océans se transforment en continent, vous avez surement entendu parler du 6ème continent. C’est aussi le problème que nous pouvons retrouver sur place à Mayotte parce que nous pouvons constater une très grande présence de plastique dans le lagon. Une autre chose que nous voulons faire partager c’est le problème du braconnage des tortues à Mayotte. Sur 3 000 tortues vivant à Mayotte, environ 330 sont braconnées par an. En l’espace de 10 ans on peut faire disparaitre toute une population. Actuellement à Mayotte, il y a la mission Nyamba, qui signifie tortue en shimahorais (langue de Mayotte), qui agit pour la protection de cette espèce animale.
A : Ce projet à Mayotte qu’on a construit c’est vraiment un projet qui nous tient à cœur. Au moment du départ cela fera plus d’un an qu’on y travaille. Il n’y a pas une journée sans qu’on y pense, sans qu’on se dise « Tiens ça sera bien qu’on fasse ça, on ferait peut-être mieux comme ça, faut vraiment qu’on parle de ce sujet parce que c’est vraiment important… ». Le fait de prendre contact avec les différents intervenants, qui sont tous vraiment extraordinaire avec nous, et qu’ils nous racontent leurs anecdotes et ce qu’on pourrait y faire c’est vraiment fantastique. Par exemple, on n’était pas forcément au courant des mangroves qui sont de plus en plus en danger à cause de la pollution et que c’est un véritable problème pour l’île.
C : Moi-même en tant que Mahorais, là encore j’aimerais bien montrer tous les problèmes qu’on a sur place afin de donner une conscience générale sur les différentes problématiques actuelles.
A : On souhaiterait vraiment montrer que notre vie ne se résume pas à Paris et que tous les choix qu’on fait, le fait de consommer du plastique en plus, de prendre des fruits et légumes qui sont déjà pré-emballés, tous ces actions comme ne pas faire le tri, de jeter une canette par terre alors qu’il y a une poubelle à 300 mètres, dans Paris il y a des poubelles partout. Toutes ces simples petites actions qui pour nous sont banales, elles ont un impact en dehors de la France, à Mayotte, dans nos écosystèmes, sur les espèces endémiques (espèces ne vivant qu’à un seul endroit)… C’est ce genre de choses qu’on ne voit pas quand on est à Paris. Je pense que ça va vraiment nous ouvrir les yeux d’aller là-bas. Si on arrive à vous faire prendre conscience de tout ce qu’on fait aura un impact sur le monde qui nous entoure, je pense qu’on aura réussi notre mission.
C : Le but c’est de vous donner un regard extérieur afin de créer cette petite étincelle, de donner ce surplus de conscience et pouvoir changer les choses.
CM : Comment participer à ce projet ?
A : Si vous souhaitez participer à cette aventure…
C : …nous vous encourageons vraiment à venir participer, entrer dans notre projet via notre cagnotte qu’on a créée sur HelloAsso.
A : Vous pouvez aussi nous rejoindre sur nos réseaux sociaux TV Jussieu, sur Instagram, sur Facebook et sur YouTube. Tout au long de notre séjour on va participer à de nombreuses activités et vous pourrez assister en direct à ce qu’on va faire.
CM : Nous vous remercions de nous avoir accordé ce moment et nous vous souhaitons bon courage pour votre projet.
A : Marahaba Cap Magellan ! (Merci en shimahorais)
C : Obrigado Cap Magellan !
Merci à Andréa et à Cédric d’avoir pris le temps de nous recevoir et de répondre à nos questions ! Nous leur souhaitons bonne chance dans leur projet.
Pour les aider à financer leur voyage : cliquez ici.
Diana Domingues & Victor Soares
capmag@capmagellan.org