Portrait luso: Katia Campinho
19 mars 2020De la vision du cinéma : Histoire, Culture et Société
20 mars 2020Fils de parents immigrés à France, (ses parents sont originaire de la vallée du Douro, anciennement ” Tras os Montes et Alto Douro ” son père a immigré à Paris en Mai 68, un mois avant les barricades et sa mère 1 an après par la voie des Pyrénées.) Il nous raconte son cheminement jusqu’au Street Art, “Je suis devenu accro au visage, aux expressions, la tristesse la ” saudades ” qui s’affiche sur les visages des gens, ceux ” da gente da nossa terra ” puis portrait en général,. Je fait aussi beaucoup de portrait de rue en photo partout ou je vais. Je recherche un regard qui interpel les gens, quelque chose d’unique, comme une poésie. J’essaie de les transmettre par le dessin et street art, je fais uniquement des portraits certains de mes propre photos. Je n’en vie pas, c’est juste pour le fun et pour moi, je n’utilise que des matériaux de recup, ce que les gens jette sur les trottoirs, 99% de bois et je peins avec mes doigts, rarement aux pinceaux, et je signe avec mon empreinte digital d’où mon nom d’artiste. Ma philosophie est simple, c’est un recyclage, j’ai commencé le graff dans la rue, aujourd’hui je récupère des objets dans la rue pour essayer de les transformer en art et donné du plaisir au gens, et même temps a moi aussi.”
Il est originaire de la Vale do Douro. Il partage avec nous son attachement au Portugal, “ il vient bien sûr de mes Parents et Grand Parents, mais j’ai passé 2 ans étant tout petit avec mes grands-parents. Ils étaient agriculteur, et viticulteur. L’un des souvenirs persistants de mon enfance est notre arrivée au Portugal. Après le passage de la frontière de « Vila Formoso », une fois passé, on avait l’impression d’un sentiment de bien-être… ” uma saudade ” assouvi . Le second souvenir est celui ” da gente da nossa terra ” des moissons. Ces jours-là on se levait à l’aube, je faisais le trajet à dos d’âne en compagnie de mes grands-parents, parents, amis et famille et mon chien. Une fois arrivée, tout le monde se mettait au travail avant que le soleil ne brûle de trop, les hommes et les femmes coupaient le blé à l’aide de fosses et de faucilles, tout en chantant des fado ou chant traditionnel. Ensuite, venait le jour de séparer les graines de la paille. C’est surtout cette journée-là qui m’a le plus marqué, le bruit de la machine à séparer le blé résonne encore dans ma tête, je me souviens de cette courroie qui lâchait ou qui cassait tout le temps, un homme était en haut de la machine un foulard sur la bouche et, de ses mains poussait la paille dans l’énorme mâchoire, nos cheveux étaient pleins de brindilles de paille qui volaient de partout, la bouche asséché de cette poussière riche de soleil, cette odeur que seul ceux qui l’ont connu ce rappel encore … Je vois encore le tableau de cette journée où famille et amis étaient là, réunis par cette belle journée d’été. C’était une fête, sans en être une, même si le travail était rude, tout le monde était de bonne humeur. Je me souviens des rires de ma grand-mère et de mon grand-père qui voyait le fruit de leur travail après tant de sacrifices et de souffrances, leur visage était brulé par le soleil et leur rides affichaient la dureté du travail, mais ils étaient heureux et cela se voyait…
Découvre chaque semaine un portrait d’un lusodescendant ! Si tu souhaites que ton portrait soit réalisé, n’hésite surtout pas à nous envoyer sur communication@capmagellan.org une photo de toi avec une petite bio qu’on puisse les reposter sur notre insta 📸💛💙