Cap Magellan sera aux frontières de Vilar Formoso, Valença et Chaves le 31 juillet et le 1er août
26 juillet 2021Cap Magellan acolheu emigrantes com vários conselhos nas fronteiras portuguesas
3 août 2021Découvre le portrait de Marie-Emilie, une jeune lusodescendante :
Je m’appelle Marie-Emilie, j’ai 30 ans (c’est obligé de le dire, je suis une femme ^^), je suis professeure d’histoire-géographie-Emc en collège et lycée. Je suis née à Toulouse et je vis toujours dans la région toulousaine. J’ai une licence de droit, une licence d’histoire et un master MEEF.
Quel est ton lien avec le Portugal ?
Grâce à ma maman qui est portugaise, j’ai baigné dans une double culture, à savoir la culture française (car mon papa est français) et portugaise.
Ma maman n’était pas destinée à l’immigration, car personne dans sa famille n’avait franchi le pas. Elle a rencontré mon papa (Français) qui est venu en vacances au Portugal dans son village.
Durant toute mon enfance, le seul lien que j’avais avec le Portugal c’était les traditionnelles vacances d’été. En effet, dans un souci d’intégration ma maman ne m’a pas enseigné la langue portugaise. C’est à l’adolescence, période de quête de l’identité, que je me suis intéressée davantage à la culture lusophone par des lectures, la radio, la musique et la télévision. J’ai ainsi pu progresser dans la langue. Lors de ma troisième année de droit, j’ai décidé de réaliser ERASMUS. Je suis donc partie un an, à la faculté de droit de Porto, pour achever mon parcours. Une expérience très enrichissante à tous les niveaux ! Un vrai bonheur ! J’ai pu faire mon stage de fin d’études au sein du consulat français de Porto. J’ai découvert les rouages de la diplomatie et de l’administration française. Un pied en France, un pied au Portugal.
À mon retour en France, j’ai attaqué une licence d’histoire afin de me spécialiser pour devenir enseignante, en ajoutant des cours de langue portugaise. Puis, j’ai intégré le master MEEF pour finaliser ma formation d’enseignante. Lors de ce master, j’ai proposé un mémoire de didactique comparée. J’ai ainsi pu réfléchir et comparer l’enseignement du développement durable en France et du « Desenvolvimento Sustentável », au Portugal. Ce travail m’a permis de partir à la rencontre de professeurs portugais. Toujours un pied en France et au Portugal.
Aujourd’hui, j’enseigne dans la région toulousaine. Riche de ce parcours, je peux sensibiliser et encourager les élèves à faire Erasmus, surtout les élèves de terminale. J’ai à cœur de défendre l’altérité : ne pas avoir peur de l’Autre, d’être ouvert sur l’Autre. Le pluralisme des cultures est une richesse et que l’on doit cultiver et partager. En effet, si les Hommes ne bougeaient pas, les lignes de fractures dans le monde seraient beaucoup plus fortes.
Le fond d’écran de mon ordinateur est le village de Santa-Léocadia-de-Briteiros, une façon d’être ici et là-bas. Je puise l’inspiration dans mes lectures ou à travers des personnages comme Amalia Rodrigues, Simone Veil ou encore le Général de Gaulle. Ces personnes ont fait de leur vie un combat — chacun à sa manière —, mais avec toujours des succès et des échecs, car le succès contient en soi les germes de l’échec ! Mes parents, par leur parcours de vie, m’ont donné le goût de l’effort, la persévérance, la rigueur et le courage. Je n’ai pas assez de mots pour leur exprimer toute ma gratitude !
Je suis très attachée au Nord du Portugal : Guimarães, Braga, Porto et Santa-Léocadia-de-Briteiros (o meu cantinho do ceu).
Un mot en portugais ?
Saudades.
Un message que t’aimerais faire passer ?
Soyez curieux ! Faites de ce multiculturalisme une richesse et une chance !
Des projets pour l’avenir ?
La prochaine étape est d’acquérir la nationalité portugaise, afin d’être binationale. Ainsi, à mon tour, je pourrai transmettre. J’envisage aussi de travailler avec des établissements au Portugal, pour établir des échanges scolaires. Et pourquoi pas, faire des ateliers/clubs afin d’éveiller les élèves à la culture lusophone.