Droit à la déconnexion pour (presque) tous les employés portugais
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10 janvier 2022Le 10 décembre dernier une cérémonie rendant hommage aux Diplomatas Salvadores s’est déroulée à Lisbonne. Cette commémoration a été réalisée dans le cadre du projet Nunca Esquecer par le ministère des affaires étrangères portugais.
Cet hommage a pour objectif de se rappeler de l’important rôle de certains diplomates portugais pendant la Seconde Guerre Mondiale qui ont permis d’éloigner et de sauver des milliers de personnes du giron de l’Allemagne nazie. Le régime persécutait surtout les membres de la communauté juive et tsigane en les privant de certaines de leurs libertés et en menant des actions de violences physiques… ceux-ci, accompagnés des opposants politiques au régime nazi, ont tenté de s’échapper pour assurer leurs libertés.
L’invasion de la France par l’Allemagne nazie a engendré une volonté de s’éloigner le plus loin possible de la guerre, des milliers de personnes se rendirent au consulat portugais de Bordeaux où exerçait Aristides de Sousa Mendes. S’affranchissant des ordres de Lisbonne et de Salazar, il se mit à délivrer des visas, d’abord avec parcimonie puis à tour de bras au cours du mois de juin 1940 avant d’être démis de ses fonctions le 23 de ce même mois. Sur son retour au Portugal, il aurait usé de sa stature pour faire passer plusieurs milliers de personnes à travers l’Espagne qui avait fermé ses frontières avec la France. Le nombre de 30 000 personnes que le consul aurait permis de sauver est avancé par certains même s’il est encore sujet à débat. Aujourd’hui, l’ancien consul connaît une forte postérité, étant reconnue entre autres, comme « Juste parmi les nations », ayant obtenu à titre posthume l’Ordre de la Liberté par la République Portugaise en 1986, en novembre dernier la ville de Paris crée une promenade en son nom…
D’autres diplomates ont été mis à l’honneur lors de cette commémoration comme Carlos Sampaio Garrido et Alberto Teixeira Branquinho. Pendant la guerre, ils ont tous deux travaillé à l’ambassade portugaise de Budapest et ont participé conjointement au sauvetage de plusieurs centaines de personnes de la Gestapo hongroise. Alors que cette dernière a attaqué et emprisonné les personnes présentes au bâtiment officiel portugais en Hongrie, Garrido a souhaité faire partie des détenus afin d’utiliser son influence pour les libérer, ce qu’il est parvenu à faire. Tandis que Branquinho, avec l’appui du régime portugais, était autorisé à conférer des passeports à tous les juifs hongrois ayant un quelconque lien avec le Portugal ou le Brésil et qui en on fait la demande. Cette initiative a permis de délivrer quelques 700 passeports !
Aujourd’hui, ces diplomates portugais comme bien d’autres, sont salués pour leur courage d’avoir placé l’être humain au cœur de leurs préoccupations et pour avoir dépassé les questions de nationalités, de religions ou de quelconque distinction culturelle.
Victor Soares Étudiant à l’Université Rennes 1
capmag@capmagellan.org
Crédits photos : © João Carvalho