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28 novembre 2023Depuis son dernier album Kanta Pa Skece, l’artiste franco-capverdien Carlos G. Lopes a confectionné, pour son retour, une série de nouveaux titres dans un bel album empli de poésie aux sonorités afro pop, Azul. Il sera le vendredi 1er décembre à 21h au Studio l’Ermitage à Paris pour une release party mémorable ! Pour l’occasion, il nous a offert une interview exclusive.
Prenez vos places pour la release party au Studio l’Ermitage : https://www.billetweb.fr/carlos-g-lopes
Vendredi 1er décembre à 21h au Studio l’Ermitage à Paris, 8 Rue de l’Ermitage, 75020 Paris
Cap Magellan : Salut Carlos ! J’espère que tu vas bien. Nous sommes ici aujourd’hui pour parler de la sortie de ton dernier album, Azul, disponible partout depuis le 10 novembre. Es-tu content des retours ?
Carlos G. Lopes : Je suis très content. Je n’ai que des bons retours. Je n’ai qu’une hâte : faire des concerts et pouvoir rencontrer le public pour qu’on chante ensemble !
Cap Magellan : Ton nom de scène c’est Carlos G. Lopes. Que représente le G ?
Carlos G. Lopes : C’est le G de Garcia. Nous aurions pu faire Carlos Garcia Lopes. Initialement, nous voulions garder seulement Carlos Lopes, puis nous avons décidé de garder simplement le G pour que cela ne soit pas trop long.
Cap Magellan : Ta spécificité est que tu as une oreille bleue. C’est d’ailleurs aussi le titre de ton album, Azul. D’où cela vient-il ?
Carlos G. Lopes : Le bleu est pour rappeler le ciel de mon île, Santiago au Cap-Vert. C’est également la rencontre avec le ciel français de Nice, dans le sud de la France, où j’ai grandi. Lorsque je suis arrivé en France, au mois de juillet, il y avait un magnifique ciel bleu, qui me rappelait le ciel de mon pays. Étant donné que l’album est une rencontre entre la poésie créole et française, je trouvais que ce qui permettait le mieux de le résumer et de réunir les deux cultures, langues et pays, c’est le bleu.
Mon symbole est l’oreille bleue. Je me peins toujours l’oreille en bleu. L’oreille représente l’écoute, donc je trouvais qu’appeler l’album Azul avait une belle signification et permettait de boucler la boucle.
Cap Magellan : Ton premier album est Kanta Pa Skece. Dans ces deux albums il y a beaucoup de couleurs. Est-ce que c’est quelque chose qui t’inspire ?
Carlos G. Lopes : Je pense que, selon ce que l’on ressent, nous pouvons choisir une couleur qui puisse représenter notre ressenti. Mon but est de faire une musique qui soit toujours ensoleillée, positive et qui véhicule de bonnes vibrations. J’espère que ma musique permet aux personnes qui l’écoutent de sortir de leur quotidien. J’aime quand c’est coloré, quand c’est beau, quand cela m’attire.
Cap Magellan : Le bleu représente quelle émotion selon toi ?
Carlos G. Lopes : En France, on dit que l’on voit la vie en rose. Moi je vois la vie en bleu. Je passe beaucoup de temps à regarder le ciel, cela me fascine. J’aime ce côté mystérieux. Nous ne comprenons pas tout, nous essayons, nous faisons encore aujourd’hui des recherches. Actuellement, nous connaissons plus l’espace que ce qui se trouve sous nos pieds. Mais le ciel m’a toujours fasciné, depuis tout petit. Enfant au Cap-Vert, je passais plusieurs heures devant ma maison, allongé, à écouter la radio et à regarder le ciel, en me demandant ce qu’il y avait de l’autre côté. Je trouve cela beau aussi de ne pas tout savoir, d’être toujours en train de se poser des questions. Cela permet de se sentir vivant ! Le fait de se poser des questions et d’être curieux est la meilleure façon pour être toujours vivant et ne pas être aigri.
Cap Magellan : Y a-t-il des différences marquées entre les deux albums ou sont-ils dans la même continuité ?
Carlos G. Lopes : C’est dans la même continuité. Le fil conducteur est le même : vouloir lier la musique traditionnelle cap-verdienne avec d’autres genres que j’écoute, tels que le jazz, la soul, le R’N’B, etc. Il y a toujours un lien. Le Cap-Vert est la source et l’inspiration c’est le monde.
Cap Magellan : « Sodadi » est le nom du morceau phare de ton album. Que souhaites-tu transmettre à ton public ?
Carlos G. Lopes : La sodade est ce qui définit tous ceux qui sont partis un jour. Peu importe d’où l’on vient. « Sodade » est la chanson qui a fait découvrir mon pays à travers la voix de Cesaria Evora. Je trouvais que c’était intéressant de donner ma propre définition de ce terme.
Cap Magellan : Et quelle est ta définition ?
Carlos G. Lopes : Sodade c’est être quelque part, mais se dire qu’il manque quelqu’un ou quelque chose. La sodade c’est être heureux quelque part, mais en sentant le manque de quelque chose. Ce manque vient de la connaissance d’autre chose. Si je n’étais pas né dans un autre pays, je ne sentirais pas le manque de la chaleur cap-verdienne. La sodade est propre à tous ceux qui ont quitté un jour leur pays et qui espèrent y revenir en bonne santé.
Cap Magellan : Pourquoi as-tu choisi de chanter majoritairement en créole ?
Carlos G. Lopes : Ce n’est pas un choix, les mots me viennent naturellement en créole.
Cap Magellan : Ta release party a lieu le 1er décembre à Paris au Studio l’Ermitage. C’est un endroit important pour toi ?
Carlos G. Lopes : J’adore le Studio l’Ermitage. Je trouve que c’est une salle à taille humaine. Le son est très bien et nous pouvons être en contact direct avec le public. C’était important pour moi de faire la release party là-bas.
Cap Magellan : Tu as d’autres concerts de prévu ?
Carlos G. Lopes : Normalement en février, plusieurs festivals en 2024 aussi. Nous serons au Portugal en mars. Nous avons prévu d’aller au Cap-Vert. Il y a plein de concerts de prévu, mais nous sommes toujours en recherche, si cela peut intéresser !
Cap Magellan : Tu chantes dans plusieurs pays, est-ce que le public est réellement différent ?
Carlos G. Lopes : J’ai un public très large. On peut penser que comme je chante en cap-verdien il n’y a que les cap-verdiens qui m’écoutent, mais ce n’est pas le cas. Les gens viennent de partout, de divers horizons. Ce sont des personnes très ouvertes, qui aiment découvrir. Evidemment, le ressenti est différent lorsque l’on chante en Europe ou au Cap-Vert : je sais que le public comprend le créole au Cap-Vert. Globalement, dans tous les endroits où je passe, le ressenti est le même : le public donne des retours très positifs, ils disent ressentir des choses lorsque je suis sur la scène.
Cap Magellan : J’ai l’impression qu’en ce moment le Cap-Vert est de plus en plus représenté, notamment dans la lusophonie. Tu le ressens ?
Carlos G. Lopes : Bien-sûr. Je vois une différence entre mon arrivée en 1994, à l’âge de 10 ans, et aujourd’hui. Avant il fallait que j’explique ce qu’est le Cap-Vert. Jusqu’à Cesaria Evora, personne ne savait situer le Cap-Vert sur une carte. Aujourd’hui, il faut encore expliquer un peu, mais c’est déjà plus connu. Je vois qu’il y a réellement une vague de musique cap-verdienne, dans plusieurs styles. Il y a uma nova onda avec de gros artistes. La musique cap-verdienne a passé un nouveau cap. L’influence de Lisbonne a un impact sur la lusophonie en Europe.
Cap Magellan : Pourquoi penses-tu que c’est important ? Cela te rend fier ?
Carlos G. Lopes : Bien sûr ! Nous avons tous besoin d’être identifiés et identifiables.
Cap Magellan : Dernière question que je pose à chaque fin d’interview : as-tu un message pour les jeunes lusodescendants ?
Carlos G. Lopes : Croyez en vous. Les choses ont changé, nous ne sommes plus à l’époque de nos parents qui arrivaient dans un état d’urgence. Nous pouvons faire les choses différemment. Nous pouvons faire ce que nous avons envie de faire, sans aller systématiquement dans les mêmes secteurs. Nous avons grandi en France, nous parlons français, nous sommes diplômés et nous pouvons faire ce que nous souhaitons. Nous ne sommes plus en état d’urgence. Osez rêver et osez devenir ce que vous avez envie de devenir et non ce que les autres veulent que vous soyez.
Et surtout : on va repeindre ce monde en bleu !
Cap Magellan : Merci beaucoup Carlos ! On se retrouve le 1er décembre au Studio l’Ermitage !
Interview réalisée par Julie Carvalho,
de Os Cadernos da Julie
Prenez vos places pour la release party au Studio l’Ermitage : https://www.billetweb.fr/carlos-g-lopes
Assistez à la Release Party de Carlos G. Lopes pour son dernier album “Azul”
Vendredi 1er décembre à 21h au Studio l’Ermitage à Paris, 8 Rue de l’Ermitage, 75020 Paris
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