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1 juillet 2024Après une défaite lors des élections européennes, Emmanuel Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Des élections législatives ont eu lieu ce dimanche 30 juin, trois semaines plus tard. Le second tour aura lieu quant à lui dimanche 7 juillet.
Jordan Bardella avait appelé le président de la République à le faire en cas d’échec aux européennes. Pour rappel, le Rassemblement National avait obtenu 31,37% des voix, tandis que la coalition qui contient le parti d’Emmanuel Macron n’avait récolté que 14,60% des voix. Face à la montée de l’extrême droite, et le désaccord flagrant contre la politique menée par le gouvernement, le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale. Les partis et coalitions n’avaient que trois semaines pour préparer un programme et faire leur campagne. Pendant ce temps, des alliances se sont créées, comme le Nouveau Front Populaire, qui représente la coalition des partis de gauches, ou encore l’alliance entre Les Républicains et le Rassemblement National. Éric Ciotti, président du LR, a trouvé un accord avec Jordan Bardella, mais n’a pas été suivi par tous les députés de sa famille politique. Alors que certains appelaient à sa démission, et à sa destitution, Éric Ciotti s’est tout de même présenté, avec les députés pour l’alliance LR/RN. Les députés contre cette alliance se sont aussi présentés de leur côté.
Durant ces trois semaines, des débats télévisés ont été organisés entre les 3 plus grand partis présents dans les intentions de votes : on a pu retrouver Gabriel Attal, Premier Ministre et représentant du parti présidentiel Ensemble !, Jordan Bardella, président et représentant du parti d’extrême droite Rassemblement National, ainsi que Manuel Bompard, dans un premier temps, puis Ollivier Faure, pour représenter le Nouveau Front Populaire.
Des élections historiques !
Les élections législatives, qui connaissent une réelle baisse de participation depuis 1993, ont enregistré une participation record depuis plus de 20 ans, avec 67,5% de participation. Du jamais vu depuis 1997, avec un taux de participation qui était de 67,9%. En 2020, les élections législatives avaient enregistré la plus faible participation de l’histoire de la Ve République avec seulement 47,5%. Pendant les années 2017 (48,7%) et 2022, il y avait donc plus d’abstention que d’électeurs. Mais cette année, la participation est aussi en hausse grâce à un autre phénomène historique : le vote par procuration. Plus de 2 millions de personnes ont fait le choix de voter par procuration lors du premier tour des législatives, un record. Il n’y a donc plus aucune excuse pour ne pas voter, que ce soit en main propre ou par procuration.
Une des conséquences de cette participation de masse est le nombre de triangulaires, et même certains cas de quadrangulaires. Une triangulaire est lorsqu’il y a un second tour avec 3 candidats qualifiés. Un quadrangulaire est lorsqu’il y a 4 candidats qualifiés. Pour être qualifié au second tour, il faut avoir obtenu un nombre de voix supérieur ou égal à 12,5% des inscrits, et non pas des votes. Dimanche soir, le nombre de triangulaire atteignait le nombre de 306. À titre de comparaison, en 2022, lors des dernières élections législatives, il n’y avait seulement 8 triangulaires.
Triangulaires et désistements :
Les partis ont annoncé comment leurs candidats procèderont. Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’un candidat du NFP qui arrive 3e se retirerait pour faire barrage au RN. Gabriel Attal a quant à lui annoncé que les candidats Ensemble arrivés 3e se retireraient, à condition qu’il y ait un adversaire qui partage « les valeurs de la République ». Emmanuel Macron s’est lui-même exprimé et a appelé, à la suite des résultats, à un « large rassemblement » face au RN. La majorité des 3e députés, issus du Nouveau Front Populaire et du parti Ensemble, dans les triangulaires devraient donc se retirer, pour faire face à l’extrême droite, qui représente un grand danger pour la démocratie. Les candidats arrivés en 3e position appelleraient donc à voter pour le candidat qui s’oppose au RN. Suite à ces désistements, le nombre officiel de triangulaire est de 89.
Dimanche soir, l’Institut de sondage Ipsos prévoyait que le RN, et ses alliés, allaient obtenir de 230 à 280 sièges à l’Assemblée. Pour le NFP, la prévision est de 125 à 165 sièges et enfin, pour le parti présidentiel Ensemble, l’institut prévoit de 70 à 100 sièges.
Sur 577 sièges disponibles. Il n’y aurait donc pas de majorité absolue et le vote des lois devra donc être débattu, mais aussi le résultat d’alliances entre les partis.
Certains candidats sont déjà élus :
Après le premier tour, 76 députés ont été élus dans toute la France : 39 députés du RN + alliance RN/LR, dont Marine Le Pen, 32 députés issus de la coalition des gauches le Nouveau Front Populaire, 2 députés élus pour le camp présidentiel Ensemble !, 2 députés Divers droite et un député des Républicains. Il reste cependant encore 501 sièges à pourvoir. Le vote au second tour est donc fondamentalement important, pour faire barrage au parti d’extrême droite.
Résultats :
- Rassemblement national et alliés LR : 33,15% des voix (RN : 29,25% des voix)
- Nouveau Front Populaire : 27,99%
- Ensemble (camp présidentiel) : 20,04%
- Divers Droite (dont Les Républicains qui ont refusé l’alliance avec le RN) : 10,23% des suffrages.
Lucas Soares
Photo : Pexels/ Element Digital
Publié le 4/07/2024