
Voyages de fin d’année : des risques prévisibles, des comportements évitables
2 décembre 2025
Au Portugal, le marché du travail en ligne de mire d’une vaste mobilisation sociale
3 décembre 2025Le 1ᵉʳ décembre 2025 marque le premier anniversaire d’António Costa à la présidence du Conseil européen. L’ancien Premier ministre portugais, connu pour son sens du compromis et sa capacité à bâtir des majorités improbables, avait promis de redonner du rythme et de la lisibilité à l’action des Vingt-Sept. Douze mois plus tard, que retenir de son mandat ?
Un médiateur dans une Europe fragmentée
Depuis son arrivée à Bruxelles, Costa s’est imposé comme une figure de stabilité dans un contexte de tensions multiples : guerre en Ukraine, montée des extrêmes, débats sur l’élargissement, négociations budgétaires délicates. Sa méthode, très « portugaise », repose sur un dialogue patient, inclusif, parfois lent, mais jugé efficace. Elle a notamment permis de débloquer la réforme des règles budgétaires, adoptée début 2025 après des mois d’impasse ; d’établir une feuille de route réaliste pour l’élargissement à l’Ukraine, à la Moldavie et aux Balkans ; et de renforcer la coordination énergétique post-crise autour de l’hydrogène et des interconnexions.
Un style consensuel qui divise
Costa bénéficie d’une image globalement positive, mais les critiques existent. Certains rappellent que son élection avait été entourée de tensions en raison d’enquêtes ouvertes au Portugal, alimentant un débat sur sa crédibilité. D’autres lui reprochent une prudence excessive et un manque d’élan politique face aux urgences, notamment en matière de compétitivité ou de gestion des crises. Sa formule « Je ne convoquerai pas un sommet chaque fois que quelqu’un tweete » est devenue emblématique de son refus de céder à la pression médiatique.
Comparé à ses prédécesseurs, il apparaît comme une synthèse : plus présent que Charles Michel, souvent jugé effacé, mais moins frontal que Donald Tusk, connu pour ses positions tranchées. Là où Tusk incarnait une Europe plus politisée, Costa privilégie la cohésion et la persuasion, une approche efficace sur les dossiers de long terme mais parfois frustrante pour ceux qui attendent un pilotage plus énergique face aux rivalités géopolitiques ou au ralentissement économique.
Des défis 2026 à la hauteur de sa méthode
L’année à venir s’annonce déterminante. Costa devra poursuivre le chantier de l’élargissement tout en préparant les réformes institutionnelles et budgétaires d’une Union élargie. Les négociations financières s’annoncent ardues, entre défense, énergie, reconstruction et nouvelles ressources propres. La sécurité restera centrale : consolidation de la base industrielle de défense, coordination avec l’OTAN et réponse aux menaces hybrides. Sur le plan économique, la compétitivité et la régulation de l’IA exigeront un équilibre délicat. La mise en œuvre du pacte migration-asile et la poursuite de la transition verte testeront la solidarité entre États membres. Enfin, Costa devra affirmer la voix de l’Union dans un environnement géopolitique instable, en renforçant les partenariats avec l’Afrique, l’Indo-Pacifique et les grandes puissances.
Marine Marques




