
Au Portugal, le marché du travail en ligne de mire d’une vaste mobilisation sociale
3 décembre 2025Les élections présidentielles au Portugal se tiendront le 18 janvier 2026, afin d’élire le successeur de l’actuel président Marcelo Rebelo de Sousa, dont le second mandat touche à sa fin après dix années d’exercice. Alors qu’en 2021 le scrutin a été décidé dès le premier tour, cette nouvelle élection semble s’orienter vers une compétition très disputée, alimentée par un nombre élevé de candidatures issues des principaux partis politiques mais aussi de la société civile.
Parmi les nombreux prétendants, quatre figures dominent les intentions de vote et structurent le débat public : Henrique Gouveia e Melo, Luís Marques Mendes, André Ventura et António José Seguro. Les sondages les plus récents témoignent d’un équilibre volatile entre ces quatre candidats, se positionnant respectivement aux alentours de 20 et 15%. Cela confirme la difficulté à discerner un véritable favori et renforce l’hypothèse d’un second tour.
Henrique Gouveia e Melo, ancien chef d’État-major de la Marine, s’est imposé comme une figure nationale durant la campagne de vaccination contre la Covid-19. Candidat indépendant, il met en avant une vision stratégique fondée sur la stabilité et l’autorité institutionnelle. Luís Marques Mendes, ancien dirigeant du PSD et figure établie de la vie politique, présente une candidature axée sur l’expérience, la modération et la connaissance approfondie de l’État. Il se positionne comme un candidat du centre-droit stabilisateur. André Ventura, pour sa part, incarne une ligne beaucoup plus radicale. Leader de Chega, il fait campagne sur des thèmes liés à la sécurité, à l’immigration et à la dénonciation du « système politique traditionnel ». António José Seguro, ancien secrétaire général du PS, revient sur la scène politique avec une plateforme centrée sur la modération, la liberté et la cohésion nationale. Il affirme vouloir représenter un espace politique pacificateur dans un contexte marqué par une polarisation croissante.
La gauche présente plusieurs candidatures structurées. Catarina Martins, ancienne coordinatrice du Bloco de Esquerda et actuelle eurodéputée, se positionne comme la voix d’une gauche sociale et mobilisatrice.
Au sein de la gauche plus traditionnelle, António Filipe, soutenu par le PCP et les écologistes, défend une candidature qui insiste sur la protection de la Constitution, la lutte contre les inégalités et le renforcement des services publics.
Sur le terrain libéral, João Cotrim de Figueiredo, eurodéputé soutenu par Iniciativa Liberal, met en avant un programme axé sur la modernisation de l’État, la transparence institutionnelle et la liberté économique.
Comme lors des précédentes élections, plusieurs prétendants issus de la société civile ont également annoncé leur candidature. Parmi les noms les plus connus, on retrouve Vitorino Silva, dirigeant du RIR, déjà présent lors des élections de 2016 et 2021, qui se présente de nouveau avec une campagne axée sur la proximité avec les citoyens et un discours humaniste. Orlando Cruz, candidat régulier à la présidentielle, poursuit une campagne centrée sur la lutte contre les injustices sociales, notamment le racisme et les discriminations. Manuela Magno, associée au mouvement Volt, revient après plusieurs tentatives avortées, avec un message orienté vers la participation citoyenne et le renouvellement démocratique. André Pestana, dirigeant du syndicat STOP, met en avant les droits des travailleurs et la défense des services publics.
L’un des éléments importants de cette élection est le calendrier des débats télévisés, particulièrement dense : plus d’une vingtaine répartie entre novembre et décembre. Cette profusion de débats pourrait fortement influencer la dynamique de campagne et faire évoluer des intentions de vote encore très volatiles.
« Cette nouvelle élection semble s’orienter vers une compétition très disputée. »
Victor Soares




