À LA UNE AUJOURD’HUI: PORTRAIT D’ANNE-SOPHIE FERREIRA
15 mai 2020À LA UNE AUJOURD’HUI : PORTRAIT DE ADELINE AFONSO
15 mai 2020Fille de parents immigrés de la région de Clermont-Ferrand. Simone Veloso est créatrice de mode parce que l’école ne lui convient pas, on lui demande à douze ans de choisir entre la couture et la cuisine « C’est très dur quand on te demande de choisir à cet âge-là, douze ans c’est l’âge de ma fille. Moi j’étais une élève qui ne suivait pas et on m’a mis dans une case et point. C’est quand même marquant, et il faut arriver à le surmonter.
Pour Simone ce sera la couture « j’ai choisi couture parce que ma grand-mère en faisait et pendant mes vacances au Portugal enfant j’avais ce souvenir-là d’elle en train de couper les vêtements sur le lit, et ça m’émerveillait, mais je ne pensais pas que mon parcours à moi allait m’amener à la couture. »
La chance de Simone c’est une rencontre, une professeure qui décèle le potentiel de la jeune fille et qui l’encourage à poursuivre au lycée Marie Laurencin à Riom où elle poursuivra ses études jusqu’à un bac Artisanat et Métier d’art. C’est là où elle comprend que la couture peut lui ouvrir des portes « C’est là que ça m’a donné envie de créer, que j’ai commencé à dessiner, à vouloir faire des modèles, et à améliorer ma technique. Ça a été véritable un déclic chez moi, et je me suis dit qu’il n’y avait pas que l’industrie mais aussi la mode, la haute couture. » Après ces études elle intègre l’Académie Internationale de Coupe à Paris et passe par la maison Christian Lacroix. Après cette expérience elle décide de rentrer s’installer en Auvergne où elle s’associe à un collectif de créatrices, le Labo’textile. Cette rencontre marque un tournant dans sa carrière. Désormais c’est une identité que Simone Veloso cherche, la sienne, celle d’une raconteuse d’histoire.
Aujourd’hui elle produit davantage de bijoux pour répondre à la demande de ses clientes et se réjouit de l’accueil que Clermont a réservé à son travail « je me dis que c’est énorme que les clermontois adhèrent à quelque chose de festif et de coloré, en fait il y a plein de femmes qui recherchent ça parce qu’elles ont besoin de cette folie, de couleur, d’identité.
Originaire de Guimarães, Simone nous dit que sa première source d’inspiration sera son enfance et ses origines portugaises « Ça vient de mon histoire tout ça, le fait d’avoir un père qui a créé une association portugaise et d’avoir baigné dans la joie de vivre, la scène, la musique, et les couleurs. Ça m’a amené en tant que créatrice à me dire c’est chouette d’avoir des origines, d’avoir une double culture et il faut s’en servir, c’est là qu’il faut aller car tu as des choses à raconter. ». De cet héritage elle fait naître le style de sa ligne, un mélange entre ses origines, azulejos et tissus de folklore, et une envie d’intemporalité et d’universalité. « Mon style c’est un mélange culturel, c’est une ligne qui voyage. Je m’inspire beaucoup du costume traditionnel portugais que je revisite, avec des tissus de folklore qui sont gais et festif, mais aussi de l’histoire de l’art et des cultures du monde, par exemple les colliers massaï ou le huipil qui est une pièce mexicaine. » Pour elle le vêtement est d’abord quelque chose qui a trait au mouvement, on doit pouvoir y bouger, ou mieux encore y danser « Pour moi le vêtement doit être en mouvement et en confort sans sacrifier à une coupe impeccable, il doit rester intemporel tout en étant orné, mais surtout la femme qui le porte doit se sentir si libre dedans qu’elle ne va se rendre compte qu’elle porte une robe apprêtée et c’est d’apporter cette liberté qui me plait. »
Découvre chaque semaine un portrait d’un lusodescendant ! Si tu souhaites que ton portrait soit réalisé, n’hésite surtout pas à nous envoyer sur communication@capmagellan.org une photo de toi avec une petite bio qu’on puisse les reposter sur notre insta