Interview de Claire Luzi
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4 novembre 2024Le centre et le nord du Portugal ont été touchés par d’importants incendies à la mi-septembre 2024, faisant cinq morts, dont quatre pompiers, et une centaine de blessés. Près de 120 000 hectares ont été ravagés en seulement quatre jours, soit bien plus que les 10 000 hectares brûlés durant tout le reste de l’été.
Au total, ce sont plus de 6 000 pompiers, 1 800 véhicules et une quarantaine de canadairs internationaux qui ont été mobilisés par le gouvernement portugais pour faire face au plus de mille départs de feu, exacerbés par des températures élevées, de forts vents et une faible humidité. Plusieurs pays européens ainsi que le Maroc ont apporté leur aide au Portugal pour lutter contre ces incendies. Des mesures sont toujours mises en place pour accompagner les sinistrés et reconstruire les zones dévastées.
Bien que les efforts de lutte aient bénéficié d’une météo plus favorable avec une baisse des températures et l’arrivée de la pluie, les pompiers restent vigilants face aux risques de glissements de terrain dans les zones touchées. La gestion des forêts et l’abandon des zones rurales, souvent dépourvues de moyens de prévention, sont également critiqués comme des faiblesses structurelles ayant contribué à l’ampleur des incendies.
Les autorités portugaises ont arrêté 14 personnes soupçonnées d’être impliquées dans l’origine des incendies, soulevant des suspicions d’actes criminels motivés par des intérêts économiques, tels que l’achat de terrains ou de bois brûlé. D’après les experts, c’est le nombre d’incendies qui ont débuté pendant la nuit et qui se sont dispersés de façon anormale qui laissent penser à des actes criminels. Le Premier ministre portugais, Luis Montenegro, a promis une action répressive contre les responsables de ces actes.
Après avoir déclaré une journée de deuil national, le gouvernement portugais a aussi évoqué le changement climatique comme un facteur clé favorisant l’intensité et la fréquence de ces feux. Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, déplore que la crise climatique aggrave ces catastrophes, ajoutant que des canicules et des sécheresses de plus en plus fréquentes en Europe du Sud créent des conditions propices aux incendies.
En outre, l’impact environnemental est également majeur : l’observatoire européen Copernicus a signalé un record d’émissions de carbone pour un mois de septembre au Portugal, avec des fumées qui pourraient atteindre l’Espagne et la France.
Après un été relativement calme, l’année 2024 devient finalement la plus grave pour le Portugal depuis 2017, où les incendies avaient causé la mort de plus de 100 personnes. L’efficacité de la politique de prévention des feux de forêt au Portugal est désormais remise en question. En effet, malgré des investissements significatifs depuis les incendies dévastateurs de 2017, les mesures semblent insuffisantes face à l’ampleur de la crise climatique. A présent, ce sont des questions sur les politiques forestières et la gestion des zones rurales au Portugal qui se posent. L’abandon de ces zones, combiné à une forêt mal entretenue, est souvent pointé du doigt comme contribuant à la vulnérabilité accrue du pays aux incendies.
Sources : Le Monde, The Portugal News, Lusa
Marie Sobbral
Publié le 24/10/2024
Image : Pexels / Pixabay