Sécur’été 2023 : Action aux frontières de Chaves, Vilar Formoso et de Valença (FR) (PT)
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25 juillet 2023L’été s’est déjà fait sentir alors que nous ne sommes pas encore dans les mois de haute chaleur. Au Portugal, les épisodes de canicule se multiplient depuis le printemps, déjà en avril la station météo nationale enregistrait 36,9°C, un record depuis soixante-dix ans. Le 26 juin, ce sont des températures oscillant autour des 40°C qui ont été enregistrées dans plusieurs districts comme Beja, Évora et Faro.
Les scientifiques voient ces épisodes caniculaires à répétition comme des indicateurs concrets du réchauffement climatique et s’attendent à les voir se multiplier avec le temps. D’après l’organisation météorologique mondiale (OMM), l’Europe est un « hot spot » du réchauffement climatique : le continent se réchauffe plus rapidement que le reste du monde. Avec une année 2022 la plus chaude enregistrée dans plusieurs pays européens, dont le Portugal et la France, la tendance semble se poursuivre en 2023.
En raison de ces hautes températures, plusieurs régions sont depuis mars en situation de sécheresse extrême, ce qui renforce les risques d’incendies, déjà fréquents en période estivale. Ainsi, vingt-et-un comtés portugais des districts de Santarém, Castelo Braco, Portalegre et Faro ont déjà été placés en risque maximum d’incendies par les autorités à la fin du mois de juin. Tristement connu pour ses feux de forêt, le Portugal est à la recherche de solutions pour minimiser le risque cet été.
Au mois de mai, s’est tenue à Porto la conférence internationale sur les feux de forêt au cours de laquelle les autorités portugaises ont ciblé les plantations d’eucalyptus. Utilisé pour faire du papier, l’eucalyptus est très rentable, mais c’est également un arbre extrêmement inflammable qui représente aujourd’hui près d’un quart des forêts portugaises. En plus de sa facilité à s’embraser, la composition même de l’eucalyptus complique la tâche des pompiers en cas d’incendies, car les feuilles et les morceaux d’écorce peuvent être projetés et créer des incendies secondaires. Les autorités portugaises ont alors interdit l’extension de ces plantations afin de maîtriser la propagation de ces arbres qui, même s’ils sont un atout économique, représentent un risque écologique. Depuis 2017 et les incendies meurtriers de Castanheira de Pera dans lesquels les plantations d’eucalyptus ont grandement joué, le gouvernement portugais a changé ses méthodes de prévention et d’action pour faire face aux feux de forêts. D’une part, un centre de recherche de l’université de Coimbra s’intéresse aux comportements des feux en recréant des incendies dans un hangar ou sur le terrain. D’autre part, sur un plan pratique des actions sont prises dans les zones rurales dont le défrichement et le débroussaillage ont été négligés avec la désertification. Les autorités mettent au point des robots de défrichement et dans certains villages, on fait appel à des bergers et des chèvres pour se débarrasser des hautes herbes. L’objectif est de s’attaquer à tout ce qui présente un risque inflammable et protéger les habitations pour éviter un nouveau drame. L’été 2023 sera donc un test pour ces nouvelles mesures des autorités pour lutter contre les feux de forêts.
Sources : theportugalnews.com ; francetvinfos.fr ; lusa.pt
Photo: ©Matthis Volquardsen
Marie Sobral