Le 9 juin prochain, tous les citoyens de l’Union Européenne vont être conviés à se rendre à leur bureau de vote afin d’élire les désormais 720 députés du Parlement Européen situé à Strasbourg. Il s’agit d’un scrutin au suffrage universel direct à un tour où les résultats se basent sur une représentation proportionnelle, c’est-à-dire que le nombre de sièges obtenus par chaque parti sur le nombre total de sièges de députés dépend du nombre de votes recueillis par leur parti. Sur les 720 eurodéputés qui seront élus, 21 proviendront du Portugal et 81 de la France.
Lors des dernières élections européennes en 2019, trois tendances en étaient ressorties. La première était celle d’un regain de la participation : après plus de 40 ans d’une baisse constante de la participation avec un point d’orgue en 2014 avec à peine 42% au niveau européen, en 2019 elle avait atteint 51%. Il ne faut toutefois pas oublier que le Portugal faisait partie des plus mauvais élèves en 2019 avec une abstention s’approchant des 70%. Ces élections de 2024 serviront de repère afin de savoir si le regain d’intérêt de 2019 s’effectue sur la durée, ou s’il est dû à un concours de circonstances et d’événements.
La deuxième tendance qu’a offert le cru de 2019 était celle de la sollicitation en hausse de l’extrême droite dans les urnes européennes. L’extrême droite avait obtenu 33 sièges au Parlement Européen lors des élections de 2014, ce nombre a augmenté à 54 en 2019. A la vue de la présence croissante de l’extrême droite dans les vies médiatique et politique des différents pays de l’Union, il va être intéressant de savoir si le poids gagné par l’extrême-droite lors des dernières élections va s’accentuer davantage et, si oui, dans quelles proportions. Le Portugal en est le dernier exemple avec le résultat des élections législatives où le parti Chega est devenu la troisième force politique du pays alors qu’il n’avait envoyé aucun eurodéputé en 2019. La troisième tendance était une montée importante des partis écologistes européens lors des élections de 2019. Ils avaient obtenu 52 sièges en 2014, ce nombre est passé à 69 en 2019. Le parti portugais PAN (Pessoas, Animais e Natureza) était parvenu à envoyer leur premier député à Strasbourg. Ces élections de 2024 seront un marqueur de la progression, ou non, des partis d’extrême-droite et écologistes au sein du Parlement Européen.
Pour participer à ces élections, il y a plusieurs moyens. Si vous possédez la nationalité du pays de l’UE dans lequel vous résidez, cela se passe comme pour les autres élections : il faut être inscrit sur les listes électorales et se rendre à son bureau de vote le 8 ou 9 juin prochain. Si vous êtes d’une nationalité d’un pays membre de l’UE mais résidez dans un autre pays membre, deux choix s’offrent à vous : soit vous votez pour élire les eurodéputés du pays dont vous disposez la nationalité, soit pour élire ceux du pays dans lequel vous résidez. Un citoyen portugais vivant en France, peut choisir de voter pour les candidats portugais ou pour les candidats français. Dans le premier cas, c’est le même processus que pour les autres élections, il doit se rendre à son consulat/ambassade afin de voter. Dans le deuxième cas, en tant que citoyen de l’UE, il doit effectuer une demande auprès de sa mairie afin qu’il puisse s’inscrire dans la liste électorale de son pays de résidence pour participer au scrutin.
« Ces élections de 2024 seront un marqueur de la progression, ou non, des partis d’extrême-droite et écologistes au sein du Parlement Européen ».
Victor Soares
Article issu du CAPMag du mois de mai
Publié le 03/05/2024
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