Participe au Salon Partir Étudier à l’Étranger et à la conférence digitale : ” Vos études au Portugal”.
25 septembre 2023Cap Magellan vous invite à participer au Salon Partir Étudier à l’Étranger ainsi qu’à sa conférence digitale sur le thème : ” Vos études au Portugal” (FR+PT)
4 octobre 2023Retrouvez Alexandra Vieira lors d’une conférence chantée sur le fado : « Fado, chant merveilleux de Lisbonne »
Le dimanche 10 décembre
15h : découverte et rencontre littéraire en musique / 16h30 ambiance lisboète para uma tarde de Fado
Entrée : 10€ / Réservation et contact : 06 16 51 09 96 / saudade.portugal@yahoo.com
à Louviers, Louviers Cave du Moulin
Rue des Anciens Combattants d’Afrique du N, 27400 Louviers
Cap Magellan a rencontré Alexandra Vieira. Auteure, animatrice radio, journaliste et chanteuse, elle a publié le 21 septembre dernier son dernier ouvrage, Comme dit la chanson, aux éditions Plumes de Marmotte. Elle nous a offert une interview exclusive.
Cap Magellan : Salut Alexandra ! J’espère que tu vas bien. Je suis très contente de te revoir ! Récemment tu as commencé à animer « Quand la musique résonne », sur IDFM Radio, comment cela se passe ?
Alexandra Vieira : Très bien ! Je suis passionnée de musique, comme mes livres le laissent entendre, et j’ai eu l’opportunité de rejoindre l’équipe d’IDFM Radio, qui est une radio locale située à Enghien-les-Bains, dans le Val d’Oise. Je leur ai proposé ce concept de rubrique musicale, dans laquelle on parle de musiques d’hier qui nous parlent aujourd’hui. J’ai trouvé qu’il y avait un créneau à prendre ! C’est une chronique qui passe tous les vendredis à 9h20 dans la matinale. Le fait d’avoir la liberté de parler de musiques qui me plaisent et qui ont marqué les esprits des auditeurs, c’est très sympa !
Cap Magellan : Tu fais de l’écriture, du journalisme et de l’animation, toujours en lien avec le Portugal et la lusophonie. Tu ne t’arrêtes jamais ! Qu’est-ce qui te motive autant ?
Alexandra Vieira : C’est vrai que j’ai toutes ces activités, en lien avec la lusophonie ou pas. Ce qui me motive c’est à la fois l’écriture, qui est le fil conducteur de toutes mes activités, et le partage, ce qui explique que l’animation et les rencontres soient aussi une source d’inspiration.
Cap Magellan : En plus de tout ça, tu chantes également du fado ! Peut-on te retrouver quelque part prochainement ?
Alexandra Vieira : Le dimanche 10 décembre je serais à Louviers, en Normandie, à la médiathèque de la ville, pour animer une conférence chantée sur le fado. Cela s’appelle « Fado, chant merveilleux de Lisbonne ». Je suis accompagnée de deux musiciens. Notre objectif est d’expliquer l’origine du fado avec des parties historiques, musicales et des parties chantées. Nous avons quelques fados qui viennent agrémenter la conférence et qui permettent au public de se rendre compte, en écoutant et en voyant, de ce qu’est ce chant venant de Lisbonne.
Nous avons déjà fait cette conférence chantée à Cormeilles-en-Parisis notamment et les spectateurs avaient des liens avec le Portugal, mais pas forcément. L’effet de curiosité joue beaucoup. Il est important de préciser que la conférence est en français. Je veux éviter de ne m’adresser qu’à une communauté. J’ai envie de partager ma culture avec tout type de public. Le public francophone doit pouvoir accéder à cette culture et c’est pour cette raison que je fais les conférences en français. Même quand je change, j’explique toujours le fado : ce qu’il raconte, quel est l’état d’esprit. Je donne une note informative pour ne pas exclure le public non-lusophone.
Cap Magellan : Le fado justement est un thème central dans ton premier ouvrage, Julia Florista. Qu’as-tu souhaité transmettre à travers ce livre ?
Alexandra Vieira : L’idée du fado est venue dans un deuxième temps. L’idée de départ était de raconter une histoire interdite entre une femme qui était un peu perdue dans sa vie et un jeune homme. Autour de cette idée, il y avait dès le départ la volonté de parler de la culture portugaise ici en France, mettre en avant la façon dont les jeunes Portugais vivent cette identité. C’est longtemps après que l’idée du fado est apparue. Je me suis dit que ce chant allait être une porte d’entrée vers la culture portugaise. Je voulais aller au-delà des clichés. Je pense que nous sommes de nombreux artistes de culture portugaise à avoir cet objectif ! Et si cela peut donner envie aux lecteurs d’aller plus loin dans cette découverte…
Cap Magellan: Ton dernier ouvrage Comme dit la chanson est paru le 21 septembre aux éditions Plumes de Marmotte. Question compliquée, mais comment définirais-tu ton style ?
Alexandra Vieira : Les premiers retours de lecteurs insistent sur ce côté très « quotidien » : la situation qui arrive à mon héroïne Anna pourrait arriver à n’importe quelle femme. Il n’y a pas d’événement extraordinaire. On pourrait résumer l’intrigue à une femme qui apprend l’infidélité de son mari et qui décide de se prendre en main. Ce sont des cas courants. Je pense que là où ma touche personnelle fait la différence, c’est que j’essaie de montrer que chaque femme à de la ressource intérieure pour se prendre en main, malgré ses peurs. Et la musique est là pour révéler les forces de l’héroïne, l’ouvrir à d’autres univers. C’est peut-être ce qui fait l’originalité du livre.
Cap Magellan : Pourquoi toujours prendre des femmes comme personnages principaux ?
Alexandra Vieira : Dans mes deux romans, les personnages principaux sont des femmes, Christine dans Julia Florista et Anna dans Comme dit la chanson, et ce sera encore le cas dans mon troisième que je suis en train d’écrire. Je me suis déjà demandée si je serai capable de me placer du point de vue d’un homme et pour le moment je ne pense pas. Non pas que je considère que la psychologie masculine soit moins riche et moins subtile que celle de la femme, elle est… différente ! Pour l’instant j’ai principalement envie de montrer les forces des femmes. La force est souvent associée aux hommes, que ce soit la force physique, la force de volonté ou de caractère. On a encore tendance à voir la femme comme quelqu’un en attente, avec des fragilités plus assumées, contrairement aux hommes à qui l’on permet en revanche très peu de montrer leur vulnérabilité. J’ai envie de montrer que les femmes ont des ressources, plus que ce qu’elles ne l’imaginent – puisque c’est souvent nous-mêmes qui nous limitons.
Cap Magellan: T’inspires-tu de faits qui te sont arrivés ou qui sont arrivés à tes proches ?
Alexandra Vieira : Tout d’abord, ce n’est pas une autobiographie ! On me pose souvent la question. En revanche, je choisis toujours une fiction pour parler de choses qui nous ramènent à la réalité. Le parcours d’Anna pourrait tout à fait être celui d’une femme qui existe réellement. Je m’inspire de lieux, de phrases que j’ai entendues, d’un trait de caractère chez quelqu’un, d’un nom, etc. Tous ces éléments sont tirés de la réalité, mais la fiction les transforme complètement et fait même souvent disparaître tout lien avec ce qui existe dans la vie réelle. Ce qui est important c’est que mon histoire soit vraisemblable et qu’elle parle aux lecteurs, qu’ils puissent s’identifier.
Cap Magellan: Question très vaste, mais qu’est-ce qui te pousse à écrire ?
Alexandra Vieira : C’est un besoin. Comme beaucoup d’auteurs, c’est quelque chose qui vient de très loin, de l’enfance. Avant même de savoir écrire, je prétendais écrire sur des feuilles en faisant des boucles. Et puis, il y a l’envie de toucher les lecteurs, de leur offrir une histoire pour qu’ils en fassent la leur.
Cap Magellan: Le Portugal est toujours présent dans tes ouvrages. Dans Julia Florista c’est assez évident avec le fado, mais même dans Comme dit la chanson il y a des petits indices qui nous y mènent, comme le fado ou encore le carioca de limão. C’est fait exprès ?
Alexandra Vieira : Oui évidemment ! On retrouve par exemple un personnage de Julia Florista dans Comme dit la chanson. Il fait une courte apparition, mais vous le reconnaîtrez. Pour le clin d’œil au carioca de limão, la scène se déroule dans un bar qui s’appelle le Maestro Grill, qui est un endroit important dans l’histoire de l’héroïne. Je n’avais pas envie de dire explicitement que le patron du bar était portugais, mais pour ceux qui comprennent que le carioca de limão est une spécialité servie dans les cafés au Portugal, ça crée de la complicité. Dans mon histoire, le Maestro Grill est un bar de jazz, qui ne fait pas de spécialités portugaises, mais c’est ma façon de montrer que les Portugais font aussi d’autres choses que celles liées uniquement à leur culture d’origine.
Cap Magellan : Même si ce n’est pas autobiographique, il y a des aspects de ta vie dans Comme dit la chanson, tels que la ville de Clamart ainsi que les cours de chant.
Alexandra Vieira : Effectivement j’ai vécu dix ans à Clamart. Ma petite sœur y habite toujours et, depuis la fenêtre de sa cuisine, on aperçoit une superbe bâtisse en meulière. J’ai décidé que la grand-mère de mon héroïne habitait là. De là est partie toute l’idée d’installer l’intrigue dans cette ville des Hauts-de-Seine.
J’ai eu des cours de chant avec une coach vocale qui s’appelle Samia. On retrouve beaucoup de Samia dans la coach vocale du livre qui s’appelle Sarah. Bien sûr, je ne raconte pas le déroulé des cours que j’ai eus, mais, ce qui est juste, ce sont les émotions que cela peut déclencher. Les cours de chant peuvent réellement provoquer des émotions très fortes auxquelles on ne s’attend pas forcément. Cela peut bousculer. Avec Samia, j’ai beaucoup appris en technique vocale, mais aussi par rapport à la gestion des émotions. En tant que chanteur, il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas là simplement pour se procurer des émotions, mais pour en procurer aux spectateurs.
Cap Magellan : Que peux-tu nous dire sur ton prochain projet ?
Alexandra Vieira : C’est assez tôt, parce que je suis sur la phase de construction de l’intrigue. Cela parlera encore de musique, mais peut-être plus en toile de fond cette fois. Cela se déroulera dans le milieu de la radio, toujours une histoire de femme et j’aimerais essayer d’accentuer plus le côté humoristique. C’est quelque chose que je n’ose pas trop faire dans l’écriture, alors que j’aime beaucoup rire dans la vie de tous les jours, faire des blagues et des jeux de mots.
Cap Magellan : Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Alexandra Vieira : De continuer à faire ce qui me plaît !
Cap Magellan : Pour finir, la question par laquelle je clôture chacune de mes interviews : est-ce que tu aurais un message à faire passer aux jeunes lusodescendants ?
Alexandra Vieira : Il y a deux choses qui peuvent paraître contradictoires, mais qui sont complémentaires selon moi. Tout d’abord, restez liés à l’identité de votre famille, de votre culture d’origine. Le Portugal est un très beau pays, avec une culture séculaire merveilleuse. C’est important de rester lié à la langue, de continuer à l’apprendre, même si je sais que c’est exigeant. Je le constate d’ailleurs avec mes enfants. Aujourd’hui, le portugais est quasiment devenu une langue étrangère pour les lusodescendants, hormis pour ceux qui décident de suivre des études internationales, ce qui est très bien mais tout de même réservé à une petite partie.
La plupart d’entre nous sommes aussi Français. Pour ma part, j’ai fait toute une démarche pour devenir française, parce qu’à mon époque on ne naissait pas français en naissant sur le sol français. Pour moi, cela a été décisif. Je dois beaucoup à l’école française, à mes professeurs. C’est ici que nous travaillons, que nous élevons nos enfants pour les plus âgés d’entre nous et la France est un très beau pays qui nous donne un cadre de vie que beaucoup dans le monde nous envient. C’est très important de le reconnaître. Il ne faut pas oublier nos multiples facettes : nous ne sommes pas que Portugais ou que Français.
Cap Magellan : Merci beaucoup Alexandra ! Tu nous tiendras au courant de tes futurs projets.
Nous vous invitons à suivre Alexandra Vieira sur ses réseaux sociaux, Instagram, LinkedIn, Facebook.
N’hésitez pas à vous procurer Comme dit la chanson, disponible partout, que vous pouvez retrouver sur le site de l’éditeur : https://www.plumesdemarmotte.com/page-d-articles/comme-dit-la-chanson-alexandra-vieira
Interview réalisée par Julie Carvalho,
membre de l’équipe de Tempestade 2.1
et M1 à l’ISMaPP