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25 janvier 2021Richard Zimler, a paixão, a vida, o ser humano
28 janvier 2021Nous avons eu l’opportunité de pouvoir interviewer la chanteuse Rosete Caixinha à l’occasion de la sortie de son EP « Fado Classique » un mélange, vous l’aurez compris au titre, entre le fado et la musique classique.
Cap Magellan: Est-ce que vous pourriez vous présenter ?
Rosete Caixinha: Je m’appelle Rosete Caixinha et je suis chanteuse d’origine portugaise. J’habite en France depuis 10 ans maintenant.
Cap Magellan: Comment est-ce que vous avez commencé à chanter ?
Rosete Caixinha: Je chante depuis toute petite, j’ai vraiment commencé très jeune à chanter. Je suis né en Allemagne mais j’ai grandi au Portugal dans le sud plus précisément à l’Algarve avec mes parents. J’ai vraiment commencé à chanter à l’âge de 16 ans dans un groupe de musique traditionnelle portugaise. Je chantais principalement de la musique traditionnelle. On va dire que cela a marqué le début de ma carrière, car à partir de là je n’ai plus arrêté. Je suis ensuite partie en Allemagne à l’âge de 19 ans pour poursuivre mes rêves, j’ai pris des cours de chant et continué à chanter dans des groupes. A 23 ans, je suis retourné au Portugal et j’ai continué mon activité de chanteuse dans les hôtels et les bars. Puis en 2003, j’ai participé à la Star académie au Portugal « Operação Triunfo » et grâce à ça, ma carrière a décollée. J’ai déménagé à Lisbonne où j’ai pu rencontrer et travailler avec des comédiens connus comme Octávio Matos, Natalina José, Luis Aleluia et pleins d’autres. J’ai amené ma voix dans différents univers.
Cap Magellan: C’est donc finalement « Operação triunfo » qui a lancé votre carrière ?
Rosete Caixinha: Oui, car c’était la première émission de ce genre au Portugal et cela a eu beaucoup de succès. Le fait qu’elle soit énormément médiatisée m’a aidé à me faire connaître surtout au Portugal.
Cap Magellan: Vous ne vous êtes pas arrêté au Portugal, car vous avez beaucoup voyagé et chanté aux quatre coins du monde, est-ce que cela faisait aussi partie de vos rêves ?
Rosete Caixinha: Je pense que c’est un peu le destin qui m’a amené à voyager, mais je dois aussi avouer que j’ai toujours eu le goût pour l’aventure et pour la découverte d’autres cultures. Quand je suis parti en Allemagne par exemple, j’avais envie de connaître le pays où je suis née. Plus tard à 35 ans et suite à une invitation d’un artiste portugais qui s’appelle Telmo Miranda j’ai eu un déclic et je suis parti en tournée dans un bateau de croisière faire le tour de l’Asie. J’ai vu en cette invitation une opportunité de voyager et de découvrir d’autres cultures.
Cap Magellan: Pourquoi être venue en France ?
Rosete Caixinha: :rire: Encore une fois, grâce à une rencontre, une opportunité. Quelqu’un m’a proposé de venir en France chanter et j’ai accepté.
Cap Magellan: Qu’est-ce qui vous inspire pour écrire ?
Je pense que c’est vraiment la richesse des cultures. La différence dans la façon de penser mais aussi dans l’histoire, la musique, la gastronomie.
Cap Magellan: Nous allons à présent parler de votre nouveau projet, l’EP « Fado Classique ». Comment est né ce projet ?
Rosete Caixinha: :rire : Encore une rencontre avec quelqu’un qui travaillait cette fois dans l’univers de la musique classique et qui m’a présenté des musiciennes qui viennent de ce registre. J’ai tout de suite su que je voulais faire quelque chose de différent.
Quand je suis venu à Paris, je me suis retrouvé dans un bar à vin portológia et j’ai regardé un spectacle de fado là-bas et j’ai tout de suite ressenti ce besoin de me rapprocher de la culture portugaise. Même de choses basiques comme un pastel de nata. :rire:
C’est normal quand on vit à l’étranger il y a ce manque la fameuse « Saudade » de notre pays de notre famille et de nos amis. C’est comme ça que je me suis dit j’ai envie de chanter du fado. Même si je ne me considère pas « fadista » je dirais que j’ai quand même une âme de « fadista ». C’est un état d’esprit le fado, je ne dis pas que tout le monde peut le chanter, mais pour ma part j’ai vraiment ressenti cette envie de le faire. Par contre, je savais dès le début que je voulais le faire d’une manière différente sans la guitare portugaise par exemple. Je suis quelqu’un qui aime bien fusionner les styles parce que j’ai chanté en tellement de langues et sur tellement de styles différents que je voulais faire quelque chose d’original.
Dès que j’ai rencontré ses musiciennes j’ai appelé mon ami au Portugal qui est compositeur et arrangeur et je lui ai demandé si c’était faisable parce qu’il n’y a pas de partition de fado. Heureusement, il m’a tout de suite rassurée et m’a aidé dans les arrangements. Une fois les arrangements prêts on a commencé à répéter. J’ai par la suite contacté un ingénieur du son de l’institut Abbey Road à Paris qui m’a tout de suite proposé d’enregistrer dans leurs studios. Malheureusement à cause de la Covid-19 cela a été compliqué de continuer. Jusqu’au mois de juin où tout s’est concrétisé.
Cap Magellan: Dans cet EP « Fado Classique » vous fusionnez deux styles différents, est-ce que vous vous êtes dit « c’est un pari risqué » ?
Rosete Caixinha: J’ai pris le risque parce que c’était quelque chose qui me tenait à cœur, ce retour à mes racines. De rechanter du fado et de reprendre des chansons mythiques du fado comme “Barco Negro” d’Amalia Rodrigues avec cette esthétique différente accompagné d’un quatuor à cordes qui apporte finalement une sonorité différente au fado. Ça change du fado traditionnel. Le projet consistait vraiment à mélanger les deux et a créer cette poésie.
Cap Magellan: Petite curiosité , est-ce que le fait d’être accompagné uniquement par des femmes était un choix personnel ou juste une coïncidence ?
Rosete Caixinha: C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire parce que j’ai toujours en grande majorité travaillé avec des hommes et jamais avec des femmes musiciennes. Je voulais valoriser et mettre en avant les femmes artistes. C’est comme un hommage aux femmes qui sont dans la musique et dans le fado aussi.
Cap Magellan: « Fado Classique » est composé de quatre titres dont un que vous avez écrit, est-ce qu’il y en a un que vous préférez aux autres ?
Rosete Caixinha: Bien sûr que la chanson que j’ai écrite est particulière à mes yeux parce qu’entre le moment où on écrit et le moment où on l’entend pour la première fois il y a un sentiment de fierté quelque part qui n’est pas comparable aux autres titres que je ne fais qu’interpréter à ma façon. Mais « Foi Deus » d’Amalia Rodrigues m’a aussi beaucoup touché surtout l’enregistrer de cette manière ça m’a donné beaucoup de frissons et d’émotions.
Cap Magellan: Un petit mot pour la fin ?
Rosete Caixinha: J’espère que tout le monde va garder espoir pour l’avenir et que la culture va en ressortir plus forte. Et bien sûr écoutez « Fado Classique » !
Nous tenons à remercier Rosete de nous avoir accordé de son temps et le label BLY music group de nous avoir fait part de ce magnifique projet !
Concernant l’EP il est disponible dès demain sur toutes les plateformes de téléchargement ainsi que sur les sites de ventes habituels.
En attendant, découvre le titre “Pés descalços” !
Interview réalisée par Claire Pimenta
Cap Magellan
communication@capmagellan.org