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11 septembre 2025Selon les données partagées par l’Association de manufacturiers et de designers de chaussures portugais – Associação Portuguesa dos Industriais de Calçado, Componentes, Artigos de Pele e seus Sucedâneos (APICCAPS) – les exportations de chaussures portugaises ont augmenté de 29 % depuis 2010, atteignant 2,147 milliards d’euros en 2024, des résultats qui placent le pays au dixième rang mondial. Les produits portugais se sont vendus dans pas moins de 170 pays, dont 3 marchés de référence : l’Allemagne, la France et les Pays-Bas. Le pays occupe le troisième rang européen derrière l’Italie et l’Espagne. Par ailleurs, les exportations vers les États-Unis atteignent plus de 90 millions d’euros, un marché prometteur qui enregistre 109 % de croissance au cours des 10 dernières années, mais dont l’avenir reste suspendu à l’évolution des tarifs douaniers fixés par l’administration Trump. Sur les 80 millions de paires de chaussures fabriquées au Portugal l’an dernier, 68 millions ont été destinées à l’exportation, soit 90 % de la production nationale.
Sur un marché mondial largement dominé par la Chine – qui produit 56 % des chaussures vendues dans le monde – l’industrie lusitanienne mise sur la qualité et non sur la quantité des produits commercialisés, à l’image des chaussures en cuir qui représentent 83 % des articles écoulés à l’étranger. Ainsi, Paulo Gonçalves, responsable de la communication de l’APICCAPS, déclare sans équivoque : « Si vous êtes une marque internationale à la recherche d’un bon partenaire, capable de développer des produits de haute qualité à un prix équitable, le Portugal est le pays idéal pour vous. Si vous cherchez le prix le plus bas, direction l’Asie ». Fondée en 1975, l’APICCAPS représente les intérêts de la filière de la chaussure et des articles en cuir. L’association compte parmi ses membres près de 500 entreprises qui génèrent à elles seules 80 % de la production portugaise. Ce n’est pas un hasard si son siège se trouve à Porto, puisque c’est dans cette région, dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres, que se concentrent 90 % des acteurs portugais du secteur, notamment à Guimarães et Felgueiras, mais aussi à Braga et Barcelos. Territoire d’élevage et donc producteur de peau, matière première indispensable à la réalisation de pièces en cuir, le nord-est du Portugal s’est en effet historiquement imposé comme le berceau de l’industrie de la chaussure, à partir de la fin des années 60. Il fait aujourd’hui figure de véritable « cluster » qui compte près de 2 000 manufactures employant plus de 40 000 personnes et qui ne produit pas seulement des chaussures finies. Certaines unités de production sont par exemple spécialisées dans la confection d’un type de pièces en particulier, comme les semelles.
Par ailleurs, la recherche, l’innovation et la durabilité tiennent une place prépondérante dans la stratégie nationale de développement de l’industrie de la chaussure. Ainsi, dans son plan d’investissement de 600 millions d’euros couvrant la période de 2022 à 2030, l’APICCAPS prévoit 80 millions d’euros pour l’opération Bioshoes4all axée sur la durabilité et affecte 50 millions au projet FAIST, favorisant l’automatisation et la numérisation des unités de production. « Nous ne voulons pas forcément produire plus, mais produire mieux, des chaussures qui durent longtemps et qui offrent la possibilité au client d’acheter moins, mais avec une meilleure qualité. » indique Paulo Gonçalves.
Céline Crespy
Photo: Terje Sollie – Solliefoto / Pexels
Sources : Associação Portuguesa dos Industriais de Calçado, Componentes, Artigos de Pele e seus Sucedâneos (APICCAPS) : www.apiccaps.pt – Fashion United : www.fashionunited.fr




