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5 mars 2021Lors des élections présidentielles les sondages ont largement prédit la victoire de Marcelo Rebelo de Sousa. Pourtant, tous ont estimé un résultat bien supérieur à celui obtenu, l’écart annoncé entre les candidats Ana Gomes et André Ventura était, lui aussi, très différent. Avec les résultats connus aujourd’hui, il est intéressant de voir l’écart entre les sondages et la réalité des votes.
Pour rappel, Marcelo Rebelo de Sousa a obtenu 60,70% des voix, Ana Gomes 12,97%, André Ventura 11,90%, João Ferreira 4,32%, Marisa Matias 3,95%, Tiago Mayan Gonçalves 3,22% et enfin Vitorino Silva 2,94% des suffrages. Afin de pouvoir comparer, il est nécessaire de prendre quelques sondages comme exemple, publiés quelques jours avant l’élection, qui ont vu un grand écart entre leurs prédictions et la réalité.
Celui de TVI/Observador prédisait 65,4% pour le président réélu et 9% pour André Ventura. Celui de Eurosondagem plaçait Marisa Matias à la quatrième place avec 6% des voix. Le sondage Aximage estimait que Ana Gomes
atteignait les 15,4% et moins de 10% pour André Ventura et moitié moins des voix pour Vitorino Silva avec 1,5%.
Les sondages sont érigés en miroir de l’opinion publique ce qui leur a permis de prendre une grande importance dans le paysage médiatique et politique d’aujourd’hui. Il faut toutefois prendre du recul par rapport à ces derniers, car de nombreuses variables qui composent le résultat ne sont pas mises en avant lors du commentaire des sondages. La variable la plus importante est de savoir sur quelle base l’échantillon de personnes qui participe au sondage a été sélectionné. Il y a deux grandes techniques d’échantillonnage : aléatoire et « par quotas ». La première consiste à faire participer des personnes choisies de façon aléatoire, plus il y a de
participants, plus le résultat du sondage tend à être proche de la réalité. Mais elle est également la méthode la plus lourde à mettre en place.
L’échantillonnage « par quotas » est sélectionné en fonction de sa représentativité par rapport à la population. Cette méthode est la plus utilisée, mais également la moins rigoureuse scientifiquement, car elle ne permet pas de calculer des marges d’erreur.
Le résultat d’un sondage tend à être représentatif de la population entière. Cependant ils exercent une influence sur les personnes, surtout ceux visant à prédire les résultats d’une élection. Plusieurs phénomènes sont à attribuer à l’usage des sondages dans le choix de vote des citoyens. Jean Stoetzel affirme cinq types d’effet : confirmer les électeurs dans leurs intentions de vote, décider les indécis, rendre indécis les décidés, n’avoir aucune influence ou bien convertir les électeurs au résultat des sondages. Bien que ces différents phénomènes puissent, parfois, se neutraliser, leur existence prouve l’influence des sondages sur les populations
et remet en question l’ambition même du sondage.
Comment les sondages peuvent prétendre être le meilleur moyen d’expression de l’opinion publique si celle-ci se retrouve influencée par ces mêmes sondages ?
Il ne faut toutefois pas estimer que les sondages sont inutiles, car ils donnent des approximations, mais il est nécessaire de prendre du recul vis-à-vis d’eux car ils ne sont pas un parfait miroir de l’opinion publique comme leur place dans le jeu politique et médiatique tend à faire penser.
Victor Soares
Étudiant à l’Université
Sorbonne Nouvelle – Paris 3
capmag@capmagellan.org