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7 janvier 2021Cap Magellan, en collaboration avec MigraCult et PortugueseFacts, organise une rencontre digitale : Audiovisuel, humour et clichés, quels impacts ? Qui s’inscrit à la suite de la lettre ouverte de Tiago de PortugueseFacts, dont il aborde la question « des clichés et de l’humour » qui sont associés à la communauté portugaise en France (lettre disponible sur la page Facebook de PortugueseFacts). Peut-on rire des clichés liés à notre culture ou bien rire des clichés d’autrui ?
Revoir la rencontre sur facebook
Que ce soit moral ou pas, nous avons plutôt une tendance à rigoler des clichés. Il n’en reste pas moins que nous trouvons cela un peu moins rigolo quand ils font partie de notre culture. Imiter quelqu’un par ses gestes, sa personnalité ou son accent, fait partie du jeu humoristique. Mais, se moquer de quelqu’un par son accent ne serait-il pas une forme de discrimination ? Qu’est-ce que l’humour finalement ? Avant ce webinaire, Cap Magellan propose une introduction aux différentes visions sur l’humour et clichés, avec la participation des lusodescendants. Petit tour d’horizon de différents avis.
TIAGO DE PORTUGUESEFACTS
Pour Tiago, créateur de la page Instagram @portuguesefacts, le problème vient de l’acceptation de la communauté portugaise en France « On n’est pas cohérent ! On s’insurge quand on nous résume à des maçons ou femmes de ménages, mais à côté de ça on applaudit des sketchs qui font pire. C’est paradoxal de dénoncer les clichés et stéréotypes et d’en redemander en même temps. On paye pour voir ça au ciné ou au théâtre, on partage sur les réseaux sociaux, en gros on encourage le nivellement par le bas ».
MARCO ET BRUNO
Pour les frères Marco et Bruno, qui sont humoristes et lusodescendants, il faut plutôt utiliser les clichés pour rire, et non pour inférioriser quelqu’un : « Quand j’étais enfant, j’imitais mes parents tout en gardant le respect. Aujourd’hui, j’imite l’accent de mon père, et je le trouve toujours marrant, mais je garde le respect quand même » raconte Marco. Pour Bruno, les clichés font partie de traits de la personnalité collective. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ils peuvent faire partie de notre identité. Quand je dis au public que mon père est maçon et ma mère est femme de ménage, la salle explose de rire… quelle coïncidence ! Mes parents même rigolent, et jamais ils ont pris les sketchs comme une forme de discrimination. Il ne faut pas généraliser non plus, les clichés ne sont pas toujours 100% vrai, encore heureux ! J’aurais peur de me marier avec une Portugaise poilue. Je pense qu’aujourd’hui nous avons perdu le sens d’humour. Serait-il possible de faire des sketchs du type Les inconnus aujourd’hui ? Je ne pense pas. À l’époque, le sketch « Marie-Thérèse » était une légende pour moi. Quels temps nous vivons… nous avons peur de rigoler » se confie-t-il.
D’JAL
Pour l’humoriste D’jal, qui prévoit la sortie de son film « Opération Portugal » en 2021, ce type d’humour fait souvent partie de ses sketchs « Je ne parle pas un mot de portugais ! J’imite un accent qui n’est pas le mien. Un accent que j’ai appris dans mon quartier quand j’étais enfant. Même si ça ne fait pas partie de ma culture natale, ça fait partie de mon enfance. Si j’apprenais à parler portugais, ça ne serait plus
marrant » avoue-t-il. En ce qui concerne l’humour, l’humoriste trouve un rapprochement de toutes les cultures « Je pense que l’humour permet de partager les cultures, de nous rendre plus intime, et tout simplement heureux ».
LES LUSODESCEDANTS, QUE PENSENT- ILS ?
Pour Marie-Thérèse Ferraz, 49 ans, portugaise et femme de ménage, l’humour lié aux clichés est une forme de mettre en avant sa culture « Je ne trouve pas méchant si un humoriste joue un immigré portugais. L’imitation de l’accent me fait plutôt rire. J’aime beaucoup D’jal par exemple, même s’il n’est pas portugais. Il ne faut pas être portugais pour rigoler des Portugais. Je suis contente si quelqu’un parle de ma culture dans un autre pays, même si parfois ce n’est pas tout à fait vrai. Je pense que l’exagération fait partie du jeu, à nous de savoir faire la distinction ».
Pour les étudiantes Alexandra Rosa et Diana Domingues, on peut rire de tout «mais pas avec n’importe qui » ou mieux « sans manquer de respect ». Pour Diana, la définition d’humour
est « Faire rire, et savoir rire. Ne pas avoir peur de faire de l’auto-dérision. Toujours dans le respect des gens qui nous entourent ». Sa compatriote, Alexandra pense que c’est une forme de divertissement, et que « les clichés peuvent ont fait partie ». Néanmoins, elle pense que ces clichés peuvent aussi être une forme de racisme « Ça dépend de la façon dont ils sont utilisés » raconte-t-elle.
ET POUR MIEUX COMPRENDRE, UNE RENCONTRE EN DIGITALE
S’il est vrai que l’humour a ses limites, il n’en reste pas moins qu’il faut trouver ces limites. Le sujet est délicat, mais doit être traité ! Comme Cap Magellan adore les défis, une rencontre est prévue pour janvier
2021 afin dialoguer entre les différents acteurs : humoristes, étudiants, travailleurs… Lusodescendants ou non, vous êtes invités à participer à ce tour de table. L’objectif de cette rencontre ne consiste pas à choisir un camp, mais de créer un dialogue sur le sentiment d’être dans un pays étranger et d’avoir une étiquette innée et chargée des clichées liés à sa culture natale, et d’être représenté de manière caricaturale par ces mêmes clichés. Afin de donner la parole à tout le monde, les téléspectateurs pourront participer à la rencontre en directe sur la page Facebook de Cap Magellan.
Rencontre digitale sur Facebook live
Organisé par Cap Magellan, MigraCult et PortugueseFacts
Avec : D’jal, Ro et Cut, Marco et Bruno, Michael de Frantugal
Le 15 janvier 2021 à 19h
Karollyne Hubert – capmag@capmagellan.com
Revoir la rencontre sur facebook
Karollyne Hubert
capmag@capmagellan.com