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3 décembre 2019Dans le cadre du festival « Pour Commencer, chantons les muses Héliconiennes » Cristina Branco est venu assurer la promotion de son album « Branco ».
Venue faire la promotion de son nouvel album BRANCO dans le cadre du festival « Pour Commencer, chantons les muses Héliconiennes », Cristina Branco avait la lourde tâche d’ouvrir les festivités dans le Théâtre des Bouffes du Nord. Malgré cette pression, la chanteuse a livré une performance à couper le souffle, dévoilant à tous les amoureux de la musique lusophone la puissance de sa voix.
Après une première chanson et un jeu de lumières saisissant qui donnait au spectateur un aperçu de ce qui l’attendait, Cristina Branco s’est présentée dans un français parfait, se livrant un peu sur son dernier album. « Pourquoi ce nom ? Peut-être parce que c’est mon nom, mais le blanc est aussi le mélange de toutes les couleurs, un mélange de différentes histoires… »
Rouge, bleu, banche… les lumières projetées dans la salle, reflétaient les émotions que la chanteuse tentait de véhiculer dans chacun des morceaux qu’elle a interprété, conviant par la même le spectateur dans son univers. Profitant du cadre intimiste de la salle, Cristina Branco a beaucoup échangé avec le public, racontant tantôt quelques histoires pour illustrer les morceaux qu’elle avait choisi d’interpréter ce soir-là, tantôt pour se confier sur ses émotions. Confiant que « Não há só tango em Paris » était une musique importante pour elle, cette confidence n’était rien comparée à l’intensité avec laquelle Cristina Branco a entonné ce chant si symbolique à ses yeux.
Exhibant fièrent un tee-shirt « On ne naît pas femme on le devient », la chanteuse s’est métamorphosée devant les yeux des personnes réunies dans cette salle. Femme forte et chanteuse affirmée, elle s’est ouverte au cœur de ses fans mais aussi des curieux intrigués par cette programmation 100% lusophone.
Si jusqu’à ce moment de la soirée, Cristina Branco laissait davantage entrevoir son côté « jazzy », le Fado n’est jamais très loin. « Le fado sera toujours là… même quand je m’éloigne du chemin je reviens toujours vers le fado ».
Si certains pensaient ainsi que la chanteuse ne pouvait plus les étonner, elle s’est révéélée sous un autre jour en chantant du fado. Sa voix grave et puissante délivrait ce sentiment de « saudade » propre au style musical portugais, avec une délicatesse qui ne pouvait qu’émouvoir le spectateur.
Ses expressions et mimiques trahissaient la sensibilité de la chanteuse qui profitait des anecdotes qu’elle racontait au public pour oublier l’espace de quelques secondes le stress qui pouvait la paralyser si elle se laissait complètement envahir par ses émotions. C’est ainsi que Cristina Branco nous conte l’histoire du petit canard… « Au moment où cette histoire commence, un ami présente monsieur canard à une connaissance. C’est le coup de foudre. Ils se marient à la fin de l’école. Ils ont des petits canards, tout petit. Ils sont très heureux, partent en vacances pendant 20 jours dans l’Algarve tous les ans. Mais le bonheur prend fin quand l’athlétique canard tombe amoureux d’un autre canard. Madame Canard et les deux petits canards gardent l’appartement. C’est une histoire de vie, une « Aula De Natação». »
Les histoires d’amour qu’elles racontaient avant de les illustrer avec ses chansons sont des histoires qui peuvent parler à tout le monde, et dans lesquelles la plupart des personnes se reconnaissent. Cristina Branco dépeint une réalité dans laquelle les femmes peuvent être résistantes à l’amour et où les hommes sont les plus persistants.
L’alchimie avec le public pendant toute la soirée est indéniable, la chanteuse remerciant à de multiples reprises ce public sans qui elle ne serait rien : « J’adore chanter, je veux peux pas vivre sans chanter. Mais pour chanter il faut un Public ».
C’est avec le père de tous les autres fados, que la chanteuse conclut son concert. Terminant avec « Os Teus Olhos São Dois Círios », la chanteuse montre qu’elle ne se cantonne pas seulement au Jazz, revenant toujours comme elle l’a si bien confié pendant la soirée, au Fado, son premier amour.
Lurdes Abreu – Cap Magellan 294°