24e édition du Festival du Cinéma Brésilien à Paris
25 mars 2022La domestication : dystopie de Nuno Gomes Garcia
25 mars 2022Dans le cadre de la saison France-Portugal 2022, l’Université Bordeaux Montaigne rend hommage à la peintre portugaise Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992) en accueillant le spectacle Une ville de papier consacré à son œuvre. L’université n’est pas sans lien avec Vieira da Silva. Cette dernière a en effet spécialement conçu pour la salle des actes de l’établissement une tapisserie intitulée Bibliothèques en 1971. Allégorie d’une quête éternelle de connaissance, elle représente « la fragmentation infinie et l’architecture rigoureuse des rayonnages, le poids matériel des livres et l’insaisissable légèreté de la pensée qu’ils renferment et diffusent », comme l’explique l’historien de l’art Robert Coustet (Contact, n°107, mars 1989).
Maria Helena Vieira da Silva (1908-1992)
Née à Lisbonne, Vieira da Silva s’installe en France en 1928 et acquiert la nationalité du pays vingt ans après. Alors qu’elle étudie la peinture et la sculpture à l’Académie de la Grande Chaumière, elle rencontre l’artiste hongrois Arpad Szenes, avec qui elle se marie en 1930. Repérée par la galeriste Jeanne Bucher en 1932, Vieira da Silva bénéficie de son soutien jusqu’à la fin de sa vie, tant pour la promotion de ses œuvres que pour son exil au Brésil lors de la Seconde Guerre Mondiale.
La renommée de Vieira da Silva est internationale à partir des années 1950. Considérée comme l’une des figures importantes du paysagisme abstrait d’après-guerre, elle esquisse, à l’aide de formes fragmentées et d’une palette cubiste, des lieux de passage : des ports, des rues, des gares, ou bien des portes, des rideaux, des fenêtres. Ses œuvres ressemblent souvent à des villes labyrinthiques ou à des rayonnages de bibliothèque, à l’instar des vitraux conçus pour l’Église Saint-Jacques de Reims, de la peinture Gare Saint-Lazare (1949) ou bien de la tapisserie Bibliothèques (1971).
Une ville de papier : spectacle plastique, poétique et musical
Imaginé par l’artiste Florence Evrard, le spectacle Une ville de papier se veut un hommage plastique, poétique et musical à l’œuvre de Maria Helena Vieira da Silva. Plastique pour les huit panneaux de papier de soie, dentelés par Florence Evrard à coup de ciseaux, qui constituent une ville précaire sur scène. Poétique pour la lecture, par le comédien Philippe Bertin, de poèmes sur le thème de la ville et de Lisbonne en particulier ; mais aussi pour le jeu de la comédienne Isabelle Gozard, qui prête sa voix aux mots que l’artiste a prononcés lors d’interviews, tout en gardant les hésitations et les digressions de sa parole. Musicale, enfin, pour la clarinette jouée par Aurélie Pichon qui accompagne la performance. Le tout compose un hommage vibrant à Vieira da Silva et interroge la création et l’incertitude.
Le spectacle est gratuit et ouvert aux membres de l’Université Bordeaux Montaigne comme aux personnes extérieures, mais il est nécessaire de s’inscrire avant le 8 avril pour y assister. Pour ce faire, écrivez un mail à l’adresse suivante :
silvia.amorim@u-bordeaux-montaigne.fr
Caroline Gomes
Plus d’informations sur le site de l’université.
Accédez à l’évènement depuis notre agenda.
Article publié dans le CAPMag d’avril 2022
Publié le 25/03/2022