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7 novembre 2022Une future ligne de TGV entre Porto et Lisbonne d’ici 2030
Le gouvernement portugais a présenté au début du mois, un projet de train à grande vitesse qui permettra de relier la capitale, Lisbonne, à la deuxième ville du pays, Porto, en une heure et quinze minutes. Actuellement, le trajet sur les lignes existantes prend trois heures.
La construction de cette nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse s’échelonnera en trois phases. La première entre Porto et Soure (près de Coimbra) débutera en 2024 pour se terminer en 2028. La seconde phase durera jusqu’en 2030 et permettra d’étendre la ligne jusqu’à Carregado dans la grande périphérie de Lisbonne. Enfin, la troisième et dernière phase, qui aura lieu après 2030, terminera la ligne jusqu’à sa destination finale, à savoir la Gare Lisboa-Oriente.
Les prix des billets de cette nouvelle liaison ferroviaire Porto-Lisbonne seront pour un aller simple en seconde classe à partir de 31,90 € et en 1e classe, autour de 44,60 €, selon le site de la compagnie nationale des chemins de fer portugais Comboios de Portugal (CP). Cette ligne devrait accueillir quelque 16 millions de passagers en 2031 contre six millions actuellement. Le coût estimé de la première phase de travaux est de 2,9 milliards d’euros, dont environ un milliard d’euros sera financé par les fonds de l’Union européenne.
Le Premier ministre portugais, António Costa, a qualifié le projet comme « stratégique pour l’avenir du pays », lui permettant de gagner en « autonomie » et en « compétitivité ». Pour le dirigeant socialiste, « c’est un projet qui unit le pays, c’est un projet qui sert tout le pays et qui renforce la façade atlantique ». En effet, la ligne à grande vitesse doit, à terme, être prolongée jusqu’à la ville espagnole de Vigo en Galice. Dans un contexte de hausse du coût de l’essence et de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, ce projet est pour le gouvernement portugais,
« à l’avant-garde de la lutte contre le changement climatique [et permet de] changer le paradigme de la mobilité ».
Une guerre terrible s’annonce pour obtenir ce marché, avec d’un côté, le constructeur ferroviaire basque CAF, qui fournit à la compagnie des chemins de fer d’Espagne Renfe, son TGV connu sous le nom d’AVE, et de l’autre le groupe français Alstom. Le premier met en avant ses capacités d’interconnecter les réseaux ferroviaires portugais et espagnols, alors que le second vante la faible consommation énergétique de ses trains et la possibilité d’accueillir plus de passagers.
À l’heure actuelle, le gouvernement portugais n’a pas encore arrêté son choix.
Avant la fin de la construction de cette ligne à grande vitesse, le Portugal et l’Espagne ouvriront une ligne Madrid-Lisbonne d’ici 2024 qui permettra de relier les deux capitales en quatre heures sans changements, contre neuf actuellement avec trois trains différents.
L’Union Européenne encourage et finance ce type de projet, en mettant en place un écartement des voies de chemin de fer européen standard et en développant les lignes ferroviaires transnationales, à l’image du projet Rail Baltica qui unira d’ici 2026, Berlin aux capitales des pays baltes et à la Finlande d’ici 2026.
Nathan Canas Das-Neves – étudiant à l’Institut d’études politiques de Grenoble
capmag@capmagellan.org
Sources : lisboaparapessoas.pt ; bfmtv.com ;
fr.euronews.com ; lefigaro.fr ; latribune.fr