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4 mars 2024Comme chaque année, le carnaval de Rio de Janeiro attire des millions de visiteurs venus du monde entier pour profiter d’une semaine de célébrations et de défilés hors du commun.
Des mois de travail sont nécessaires pour préparer le carnaval: entrainements des danseurs et des musiciens, élaboration des costumes, construction des chars, tout cela demande beaucoup de temps et d’énergie pour mettre sur pieds un spectacle unique. Avec le temps, le carnaval de Rio est également devenu un enjeu économique majeur pour la ville, avec près de 5,3 milliards de reais, soit un milliard d’euros, attendus.
En 2024, le carnaval s’est déroulé entre le 9 et le 17 février et a attiré plus de 200 000 personnes à Rio, dont de nombreux Français. Ainsi, on retrouve dans les coulisses du carnaval un groupe de quinze danseuses venues de la banlieue parisienne, ou encore le créateur de décors Léo Thilie qui travaille sur les immenses figures en polystyrène des chars qui défilent sur le sambodrome.
Le carnaval est l’occasion pour une douzaine des plus prestigieuses écoles de samba de s’affronter lors d’un défilé de 60 à 70 minutes chacune pour être titrée championne. C’est également l’occasion d’adresser des thèmes politiques importants de la vie au Brésil à travers les chars qui défilent. Ainsi, un char aux allures de monstre dans un décor de nature qui saigne dénonce la déforestation du pays et les traitements subis par la population indigène en Amazonie. Cette année, l’accent a aussi été mis sur le passé esclavagiste du Brésil. L’esclavage, s’il a été aboli il y a plus d’un siècle, reste un thème récurrent dans la société brésilienne et les références à la traite de millions d’enfants, femmes et hommes noirs sont nombreuses cette année. D’ailleurs le ministre des Droits Humains, Silvio Almeida, a interprété Luiz Gama, le plus grand abolitionniste de l’histoire du pays, lors d’un défilé intitulé «Défaut de Couleur» au sambodrome Marquês de Sapucai de Rio.
Néanmoins, cette année, l’euphorie du carnaval est contrebalancée par l’épidémie de dengue, une maladie assez répandue dans les régions tropicales, qui se propage au Brésil. Le nombre de cas explose et les hôpitaux ont du mal à faire face. De fait, près de 400 000 personnes ont été contaminées, c’est quatre fois plus qu’en février 2023, et une soixantaine sont décédées. À Brasilia, l’armée a ouvert un hôpital de campagne pour soulager les services de santé. Pour pallier le problème, une campagne de vaccination gratuite a été lancée le 9 février, mais les doses disponibles risquent de ne pas être suffisantes. Cette campagne fait du Brésil le premier pays au monde à proposer gratuitement le vaccin contre la dengue dans le cadre de son système de santé publique.
La gravité de l’épidémie serait due au réchauffement climatique : en 2023, les sécheresses et les températures bien plus hautes que la normale et suivies de fortes pluies ont favorisé la prolifération de moustiques, porteurs de la dengue.
Si l’inquiétude grandit dans le pays, elle n’a pas empêché le bon déroulé des festivités du carnaval à Rio de Janeiro et dans les autres grandes villes du Brésil.
Marie Sobral
Sources: France infos; Le Figaro; Lusa
Image: erasmusu.com