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17 juin 2024Juin est un mois de célébrations au Portugal, marqué par les traditionnelles fêtes des Santos Populares et l’ambiance enjouée de la musique pimba.
Ces festivités comprennent les célébrations principales le 13 juin à Lisbonne pour le Dia de Santo António, le 24 juin à Porto pour le Dia de São João, et le 29 juin à Sintra, Évora, ou encore Montijo pour le Dia de São Pedro.
À Lisbonne, les arraiais, ou fêtes de quartier, se déroulent tout au long du mois, avec des événements emblématiques tels que les Marchas Populares, qui ont lieu la veille du Dia de Santo António. Les habitants des quartiers historiques, comme Alfama, Marvila, Madragoa ou Bica, rivalisent dans cette compétition thématique en défilant et en dansant dans des tenues traditionnelles au son de la musique populaire. Pendant la nuit, les arraiais se multiplient dans les places et les ruelles des quartiers historiques, où les gens mangent des sardines grillées, chantent et dansent toute la nuit au son de la musique pimba.
Un élément primordial des Santos Populares est la musique, en particulier la musique pimba, qui anime les arraiais. Ce genre musical a émergé dans les années 1990 à la suite de l’exposition de la société portugaise à la culture de masse après la révolution du 25 avril 1974. Bien que des chansons de ce type existent depuis les années 1980, le terme pimba est apparu pour la première fois en 1995 avec la chanson Pimba Pimba interprétée par Emanuel. Ce style musical, fortement influencé par la variété et la pop, est caractérisé par un accompagnement à l’accordéon, au synthétiseur et aux trompettes, avec des paroles souvent à connotation sexuelle.
Les artistes les plus connus de ce genre sont Ágata, Emanuel, José Malhoa, Maria Lisboa, Nel Monteiro et Quim Barreiros, considéré comme l’interprète le plus emblématique et authentique de la musique populaire portugaise. Depuis le début des années 2010, la musique pimba a été influencée par des genres dansants tels que le funaná et le reggaeton, et de nouveaux artistes et styles de pimba ont émergé ces dernières années, comme Rosinha.
La musique pimba peut être considérée comme une expression de la culture kitsch au Portugal, bien que ce terme soit considéré par les spécialistes de l’histoire de la musique populaire portugaise comme péjoratif et discréditant. Cela pourrait s’expliquer par la propension à l’autodérision de la société portugaise à l’égard de sa propre musique nationale. Mais, lorsque le DJ lance les hymnes de la musique pimba, tout le monde est prêt à danser et à chanter dans une joie enivrante.
Les coups de cœur :
Portuguesa (2023), Carminho – Maria Music
Carminho, grande voix du fado et l’une des artistes portugaises les plus reconnues à l’international, présente son sixième album, Portuguesa (2023). Cet album, composé de 14 morceaux, mêle les fados traditionnels à des chansons originales, en incluant des poèmes de Sophia de Mello Breyner Andresen, David Mourão-Ferreira, Manuel Alegre, ainsi que des musiques et des paroles de Marcelo Camelo, Luisa Sobral, Joana Espadinha et Rita Vian. Avec Portuguesa, Carminho donne une continuité à son travail profond en tant qu’auteur, interprète et source d’inspiration pour un Portugal contemporain.
Mundo Paralelo (2024), Moreno Veloso
Moreno Veloso, fils de Caetano Veloso, nous présente son troisième album, Mundo Paralelo. Chanteur, compositeur et multi-instrumentiste, nous transporte dans un monde plus joyeux à travers les dix titres de cet album. Même lorsque l’environnement immédiat semble être à l’opposé du bonheur, Moreno Veloso nous offre une vision transcendante de ce qui peut être meilleur. Avec Mundo Paralelo, Veloso réussit un équilibre subtil entre la vivacité de la samba aux accents bahianais et la sérénité de chansons presque mantra.
Sulitânia Beat (2024), Club Makumba
Club Makumba, un projet musical décrit comme « un exercice libre, spontané, expérimental et tribaliste », présente son deuxième album, Sulitânia Beat. Réunissant Tó Trips (guitares), João Doce (batterie), Gonçalo Prazeres (saxophone) et Gonçalo Lacerdo (basse), Club Makumba fusionne rock, jazz et électronique avec des influences telles que les blues touaregs, les afrobeats, la polyrythmie africaine, la bossa nova et la samba. Sulitânia Beat est un album plus expérimental et psychédélique, invitant à la danse et confirmant l’identité unique et solide de ce groupe.
Mateus Santa Rita
17/06/2024