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Le 30 octobre dernier, près de 156 millions de citoyens brésiliens ont été appelés à voter pour le deuxième tour des élections générales, c’est-à-dire élire le nouveau président pour quatre ans, mais aussi leurs députés, sénateurs, gouverneurs et représentants. Le deuxième tour opposait le président sortant Jair Bolsonaro et l’ancien président Lula.
Les voix du premier tour s’étaient départagées à hauteur de 48,43 % pour Lula, soit 57 millions de suffrages, et 43,20 % pour Bolsonaro, soit 51 millions de votes recueillis. Cette tendance s’est confirmée au second tour puisque c’est l’ancien président Lula qui a été réélu avec 50,90 % correspondant à un peu plus de 60 millions de voix. Bolsonaro a, quant à lui, été sollicité à 49,10 %, soit un peu plus de 58 millions de suffrages. Ce second tour s’est joué à quelques pourcentages alors que certains prédisaient la victoire de Lula dès le premier tour, témoignant une campagne beaucoup plus serrée que prévu. Il est également important de noter que la majorité des voix des électeurs qui avaient voté pour un autre candidat au premier tour se sont tournées vers Bolsonaro au second tour. Cela démontre que, bien que l’électorat de Lula soit majoritaire puisqu’il a été élu, le président élu a beaucoup moins réussi à convaincre l’électorat qui s’était tourné vers un candidat tiers au premier tour. Si le parti travailliste de Lula est parvenu à récupérer trois millions de suffrages supplémentaires, le parti libéral de Bolsonaro est parvenu à aller en chercher presque deux fois plus.
« C’est l’ancien président Lula qui a été réélu avec 50,90%
correspondant à un peu plus de 60 millions de voix »
L’entre deux tours des élections montrait une vive tension de la part de Bolsonaro et ses partisans puisqu’ils n’hésitaient pas à remettre en cause le système électoral en cas de défaite. Cela aurait pu laisser présager une transition dans la violence comme cela avait pu être le cas aux Etats-Unis avec l’assaut du Capitole et Trump qui n’avait pas reconnu sa défaite. Toutefois, malgré des manifestations de la part des partisans de Bolsonaro contestant les résultats, Bolsonaro a fini par reconnaître, au bout de presque 48h de silence, sa défaite, permettant une transition pacifique entre les deux hommes politiques. Le fait de ne pas contester l’élection peut également être entendu comme une volonté de ne pas s’exclure du jeu démocratique afin de se présenter à nouveau en 2026 et briguer la présidence du Brésil. D’autant plus que ces élections ont prouvé que Bolsonaro a une importante base électorale sur laquelle il peut s’appuyer par la suite, démontrant que ce n’était pas qu’un phénomène éphémère qui l’avait fait élire en 2018.
La reconnaissance de la victoire de Lula a été bien plus rapide et a soulagé une grande majorité de la scène internationale qui s’est montrée impatiente de collaborer de nouveau avec le Brésil, après le mandat de Bolsonaro qui a été difficile du point de vue des relations internationales. Le premier ministre portugais, António Costa considère ce résultat comme « une nouvelle opportunité pour nous rapprocher », le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa estime ce mandat « correspondra à une période prometteuse dans les relations fraternelles entre les peuples brésilien et portugais », le président Macron s’est réjoui de pouvoir « renouer le lien d’amitié entre nos deux pays », le premier ministre canadien affirme que le résultat permettra de « faire avancer nos priorités communes – comme la protection de l’environnement ».
Victor Soares – Étudiant à l’Université Rennes 1
capmag@capmagellan.org