Retour sur la grande soirée étudiante de Cap Magellan !
20 octobre 2019#CrónicasdoLiceu : Da democracia em Portugal…
1 novembre 2019Ce samedi un Hommage a été rendu au photographe haïtien Gérald Bloncourt au Musée national de l’histoire de l’immigration. En présence de son épouse Isabelle, et d’officiels tels que l’Ambassadeur du Portugal et le Consul Portugais, des proches et admirateurs du photographe, décédé le 29 octobre dernier, sont venus rappeler son travail sur l’immigration portugaise en France pendant les années 1960-1970 et même sur la Révolution des oeillets de 1974.
Gérald Bloncourt a passé beaucoup d’années à suivre « les descendants des grands navigateurs » sur les chantiers, dans les bidonvilles, dans une France dans laquelle ils espéraient trouver une vie meilleure pour eux, mais surtout pour leurs enfants.
Il a suivi ces immigrés portugais sur les routes clandestines les menant en France. Il les a accompagnés dans ce périple dangereux qui n’était que la première étape vers ce futur radieux qu’ils désiraient tant. Il les a vu bâtir la tour Montparnasse et autres bâtiments emblématiques de la capitale française. Il s’est invité dans leurs maisons, devenant un témoin majeur du quotidien de cette génération de Portugais qui fuyait la misère et la dictature, qui se sont vus contraints de tourner le dos à leur famille et pays pour survivre.
Derrière la boue et la misère, il a photographié ce que lui voyait chez ces hommes, femmes et enfants. Une gentillesse sans pareille, une force de caractère et de volonté, un espoir incommensurable. Leur travail sans relâche il le qualifiait d’esclavage moderne, se servant alors de son art pour lutter contre cette réalité qu’il ne pouvait supporter.
Il s’est réjoui de la réussite de la révolution portugaise, lui qui avait été forcé de quitter son pays à la suite de la chute du gouvernement de Lescot. Revenant en France avec un œillet, après tant de rencontres mémorables et le cœur plein de souvenirs qu’il a chérit jusqu’à la fin de sa vie, Gérald Bloncourt n’a jamais oublié les histoires qui se cachaient derrière toutes ses photos qui furent enfin exposées en 2008 lors de l’exposition « Por uma vida melhor » à Lisbonne.
C’est avec émotion que des photos de Gérald Bloncourt ont été projetées pendant cet hommage, tantôt accompagnées de témoignages d’amis et proches, tantôt accompagnées de morceaux de Fado. La réalité de ces clichés, frappait chaque personne avec dureté, rappelant par la même à beaucoup que tout ceci est une part de leur passé. C’est finalement une mémoire collective qui était célébrée pendant cet hommage, une mémoire qui nous a été redonnée par Gérald Bloncourt et que nous nous devons de conserver, pour lui, mais aussi et surtout pour nous.
C’est avec Grândola Vila Morena que l’hommage c’est conclu, un chant entonné par toutes les personnes présentes, un chant qui fait vibrer tous les portugais et les amoureux inconditionnels du Portugal et de sa culture comme Gérald Bloncourt depuis 1974.
– Lurdes Abreu