Un basculement vers la droite
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3 avril 2024La deuxième édition du Festival CLAP, le festival de cinéma latino-américain de Paris, se déroulera du 2 au 7 avril.
Récemment créé, le festival a pour objectif de proposer un rendez-vous unique à Paris et en région parisienne autour du cinéma latinoaméricain d’art et d’essai. Conçu et organisé par l’association Image et Parole, le festival facilite notamment les échanges entre les cinéastes d’Amérique Latine et les professionnels de l’industrie cinématographique française.
Quatre salles parisiennes diffuseront les films au programme : Le Grand Action et le Reflet Médicis dans le 5e arrondissement de Paris, ainsi que le Saint-André des Arts et L’Archipel. En Île-de-France, les Cinémas du Palais à Créteil et l’Ecran à Saint-Denis prendront le relais. Et pour cette deuxième édition, ce sont six films brésiliens qui seront projetés.
Tout d’abord, nous verrons Estranho Caminho, de Guto Parente. Émigré au Portugal, David rentre à Fortaleza pour présenter son film, quand le confinement suspend le temps. Bloqué dans sa ville natale, il entre alors dans une zone trouble, onirique et cauchemardesque. L’« étrange chemin » est celui du processus de deuil. Télescopant les thèmes de la relation père-fils, de l’exil et du retour au pays, de la solitude, de la santé mentale et de la création, ce film construit le temps de l’absence, de l’incommunication et des retrouvailles sous la forme d’une spirale, dont la dernière courbe retourne le film sur lui-même. Le film a été montré en compétition au Festival de Saint-Sébastien et a reçu le prix du public à Tiradentes (Brésil).
Nous verrons ensuite O Dia que te conheci, de André Novais Oliveira. Les réveils sont matinaux et difficiles pour Zeca, bibliothécaire dans une école distante de son domicile. S’acheminer vers son lieu de travail tient de l’épopée. Si bien qu’un beau jour, le jour de trop advient : les mésaventures n’en finissent pas de s’accumuler et Zeca se fait licencier. « Rien dans l’inattendu qui ne soit secrètement attendu par toi » : cet aphorisme de Bresson semble veiller sur le destin de Zeca.
Le film A Transformaçao de Canuto, Ariel Kuaray Ortega et Ernesto de Carvalho, fera sa première parisienne le 6 avril.
Hors compétition, nous pourrons voir A Invençāo do Outro, de Bruno Jorge, ainsi que les courts-métrages A Árvore, de Ana Vaz et Vinil Verde de Kleber Mendonça Filho. Dans A Árvore, Guilherme Vaz, artiste, musicien, mystique de la forêt et père de la cinéaste, est l’inspiration. Le montage des séquences compose une communion entre la géographie, les mots, les éléments et l’arbre. De son côté, Vinil Verde nous emmène dans une maison de la ville de Recife, où une mère montre à sa fille une boîte pleine de vieux disques. La fille peut les écouter tous, sauf un vinyle vert qui lui est formellement interdit. Mais, comme toujours dans ces histoires, la fille transgresse la norme. C’est alors que le fantastique fait irruption.
Flore Couto