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29 juin 2025Le festival Village Borrégo est de retour pour sa 13e édition ! Pour l’occasion, Alexandra Eugenio, salariée chez Couleurs Brazil, nous a offert une interview exclusive.
Cap Magellan : Bonjour Alexandra, j’espère que tu vas bien. Cette année a lieu la 13e édition du festival Village Borrégo, organisé par l’association Couleurs Brazil. Quel est ton rôle ?
Alexandra Eugenio : J’ai commencé par un service civique en 2023 et, petit à petit, j’ai trouvé ma place dans l’association. Maria, la fondatrice, a souhaité m’embaucher. Depuis un an et demi, je suis donc salariée à Couleurs Brazil.
Je m’occupe en partie de l’organisation du festival, mais je fais aussi plein d’autres choses à côté pour l’association. En général, c’est moi qui m’occupe de toute la partie administrative, par exemple les demandes de subventions. Je suis généralement la principale interlocutrice de la mairie du 20e, qui est l’un de nos partenaires qui nous soutient depuis de nombreuses années. Je m’occupe aussi de trouver des partenaires pour le festival ainsi que de gérer les services civiques parce que, finalement, le festival repose beaucoup sur le bénévolat et les services civiques. Finalement, je touche un peu à tout ! Il m’arrive de faire de la communication de temps en temps, des affiches, etc.
CM : Qu’est-ce qui t’a séduite au point de te donner envie de rester dans cette association ?
Alexandra Eugenio : J’ai toujours eu un lien très particulier avec le Brésil. J’y ai vécu un an, de 2018 à 2019. Quand je suis rentrée à Paris, j’avais envie de garder un lien très proche avec le Brésil : j’ai appris la langue portugaise, je suis complètement tombée amoureuse de la culture brésilienne, surtout de la musique brésilienne. Je fais d’ailleurs des percussions brésiliennes à côté.
À Couleurs Brazil, j’ai très vite senti que je pouvais lier l’utile à l’agréable : travailler dans un registre que j’aime beaucoup, la culture brésilienne, et apporter aussi un peu de moi, de mes connaissances, du réseau que j’ai créé quand je vivais à São Paulo et en travaillant dans des bars brésiliens. Je me suis rendue compte que je pouvais apporter une part de moi à l’association et que l’association pouvait aussi beaucoup m’apporter. Ce qui m’a séduit aussi c’est que Maria m’a très vite fait confiance : elle m’a mise dans le grand bain, menée à la rencontre des élus, elle me faisait faire des interviews, etc. Je suis très vite devenue son bras droit parce qu’elle a vu mon implication dans l’association. C’est aussi ce qui m’a plu : faire plein de choses par moi-même et beaucoup apprendre.
CM : Cette année la 13e édition du festival Village Borrego a lieu du 22 au 28 juin. Il y a plusieurs activités diverses et variées : scène en plein air le 22 juin, journée des enfants le 25, table ronde le 26, concert de Gyrasol à la Marbrerie le 28 et exposition du 25 juin au 1er juillet. Pourquoi ne pas rester sur un seul domaine artistique ?
Alexandra Eugenio : Le festival reflète ce que fait Couleurs Brazil dans le quartier. Maria a commencé l’association avec le cours de danse afro-brésilienne qu’elle dispense. Très vite, elle a ressenti le besoin de diversifier les activités de Couleurs Brazil. Petit à petit, elle a rencontré d’autres assos, par exemple une association de tai chi, de qigong, de yoga, de capoeira, etc. Rapidement, les actions et activités se sont diversifiées. Il était donc logique que le festival fasse la même chose. C’est une façon pour nous de mettre à l’honneur non seulement Couleurs Brazil mais aussi tout le réseau d’associations et de partenaires. C’est le moment de mettre en lumière ces partenaires-là, qui sont là toute l’année avec nous, qui dispensent des activités à Couleurs Brazil. Ce ne sont pas seulement des associations qui louent un local et dispensent un cours : c’est une vraie collaboration où nous apportons notre soutien aux autres associations et ces dernières nous soutiennent. Pour nous, c’est primordial de mettre en valeur toutes ces autres associations, de mettre en avant leur propre identité.
Tout ceci résulte donc dans un festival assez divers. Par exemple, Maria elle est aussi très proche du milieu de la jeunesse. Elle a fait de l’art-thérapie, elle travaille beaucoup avec les enfants. Donc, c’est pareil pour nous : il fallait absolument une journée pour la jeunesse. Couleurs Brazil, c’est aussi de l’organisation de spectacles, d’événements, de concerts. Cette tradition de faire un concert de clôture est donc importante : c’est ce que nous faisons tout au long de l’année. Le festival est un peu un condensé de ce que fait Couleurs Brazil depuis 20 ans.
CM : Tout le festival est gratuit et en accès libre, excepté le concert de clôture à la Marbrerie. Pourquoi est-ce important pour vous ?
Alexandra Eugenio : Le plus important pour nous est de proposer des activités artistiques, des activités culturelles et surtout de mettre en avant la culture afro-brésilienne puisque c’est le thème du festival de cette année. La chose la plus importante est que ça touche le plus grand nombre et que tout le monde puisse y avoir accès. Cela fait partie de notre politique dans l’association. Par exemple, nous mettons toujours en place des tarifs préférentiels pour les activités. Les tarifs de nos salles, de nos espaces, sont bien en dessous des prix des salles de danse, des salles de répétition, etc. Ils sont bien au-dessous des prix du marché. Nous sommes une association et nous voulons juste que le quartier participe et soit acteur des activités culturelles. Le moyen le plus simple est que ce soit gratuit. C’est le plus important pour nous, surtout pour la jeunesse.
Pour le concert, en général, il y a d’autres coûts qui entrent en compte : il faut appeler un groupe et évidemment rémunérer ces artistes à leur juste valeur. Nous aurions adoré faire un concert gratuit, mais malheureusement c’est impossible. C’est aussi souvent un partenariat. Cette année c’est une coproduction avec la Marbrerie, qui a donc apporté ses propres tarifs.
Pour le concert, ce n’est donc pas possible, mais pour le reste il n’y aura jamais d’activité payante dans le cadre du festival.
CM : Durant les 11 premières éditions du festival, il y avait un carnaval. Aujourd’hui, c’est une scène en plein air. Pourquoi avoir arrêté le carnaval ?
Alexandra Eugenio : Le carnaval est très important pour nous. C’est ce qui a rendu le festival Village Borrégo connu. Nous avons toujours pris énormément de plaisir à faire ce défilé, mais cela restait quand même un parcours assez difficile pour les musiciens : cela représentait 4 à 5 heures de déambulation dans les rues du 20e. Petit à petit, nous nous sommes rendus compte que c’était quand même relativement dangereux pour les musiciens et les musiciennes, les danseuses, etc. Nous avions l’appui de la mairie du 20e mais les fermetures des voies n’étaient pas tout à fait respectées. Pour des raisons de sécurité ainsi que des raisons d’effectifs dans l’assaut, il n’était plus possible pour nous d’assurer une sécurité à 100%, donc nous préférons ne pas faire de déambulation du tout.
Finalement, cela nous va très bien parce que, maintenant qu’il n’y a plus de déambulation et que tout se passe devant les locaux de l’association, c’est plus cohérent : nous souhaitons mettre la rue Borrégo à l’honneur. Tout centraliser rend les choses plus simples pour tout le monde et cela permet au public de voir les groupes de plus près, de créer plus d’intéractions.
CM : Comment peut-on rejoindre l’association Couleurs Brazil ?
Alexandra Eugenio : Couleurs Brazil est une association ultra ouverte. Vous pouvez venir directement dans nos locaux, nous rencontrer, boire un café avec nous, discuter, faire un cours d’essai. Vous pouvez aussi nous écrire sur tous nos réseaux ou par mail. Il n’y a absolument aucune condition, aucune compétence requise. Nous voulons simplement partager et apporter quelque chose à nos bénévoles qui nous apportent énormément. C’est vraiment un échange équilibré.
Il n’y a absolument aucun critère de notre côté : juste l’envie de partager, la curiosité aussi par rapport à la culture brésilienne, la curiosité de connaître un quartier où nous organisons des activités depuis 20 ans. C’est tout à fait libre.
CM : Pour finir : aurais-tu un message pour les jeunes lusodescendants ?
Alexandra Eugenio : Ma maman est portugaise, donc j’ai toujours eu cette double culture, qui est très importante pour moi. J’ai vécu pas mal de phases différentes vis-à-vis de mes origines portugaises. Il y a eu une phase où, par exemple, je l’ai reniée totalement : je ne voulais pas apprendre la langue, je ne m’intéressais pas à la culture. Après l’adolescence, j’ai mûri et j’ai, au contraire, revendiqué mes origines. Mon lien avec le Portugal et avec les pays lusophones de manière générale joue d’ailleurs beaucoup dans mon travail à Couleurs Brazil.
Je dirais qu’il faudrait que nous continuions à être en lien tous ensemble, à s’unir, à se soutenir et surtout à avoir cette ouverture parce que le monde lusophone, c’est très grand, très vaste, cela concerne plein de pays différents. Il faut garder cette unité, cette solidarité que je trouve superbe.
CM : Merci pour ce beau message Alexandra !
Alexandra Eugenio : Merci beaucoup de m’avoir proposé cette opportunité de pouvoir en parler.
Big up à toute l’équipe de Cap Magellan. Nous sommes très contents d’être en lien avec vous. Bravo pour tout ce que vous faites. Vous êtes une asso que nous admirons énormément.
CM : Merci à toi pour tes mots et bravo pour votre travail !
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ATTENTION : concert du 28 juin annulé.
Interview réalisée par Julie Carvalho,