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2 mai 2023Lula s’est rendu en Chine le mardi 11 avril pour une visite officielle de quatre jours. Un programme chargé attendait le président brésilien avec, à l’ordre du jour, des discussions sur la guerre en Ukraine et le renforcement des liens économiques entre les deux pays.
Revenu au pouvoir en janvier dernier, après deux mandats entre 2003 et 2010, Lula espère jouer le rôle de médiateur dans le conflit en Ukraine et ainsi affirmer le retour du Brésil sur la scène internationale, après quatre ans d’isolement sous Bolsonaro. Brasilia a condamné l’invasion russe, mais se refuse toujours à toute sanction contre Moscou. La position du Brésil s’explique en partie par sa politique étrangère traditionnelle de non-intervention dans les affaires internes d’autres pays. Cependant, cette position a également été influencée par des facteurs économiques. Le Brésil est un grand exportateur de matières premières, notamment de soja et de minerai de fer, et entretient des relations commerciales importantes avec la Russie. Lula est allé jusqu’à parler d’une « responsabilité partagée » de Vladimir Poutine et de Volodymyr Zelensky dans le conflit.
La Chine et le Brésil n’ont jamais imposé de sanctions financières à la Russie et cherchent à se positionner comme des médiateurs dans cette guerre. La diplomatie brésilienne a soumis un plan de paix aux deux parties, suggérant que la Russie devrait se retirer des zones conquises depuis un an dans le Donbass et que l’Ukraine devrait abandonner la Crimée. Les deux belligérants ont répondu par une fin de non-recevoir, c’est-à-dire un refus absolu et définitif de cette proposition.
Lula défend la création d’un groupe de pays dont le but serait d’œuvrer pour la paix en Ukraine. En plus de la Chine, le Brésil souhaiterait intégrer l’Inde et l’Indonésie, deux poids lourds démographiques, dans son « club de la paix ». Interrogé sur cette initiative à son retour de sa visite en Chine, Lula avait déclaré que « la patiente est nécessaire » en ajoutant que « surtout, il faut convaincre les pays qui fournissent des armes, qui encouragent la guerre, d’arrêter ».
Avant de quitter la Chine, Lula a réaffirmé que les Etats-Unis et l’Union européenne doivent « cesser d’encourager la guerre et de commencer à parler de paix ». La communauté internationale pourrait, selon lui, convaincre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d’un plan de paix.
L’autre sujet au menu de cette rencontre diplomatique était le renforcement des relations commerciales entre la Chine et le Brésil. Actuellement, un tiers des exportations brésiliennes part vers la Chine, soit trois fois plus que vers les Etats-Unis. Préalablement à cette visite, une importante délégation de patrons brésiliens s’était rendue en Chine fin mars, pour signer une vingtaine d’accords commerciaux.
Le voyage du président brésilien a été l’occasion pour ce dernier de formuler des critiques à l’égard des puissances occidentales. Il a critiqué l’omniprésence du dollar américain dans les échanges internationaux et a accusé le Fonds monétaire international (FMI) d’« asphyxier les économies de pays comme l’Argentine ». La Chine et le Brésil ont affiché leurs volontés d’échanger dans leurs monnaies respectives, le yuan et le real, pour s’émanciper de la devise américaine.
Lula a scellé, avec cette visite, une étroite entente économique et diplomatique avec la Chine, martelant que cet approfondissement était indispensable. Le Brésil souhaite rejoindre le grand projet d’infrastructures chinois des nouvelles routes de la soie, au grand dam des Etats-Unis.
Nathan Canas Das-Neves
Étudiant à Sciences Po Grenoble
capmag@capmagellan.org
Photo : ©Handout / Reuters
Source : www.lemonde.fr, francetvinfo.fr, nouvelobs.com