A la découverte de l’océan portugais
17 avril 2020O fado de ontem com Amália e de hoje com Mariza
22 avril 2020Après un concert qui s’est affiché complet à la Cigale et sa participation aux Solidays en juin 2019, nous attendions tous Mayra Andrade à l’Olympia pour la toute première fois de sa carrière le 7 avril prochain. Pas de panique, date reportée au 23 septembre prochain !
Covid-19 et mesures de confinement obligent, nous vous invitons tous pour le moment à découvrir l’artiste sur les plateformes musicales habituelles et à faire comme si vous y étiez !
Sur le devant de la scène musicale depuis son adolescence, l’artiste jongle entre divers univers musicaux tout en créant un lien avec la morna, style musical traditionnel cap-verdien. En 2001, à l’âge de 16 ans à peine, elle gagne la médaille d’or du concours des jeux de la francophonie à Ottawa, Canada. Mayra Andrade est une éblouissante artiste au visage radieux, débordante d’énergie et dotée d’une voix époustouflante. La Cap-Verdienne s’impose aujourd’hui avec la modernité de son propre style, un chant lusophone métissé entre la morna et la pop électro africaine, cet afrobeat qui ne cesse de conquérir le monde. En 2006, elle sort son premier album « Navega » qui fut un grand succès puisque celui-ci finit par se vendre à plus de 80 000 exemplaires. Album dans lequel on retrouve un titre en français, « Comme s’il en pleuvait », elle qui a vécu plusieurs années à Paris.
Avant même la sortie de son premier album, sa voix est découverte par Charles Aznavour grâce à la fille de ce dernier, Katia Aznavour, avec qui l’artiste cap-verdienne est amie. Il finit par l’inviter à chanter « Je danse avec l’amour » avec lui en duo pour son album « Insolitement vôtre », lancé en 2005. Une collaboration qui marque le début de son influence sur la scène musicale française.« Avoir pu chanter avec ce monument vivant, un homme et un artiste intègre et entier qui a traversé les temps et a chanté jusqu’à la fin, c’est quelque chose que je garderai toujours comme un cadeau précieux de la vie », raconte-t-elle sur les réseaux sociaux après l’enregistrement en studio avec Aznavour.
Son point fort ? La chanteuse cap-verdienne peut être fière de son entourage professionnel ! L’un de ses premiers mentors fut Orlando Pantera, un compositeur cap-verdien extrêmement talentueux mais qui malheureusement est décédé en 2001, ce qui laissa peut de temps à Mayra Andrade de s’entretenir avec le prodige de la musique cap-verdienne. Elle a également eu l’honneur de partager la scène avec d’autres grands artistes tels que Cesária Évora et Bana, deux grandes légendes cap-verdiennes de la morna. C’est grâce aux Brésiliens Caetano Veloso et Chico Buarque, deux grands artistes populaires, qu’elle a su affirmer son style musical.
Son dernier album ? Intitulé « Manga », son cinquième album est sorti en février 2019, 5 ans après « Lovely Difficult ». Le parfait mariage entre l’afrobeat, la musique urbaine et la musique traditionnelle cap-verdienne. Avec ce chef-d’œuvre, Mayra Andrade se rapproche au plus près de ses racines puisqu’elle y chante exclusivement en créole et en portugais, faisant le lien avec son pays d’origine qui est le Cap Vert et le Portugal où elle y vit depuis 2016 à Lisbonne. Album sur lequel on retrouve ses collaborations avec son ami et musicien de toujours Kim Alves et deux jeunes beatmakers surdoués : 2B et Akatché, deux artistes venant tout droit de la scène musicale urbaine d’Abidjan et de Dakar.
L’année 2020 ne lui réserve que du succès et elle s’est déjà affirmé comme l’une des artistes lusophones de l’année en ayant gagné en janvier 2020 le prix de Meilleur Artiste Lusophone aux Wanamusic Awards 2019, cérémonie qui récompense les artistes de la scène musicale africaine. Grace à son dernier album, elle fut récompensée pour la diversité culturelle qu’a rencontrée l’artiste tout au long de son parcours personnel et professionnel et dont elle partage l’expérience tout au long des 13 titres qui composent « Manga ».
En attendant « Manga » à Paris, découvrez l’album sur les plateformes habituelles !
Découvrez cet article (et bien d’autres) dans l’édition d’avril 2020 du CAPMag N°298 : https://capmagellan.com/wp-content/uploads/2020/03/CAPMag-298-WEB.pdf
Lucie Lemos
Sorbonne Université