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24 novembre 2022Premier prix Nobel de littérature pour le Portugal il y a 100 ans
Il y a 100 ans, le 16 novembre 1922 à Azinhaga, petit village de la région du Ribatejo, est né le premier prix Nobel de littérature portugais, José Saramago.
Issu d’une famille pauvre d’agricultures, il doit rapidement abandonner les études et s’orienter vers le métier de serrurier mécanicien. Passionné par la littérature et la langue française, Saramago ne cessera de se plonger dans la lecture d’ouvrages dans les différentes bibliothèques lisboètes. Il multipliera les professions, devenant employé d’assurances, dessinateur industriel, salarié d’une maison d’édition, traducteur, pour enfin trouver sa voie dans
le journalisme.
Après la chute de l’Estado Novo, Saramago proche du Parti Communiste Portugais, est nommé à la tête du journal Diário de Notícias. Ses positions en faveur de la Révolution et son soutien à l’ancien Premier ministre Vasco Gonçalves vont lui coûter la direction du journal, car accusé de l’avoir utilisé pour faire la propagande du PCP. Saramago considéra ce licenciement comme « la chance de sa vie » car il lui a permis de revenir à sa passion, la littérature.
Saramago consacre son premier roman, Terra do pecado, à sa région natale du Ribatejo. En 1977, il écrit un second ouvrage sur les travailleurs agricoles de l’Alentejo, Levantado do Chão, qui lui offre une certaine notoriété dans les milieux littéraires. Saramago se fait remarquer par son style unique caractérisé par une syntaxe pauvre en ponctuations et pauses. Ce dernier se justifie en évoquant sa volonté de se rapprocher le plus possible des récits oraux ou de la voix de ses protagonistes, les agriculteurs pauvres du centre du Portugal. À partir des années 80, Saramago ne cessera d’écrire des livres, dont des succès majeurs comme Memorial do convento, ou des ouvrages polémiques comme O Evangelho Segundo Jesus Cristo.
« Pour le centenaire de la naissance de José Saramago, le village d’Azinhaga a planté 100 oliviers, qui portent chacun le nom d’un personnage de ses livres »
En 1998, il obtient le Graal des écrivains, à savoir le prix Nobel de littérature. L’Académie suédoise déclarera que « l’art romanesque de Saramago, développé avec obstination et présentant des profondeurs insoupçonnées, place l’écrivain à un rang élevé. Avec toute son indépendance, Saramago se rattache à la tradition d’une façon qu’on peut, dans le contexte actuel, qualifier de radicale. Son œuvre se présente comme une série de projets, où l’un désavoue plus ou moins l’autre, mais où tous constituent de nouvelles tentatives pour cerner une réalité fuyante. »
L’auteur décède en juin 2010, dans les îles Canaries, où il s’était exilé en opposition au retrait de son livre O Evangelho Segundo Jesus Cristo par le gouvernement portugais pour le prix littéraire européen Aristeion Prize. Le Portugal avait peur d’offenser l’Église catholique si l’ouvrage obtenait la récompense.
Pour le centenaire de la naissance de José Saramago, le village d’Azinhaga a planté 100 oliviers, qui portent chacun le nom d’un personnage de ses livres. Un des deux oliviers centenaires a été baptisé du nom de son grand-père maternel qui était pour lui « l’homme le plus savant que j’ai connu dans toute ma vie [alors qu’il] ne savait ni lire ni écrire ».
Ce projet, réalisé par la fondation José Saramago, avec l’aide des agriculteurs de la région et de la mairie, fait écho à ces propos tenus par l’auteur :
« Mon village était entouré d’oliviers, avec des oliviers centenaires aux troncs énormes. Ils ont disparu. J’avais l’impression que mon enfance m’avait été volée. Des hectares et des hectares d’oliviers ont disparu pour faire place à des cultures plus rentables. Le village n’a pas tellement changé, c’est le paysage qui a changé. Et ce changement radical de paysage a été pour moi une sorte de coup de cœur. » Finalement, son souhait sera exaucé.
Nathan Canas Das-Neves
étudiant à l’Institut d’études politiques de Grenoble
capmag@capmagellan.org
Sources : portugal.gov.p