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3 décembre 2019Dans le cadre du festival « Pour Commencer, chantons les muses Héliconiennes » Salvador Sobral est venu assurer la promotion de son album « Paris Lisboa ».
Intimidé par ce premier concert dans la capitale française, Salvador Sobral confie dès le début de son concert ne pas avoir dormi de la nuit. Toutefois cette angoisse qui semble avoir privé le jeune chanteur de son sommeil ne l’a pas empêché de conquérir le public lusophone et français réunis pour découvrir le répertoire de celui qui a gagné l’Eurovision en 2017.
Salvador Sobral n’était cependant pas là pour chanter la musique qui lui avait permis d’être connu du grand public mais pour promouvoir son album sorti le 29 mars dernier : « Paris Lisboa ». Dans cet album, nous retrouvons des morceaux nous faisant voyager de la capitale française à la capitale portugaise, la première occupant une place majeure dans la vie de Salvador Sobral puisque c’est dans cette dernière qu’il reprend des forces à la suite de son opération. Paris est d’autant plus importante pour lui que c’est là qu’il partage sa vie avec son épouse qui a elle aussi participé à cet album en écrivant une musique.
Accompagné de Júlio Resende (piano), Bruno Pedroso (batterie) et André Rosinha (contrebasse), Salvador Sobral a fait découvrir au public son univers si particulier. Si les musiciens laissaient à certains moments libre cours à leur créativité pour improviser et rendre ce concert d’autant plus unique, Salvador Sobral s’est aussi prêté à ce jeu, oubliant presque qu’il donnait un concert pour se renfermer dans une sorte de bulle dans laquelle il se dévoilait entièrement.
Invitant le public à faire de même et à se laisser aller, à ne faire plus qu’un avec la musique, les personnes présentes sont restées quelque peu réticente au départ. Toutefois il n’a pas fallu longtemps pour que la voix si puissante du chanteur portugais ne fasse céder l’assemblée.
Salvador Sobral a profité de la soirée pour se confier sur ses émotions laissant entrevoir une nouvelle facette de lui, une facette qui ne peut se voir à la simple écoute de son album. C’est un artiste qui aime la scène et se produire, souhaitant à chaque fois proposer quelque chose d’unique à son public, recherchant à chaque nouvelle prestation à se dépasser, mais surtout à s’amuser. Se confiant lors d’une interview accordée à la chaine de télé RTP, le chanteur exprime très clairement sa préférence pour la scène, expliquant que le travail en studio est en fait une obligation, mais que lui préfère aller de ville en ville pour se produire et partager de nouvelles expériences et de nouveaux souvenirs avec son public.
« Presságio » était une des musiques interprétées pendant la soirée, cette dernière étant une reprise du poème du même nom de Fernando Pessoa, mis en chanson par le pianiste Júlio Resende. Pour rappel le travail du poète portugais occupe une place très importante dans les carrières musicales de Júlio Resende et Salvador Sobral, les deux musiciens ayant créé le groupe Alexander Search, reprenant alors des poèmes de Fernando Pessoa écrit en anglais sous ce pseudonyme pour les mettre en chanson.
L’alchimie entre le chanteur et le pianiste c’est fait particulièrement ressentir lors du morceau « Nem Eu », les autres musiciens quittant la scène le temps de cette chanson. Voix et piano se répondaient dans cette musique touchante dans laquelle l’amour joue encore le premier rôle. Toutefois, même si l’amour est un thème récurrent dans les musiques du chanteur portugais, les histoires qu’il illustre au travers de ses morceaux ne se ressemblent jamais et dépeignent toujours une réalité très simple.
Il faudra attendre la fin du concert pour que Salvador Sobral revienne sur scène seul pour interpréter la musique « Amar pelos dois ». Probablement la musique la plus attendue de la soirée, il est néanmoins évident qu’après ce concert, beaucoup de personnes reviendront pour l’écouter chanter d’autres morceaux. Se faisant finalement connaître auprès du public pour autre chose que sa victoire à l’Eurovision, Salvador Sobral dévoile l’étendue de son talent, bien qu’il soit capable de nous livrer à l’avenir encore plus de surprises.
Lurdes Abreu – Cap Magellan 294°
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