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3 mars 2021Le « golden visa » (« visa doré ») est un programme de résidence d’investissement qui octroie aux ressortissants étrangers le droit de vivre, travailler et étudier au Portugal ainsi que de circuler librement au sein de l’espace Schengen. Ce permis de résidence est conditionné à un investissement de 500 000 € minimum dans le pays, un montant relativement peu élevé en comparaison à des programmes similaires dans d’autres pays comme Malte ou l’Irlande.
Les critères de résidence sont également peu contraignants puisqu’il suffit de passer 7 jours au Portugal pendant la première année puis 14 jours par an au cours des années suivantes. En 2020, le Portugal a délivré 1182
«golden visa», les bénéficiaires étant majoritairement des ressortissants chinois, du continent et de l’archipel de Hong Kong. Ce marché a généré 646,7 millions d’euros d’investissements immobiliers contre 742 millions en
2019, la pandémie étant passée par là.
Le 22 décembre dernier, le Conseil des ministres portugais a approuvé un amendement entérinant une réforme du «golden visa». Le changement de législation qui devrait entrer en vigueur en juillet prévoit d’exclure Lisbonne et Porto des régions où il est possible d’effectuer des investissements immobiliers. Or, c’est dans ces métropoles et en Algarve que se concentrent les investissements immobiliers des candidats au précieux sésame. L’investissement immobilier est par ailleurs l’investissement éligible qui a le plus la cote.
Si le gouvernement justifie une telle décision par la nécessité de rendre plus abordable l’immobilier dans la capitale et à Porto où il devient de plus en plus difficile de se loger, la baisse du prix de l’immobilier dans ces deux villes devrait accentuer la chute des prix de l’immobilier de luxe amorcée en 2020 dans un contexte de crise sanitaire mondiale. Une baisse qui est intervenue alors que les prix de l’immobilier ont connu une hausse de 5,9 % sur l’ensemble du territoire national, en dépit de la situation sanitaire.
Conjuguée à la crise économique corollaire de la crise sanitaire (pour rappel, le PIB a chuté de 7,6% en 2020), cette augmentation a accentué la crise du logement dans les grandes villes. «Cette réforme du « golden visa »
le rendra inéluctablement moins attractif puisque Lisbonne et Porto représentent une part importante des investissements immobiliers dans le cadre de ce programme.» craint Luiz Felipe Maia, directeur général de Maia
International Properties qui dispose de bureaux à Hong Kong et à Lisbonne. En effet, s‘il est nécessaire d’investir la même somme dans des biens situés dans des zones périphériques, l’investissement deviendrait moins
rentable, ce qui aurait un effet dissuasif pour les candidats au « golden visa» qui pourraient alors opter pour un autre pays proposant un programme similaire.
Les agences et promoteurs immobiliers ainsi que le secteur du bâtiment déplorent unanimement les conséquences de la réforme à venir qui assénerait le coup de grâce à une économie portugaise à nouveau mise à mal par le confinement du début de l’année 2021. Les banques se veulent quant à elles rassurantes en rappelant que, outre l’immobilier, de nombreuses opportunités d’investissement s’offrent aux candidats, notamment dans les
domaines des arts et des sciences.
Céline Crespy
capmag@capmagellan.org
Photo: Chantier à Lisbonne © Céline Crespy