Cap Magellan participe aux commémorations du Centenaire de la Bataille de La Lys
4 avril 2018Soldados portugueses da Grande Guerra homenageados
11 avril 2018Les éditions L’échappée publient un nouveau titre dans leur passionnante collection Dans le feu de l’action : « Quilombos, Communautés d’esclaves insoumis ».
Un richissime texte qui aborde le thème de ces communautés marronnes crées dès le XVIe siècle et appelées au Brésil Quilombos.
L’auteur Flávio dos Santos Gomes revient sur l’histoire de l’esclavagisme et des révoltes qui marquèrent cette longue période. Il tente de faire la lumière sur des communautés au système complexe regroupant parfois des milliers de personnes et ayant une organisation bien établie.
L’historien carioca part du constat que ces quilombos marquent encore aujourd’hui le territoire brésilien. On retrouve des communautés héritières ou rémanentes du nord au sud du pays. Il s’agit de communautés noires rurales installées dans les banlieues des grandes villes ou en plein cœur de zone urbaine. Rappelons que le temps de l’esclavage n’est pas si lointain, l’abolition étant déclarée en 1888, il y a tout juste 130 ans…
L’auteur va donc s’intéresser à la naissance, à la formation et au mode d’organisation de ces quilombos. On apprend que les esclaves en fuite s’installent en prenant gare à être isolés des grands propriétaires ou des voies de passages mais restent suffisamment proches des habitants libres pour entretenir des relations, de commerce notamment.
Les sources existantes à ce sujet sont peu nombreuses voire pauvres car elles proviennent des récits des expéditions punitives qui décrivent de manière très succinctes le styles de vie des quilombolas. Les pouvoirs coloniaux s’intéressent à la géographie des territoires, aux interactions avec le reste de la société, constatent les activités qui y sont développées, forgeries, agricultures mais en disent très peu sur l’aspect culturel, souvent très richement métissé. Le pouvoir s’intéresse à ce qui leur permettra de les combattre. Le peu de renseignements connus à propos de la vie culturelle proviennent de témoignages directs. On apprend avec admiration que ces quilombos constituaient de véritables micro-sociétés à la conscience politique et géopolitique, celui de Palmarès en est un exemple éloquent.
Aujourd’hui, en proie à la stigmatisation, des luttes sont engagées quant à la reconnaissance de leur terre, l’accès à la citoyenneté et la mise en place de politiques d’éducation et de santé. Sorte d’étendard de la cause noire, ce combat rappelle qu’une prise de conscience globale est nécessaire. L’exécution de Marielle Franco, conseillère à la Mairie de Rio de Janeiro, militante LGBT, de la cause noire et dénonciatrice fervente des violences policières le 14 mars dernier illustre cette funeste urgence.
Éditions de L’échapée
Quilombos, communautés d’esclaves insoumis de Flávio dos Santos Gomes, traduction de Georges Da Costa
Mylène Contival
CAPMag 276